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Dissertation: L'art peut-il être immoral?

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Par   •  1 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 271 Mots (6 Pages)  •  7 314 Vues

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L’art peut-il être immoral ?

Dans les sociétés occidentales, l’art dans toutes ses formes a été soumis à certaines règles et normes plus ou moins explicites et strictes. Certaines de ces contraintes étaient d’ordre moral, par exemple la nudité au début de la Renaissance posait certains problèmes dans l’acceptation d’une œuvre en raison des mentalités pas encore prêtes à accepter ces représentations. Nous pouvons donc légitimement nous demander si l’art peut être immoral. Cette interrogation peut paraître dérangeante en raison de la subjectivité de la morale en fonction des époques et lieux. En effet, aujourd’hui quand on parle d’art, on insiste sur le sens esthétique, alors qu’il désigne toute activité humaine et produit de cette activité s’adressant aux sens, émotions, intuitions et intellect. Il peut aussi désigner toute activité fabricatrice de l’homme nécessitant un talent, une habilité. Quant à l’immoralité, elle ne doit pas être confondue avec l’amoralité. Le premier terme désigne un caractère contraire à la morale alors que le second se caractérise par l’absence de morale, neutralité vis à vis d’elle. Le sujet entraîne par ailleurs d’autres questionnements. Y a t-il un soucis de moralité dans l’art ? Doit-on porter un jugement moral sur une œuvre ? L’art peut-il s’opposer aux bonnes mœurs d’une société contemporaine ? Pour y répondre, nous verrons tout d’abord comment l’art peut s’opposer plus ou moins directement à un système de valeurs. Par la suite, nous étudierons la nuisibilité de porter un jugement moral sur l’art puis le caractère périssable de l’immoralité présente dans une œuvre.

La morale a pour but premier de rendre prévisibles les comportements des différents individus d’une société, en leur donnant des règles de conduite et de pensée que nul ne peut surpasser. Ces valeurs peuvent donc prendre la forme de contraintes qui empêchent, au moins théoriquement, chaque individu d’agir d’une certaine manière. Par conséquent, si ces valeurs sont considérées comme trop étroites, un individu peut volontairement les enfreindre. Il peut aussi exprimer par l’art son rejet de l’adhésion à cette morale. Nous pouvons citer un exemple de la culture populaire : la chanson Le Déserteur de Boris Vian, mettant en scène à la première personne un homme refusant de partir à la guerre, d’obéir et appelant ses semblables à faire de même. La morale républicaine exigeait qu’un homme appelé au service militaire en temps de guerre se batte, mais l’auteur met de côté la morale institutionnalisée. Le caractère immoral de l’œuvre en entraîne sa censure. Nous pouvons voir en cet exemple que l’art peut avoir comme premier but d’affronter une morale dérangeante pour l’artiste. L’immoralité est donc voulue et revendiquée par l’auteur. Le caractère immoral peut donc provenir d’une morale contraignante, mais aussi d’une volonté de provoquer, l’immoralité est désirée en elle-même comme dans le style musical black metal, sous-genre du metal qui a adopté comme thème et imagerie le blasphème visant le christianisme. Dans ce cas là, l’immoralité est la raison d’exister du message d’une œuvre. L’auteur est donc le responsable du caractère immoral de son œuvre, qui en est le point de départ.

Cependant, si l’immoralité peut être un choix de l’auteur, lui même rendant volontairement son œuvre immorale, le public ou une institution (l’Eglise avant la Révolution par exemple) peut être déterminant du jugement immoral de l’œuvre. Dans ce cas, le caractère immoral ne provient pas directement de l’auteur mais de déterminants extérieurs. Par exemple, la scène de la douche de Psychose d’Alfred Hitchcock fut sujette à un scandale, certains considérant que le réalisateur allait trop loin dans la représentation du meurtre, jusqu’à être immoral quant à la violence de la scène. Un auteur doit donc parfois s’affranchir des contraintes morales pour réaliser son œuvre, l’immoralité imputée à son travail n’étant pas l’objectif désiré. C’est le public qui juge moralement l’œuvre. L’immoralité qui se dégage d’une œuvre

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