Alain

Communément, on pense que ce qui caractérise l’homme, c’est principalement la conscience. L’homme est conscient. Et c’est ce qui le différencie de l’animal. Cependant, Alain va plus loin dans cette réflexion, dans un extrait d’un de ces Propos publié le 5 avril 1924, il affirme que l’animal n’a pas de passions, au contraire de l’homme qui est capable d’en éprouver. Un animal répond à son instinct : il fuit ou mord. Mais Alain va encore plus loin en affirmant que l’animal ne connaît ni la colère ni la peur.

Comment peut-il soutenir cela ? Ce texte soulève plusieurs difficultés. Alain affirme que l’animal n’a pas de passions. Il n’a donc pas de conscience. Par quels arguments aboutit-il à l’idée paradoxale selon laquelle, qui suit sa passion n’a que des mouvements, de type animal, mouvements irréfléchis et quel est l’enjeu ? Les passions humaines excluent-elles toute conscience ? Son but était de montrer ce qu'est la conscience. Alors même que les hommes et les animaux se comportent de façon similaire en apparence, la différence tient au fait que l'homme peut dire non, peut douter, suspendre ses impulsions, contredire ses passions. En ce sens les animaux n’auraient donc pas de passions, mais les hommes pourraient en avoir. La conscience sépare-t-elle l’homme de l’animal ?

Pour résoudre ces difficultés, nous verrons dans la première partie du texte, ligne 1 à 5, le lien entre conscience et passion en prenant le comportement animalier comme exemple. Puis, ligne 5 à 12, Alain discute de nos actions irréfléchies, spontanées, impulsives et de nos actions machinales, automatiques et instinctives.

« Les animaux autant que l’on peut le deviner n’ont pas de passions » (l.1), la « passion »

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Si l’animal n’a pas de passions et que l’homme qui suit ses passions n’en a pas non plus, alors l’homme gouverné par ses passions est à peu près au même niveau que l’animal. Seul est homme en ce cas, l’homme pleinement rationnel, l’homme habité par le doute, l’homme qui hésite, qui tâtonne, l’homme qui n’agit pas de manière certaine. L’homme philosophique en quelque sorte. Celui-là seul est l’homme conscient.

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