De l'amitié de themistius

Dans ce texte « De l’amitié », le philosophe Themistius cherche à démontrer à son lecteur comment être un véritable ami. Il explique que c’est en étant conscient des erreurs à éviter et des fausses routes à ne pas prendre que l’on créé les conditions d’une véritable amitié. Themistius utilise pour sa démonstration la parabole des soins en médecine car pour lui ami et médecin ont le même rôle, celui de soigner l’autre. De ce texte émerge plusieurs questions qui sont abordées par l’auteur : Qu’est-ce qu’un ami ? Quel est son rôle et quelles sont ses obligations ? Comment doit-il s’y prendre ? À quoi doit-il faire attention ?

Themistius part du constat que personne n’est parfait, qu’il est « de la nature humaine » de commettre des fautes dans la vie et que le domaine de l’amitié n’échappe pas à cette vérité. La conjonction « car », permet de rentrer dans le vif du sujet et associée au terme « en vérité » montre que l’auteur va expliquer à son lecteur comment il doit aborder et vivre son amitié. Il estime qu’il est nécessaire d’identifier et de corriger ces erreurs pour vivre une réelle relation d’amitié avec quelqu’un. Il invite au préalable son lecteur à prendre conscience de ce qu’est un vrai ami. Pour cela, avec l’utilisation de la locution adverbiale « au contraire », il oppose totalement l’amitié à un comportement qui pourrait laisser penser à de l’amitié mais qui est en fait l’inverse : la flatterie. Le flatteur et l’ami ne peuvent être plus distincts car l’un vit la relation dans un objectif de profit et l’autre dans le seul but du bien de son ami. Ainsi, le flatteur va toujours être d’accord avec l’autre et va même en féliciter toutes les actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, et même si elles peuvent lui causer du tort. « Il n’a donc cure de ta situation » écrit Themistius qui explique que le flatteur cherche simplement à tirer le plus facilement profit de leur soi-disant amitié. Il n’est donc point attaché à l’individu, mais à ses « richesses » ou son « pouvoir ». En expliquant qu’il veut « se remplir le ventre » l’auteur veut créer du dégout chez le lecteur vis-à-vis du flatteur. Avec ce dernier, la relation ne peut évoluer car il n’y a pas de véritables liens entre les deux personnes. Elle ne tient que par le profit que tire le flatteur et si ce profit n’existe plus alors la relation disparait. Si Aristote parlerait dans ce cas d’amitié d’intérêt, Themistius lui ne considère pas ce type de relation comme appartenant à la notion d’amitié. Même si le flatteur peut paraître à la personne en question et à son entourage comme un vrai ami, en vérité il ne l’est absolument pas dans la démonstration de Themistius. L’amitié pour ce dernier ne se définit que par l’existence d’un véritable ami c’est-à-dire d’une personne qui n’est intéressée seulement par l’autre et non par ses biens. Le seul souhait de l’ami est le bien-être de l’autre. Elle serait donc à rapprocher du concept d’amitié vertueuse d’Aristote.

En conséquence, l’auteur explique que le rôle et l’obligation d’un vrai ami est d’identifier les erreurs que l’autre pourrait faire et l’aider à y remédier de la façon la plus douce possible: « Il faut donc enlever les défauts doucement » explique Themistius. Cette idée est à rapprocher de la pensée de Nicolas Malebranche : « Un vrai ami ne doit jamais approuver les erreurs de son ami ». Ainsi, un ami ne doit donc avoir aucune complaisance quand l’autre commet une erreur et doit lui en parler pour que celui-ci l’identifie et la corrige.

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