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A quoi doit renoncer l'homme pour rentrer en société ?

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Par   •  17 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 743 Mots (7 Pages)  •  1 942 Vues

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À quoi doit renoncer l’Homme pour rentrer en société

D’Alia GILLES

La philosophe humaniste Simone Weil affirme que “Jamais l'homme n'est en face des conditions de sa propre activité. La société fait écran entre la nature et l'homme.” Cependant Emmanuel Kant défend le contraire, selon lui “L’Homme à une inclinaison à s’associer, parce que dans un tel état il se sent plus qu’Homme, c’est-à-dire qu’il sent le développement de ses dispositions naturelles”.

Mais à quoi doit renoncer l’Homme pour rentrer en société?

La société est un état de vie collective, un mode d'existence caractérisé par la vie en groupe, un milieu dans lequel se développent la culture et la civilisation. Rentrer signifie être admis dans un corps. L’Homme est un être appartenant à l'espèce animale la plus développée, sans considération de sexe.

Mais quelle est la nature de l’homme ? Ne doit il pas renoncer à une partie de celle-ci pour être admis dans un corps plus grand que lui ? La réussite de cette intégration sociale doit-elle forcément être le fruit du renoncement de sa liberté individuelle?

Pour répondre à ces interrogations, dans un premier temps, il s’agira d’analyser l'individualité et l'état de nature de l’Homme et sa compatibilité avec la rentrée en société. Ensuite, il s’agira d'étudier le renoncement par l’homme de ses libertés en vue d’obtenir un ticket d’entrée vers une meilleure intégration sociale. Enfin, il s’agira d’étudier l’abandon de son autosuffisance afin d'intégrer la société.

I. L’abandon de l’individualité

a. Etat de nature

Pour rentrer en société l’Homme doit renoncer à son état de nature.

Le comportement de l’Homme à l’état de nature est exclusivement régi par son instinct. Les lois de la nature sont exemptées de raison et l’Homme y vit en autosuffisance. Soumis à ses instincts, la liberté de l’Homme n’a aucune limite. Hobbes affirme que : « l’Homme est un loup pour l’Homme ». C’est à dire qu’en tant qu’être animal irrationnel, l’Homme cherche à satisfaire ses besoins primaires en priorité sans prise de considération des libertés d’autrui.

En effet, contrairement à la société, à l’état de nature les besoins de l’Homme sont souvent impulsifs et doivent être assouvis rapidement de manière égoïste et irrationnel. De plus, Freud écrit dans Malaise Dans la civilisation que “La question cruciale pour le genre humain me semble être de savoir si et dans quelle mesure l'évolution de sa civilisation parviendra à venir à bout des perturbations de la vie collective par l'agressivité des hommes et leur pulsion d'autodestruction”. Ainsi, pour vivre en société, l’Homme, doit renoncer à la satisfaction de certains désirs, doit sacrifier certaines pulsions puisque s’il devait assouvir ses désirs agressifs, aucune vie en société ne serait possible. Donc selon Freud, pour vivre en société, l’homme doit renoncer à une partie de naturel en lui.

b. Culture

La culture est l’ensemble de connaissances et de valeurs abstraites qui, par une acquisition généralement méthodique, éclaire l'homme sur lui-même et sur le monde, enrichit son esprit et lui permet de progresser. Mais cette culture n’est-elle pas propre à chacun? Ainsi, étant donné que la culture se crée au sein même d’une société, le fait de rentrer dans une société différente entraîne forcément une perte de sa propre culture afin de s'intégrer à la culture locale. Par exemple, les migrants Syriens cherchant à fuir la guerre ont l’obligation d’adopter la culture locale afin de s'intégrer à leur société d’accueil . De plus, la guerre étant étendue sur plusieurs années, ces migrants se construisent à l'intérieur d’une culture autre que la leurs. Cela entraîne une perte de culture et ainsi une perte de leur identité.

Transition: Mais la rentrée en société entraîne aussi une perte de liberté.

II. Le renoncement à ses libertés

a. Libertes naturelles

Vivre en société implique de se soumettre aux institutions établies par l’Etat, ce qui entraîne une attitude d’obéissance de la part de tous les citoyens et donc à une limitation de leur liberté, à une certaine soumission. Or, à l’état de nature, chacun pouvait jouir de sa liberté naturelle, il n’existait aucune contrainte. De plus, l’Homme doit aussi se détacher de ses droits naturels, tel que nous le souligne Hobbes dans Léviathan. Pour accéder au pacte social, soit l’origine et le fondement même de toute communauté politique, l’Homme renonce donc à son pouvoir, sa force, sa volonté et son jugement et se soumets alors à une autorité supérieure, aux lois. Il semble alors perdre en autonomie. L’adhésion à la société apparaît donc d’abord comme une contrainte, modifiant la nature humaine. Rousseau affirme que “renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa

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