A quelles conditions un art peut-il produire une oeuvre d'art?
Dissertation : A quelles conditions un art peut-il produire une oeuvre d'art?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathilde G-b • 12 Janvier 2017 • Dissertation • 3 882 Mots (16 Pages) • 1 865 Vues
A quelles conditions un art peut-il produire une œuvre d’art ?
- Le mot art renvoi par son étymologie « tekhnê », à l’idée de technique. Le mot art est donc utilisé pour décrire un savoir-faire comme l’art médical ou l’art de bien parler. Mais dans son sens actuel, l’art désigne ce qu’on appelait les beaux-arts au XVIII : la création d’œuvres d’arts .L’art délivre un sens et une rencontre entre soi et un autre. La Toute Puissance créer la forme et la matière : ex nihilo alors que l’Homme lui ne peut que transformer la matière. L’artiste en créant une œuvre d’art doit donc faire appel à un savoir faire unique pour modifier la matière. Il faut cependant différencier l’objet technique, l’être vivant et son objet naturel et l’œuvre d’art. L’objet technique est un objet usuel ou du quotidien qui a une utilité et une fonction pratique définie destiné à répondre à un besoin, il est impersonnel c’est le principe de causalité. Mais se pose tout de même le problème qu’un objet technique peut-être considéré comme une œuvre d’art, par exemple le design. L’être vivant lui est un organisme automoteur produit par la nature et qui s’anime de lui-même quand à l’objet naturel, il est vivant ou non et n’a pas encore été modifié par l’être vivant pour devenir un objet technique. Pour finir l’œuvre d’art est un objet de contemplation qui n’a pas d’utilité matérielle et possédant une fin intrinsèque cependant l’œuvre d’art nécessite une technique pour être créer, elle est unique et intemporelle. L’artiste lui utilise donc des percepts et non pas des concepts comme utilisera celui qui fabrique des objets techniques. Il n’y a donc pas de schéma de fonctionnement prédéfini pour créer une œuvre d’art et ne s’explique pas par le déterminisme que l’on peut appliquer à la matière inanimée. L’essence même de l’œuvre d’art est de ne pas pouvoir être dans une relation de consommation, par ce fait l’artiste est un explorateur de la sensibilité. Donc l’œuvre d’art s’adresse à notre vue et notre ouïe. Alors que l’odorat, le toucher et le goût font donc appel à la consommation, ils livrent un plaisir sensuel et immédiat de l’ordre de l’agréable. En revanche, entre moi et l’œuvre d’art il y a toujours une distance, celle de la contemplation me procurant un plaisir désintéressé et esthétique. Elle a donc la possibilité d’ouvrir en moi un plaisir contemplatif et non pas sensuel, par conséquent elle créée une ouverture sémantique. L’art englobe le beau comme la laideur, le grotesque, la bizarrerie mais pourtant il est quand même accepté comme œuvre d’art. Quatre différents critères en font ce qui lui en donne la possibilité d’être cette œuvre.
Qu’est ce que l’art ? Quel est la nature de la représentation esthétique ? Quel est la nature du plaisir esthétique ? Qu’est ce qu’un plaisir sans intérêt ? L’art est-il capable de cultiver autre chose que le beau ?
- L’art peut-il se passer de règles ?
- L’art fait appel à un jugement esthétique et non pas de connaissance, « est beau ce qui plait universellement » signifie « est beau ce qui doit plaire à tout homme ». Ce jugement est donc désintéressé et détaché de toute analyse intellectuelle et de raison ; logos. Ainsi avec le concept d’esthétique se pose la question de la sensibilité au beau. Cependant, apparaîtra aussi la question de l’art englobant autre chose que le beau tel le bizarre, le difforme ou le grotesque.
- L’existence présente d’un objet conditionne le plaisir de la sensation, c’est-à-dire que je désire l’existence sensible de ce que je déclare agréable car l’existence de cette sensation m’est agréable, je suis donc dans la satisfaction sensible intéressé. L’utile est aussi une satisfaction intéressé étant donné que nous jugeons utile l’objet dont nous désirons l’existence comme moyen utile. La satisfaction esthétique n’est donc liée à aucun désir de l’existence de l’objet mais à l’unique satisfaction sensible libre.
Peut être dit beau ce qui est l’objet d’un plaisir universel et désintéressé car l’intérêt c’est ce qui est entre la chose et moi alors que la satisfaction esthétique est sans médiation. Dans cette relation esthétique à l’objet se joue une gratuité qui libère mon plaisir de tout intérêt mais ça ne veut pas dire qu’elle est dénuée de passion. Quand je juge que quelque chose est beau, je suis comme élevé au dessus de mon individualité particulière : je m’éprouve comme sujet universel, ainsi étant donné que dans le jugement de goût je ne porte pas d’intérêt à l’existence de l’objet, c’est pour cela que mon jugement peut être universel car le jugement sur le Beau requiert l’assentiment de tout Homme. « Le jugement de goût est un jugement dont le principe déterminant ne peut être que subjectif ».
De ce fait le caractère universel de la satisfaction esthétique signifie qu’elle vaut de droit pour tous sujets. Cet état d’esprit selon Kant renvoi à l’unique satisfaction libre, désintéressé et gratuite qu’est le plaisir du beau. La beauté n’est pas conceptualisable et échappe à tout enfermement dans une définition ou généralisation, se produit une rupture entre le beau et la vérité d’une définition. Il n’y a donc pas de normes idéales du beau, le jugement esthétique fait appel à la faculté de goût qui diffère de la sensation ou du logos. Le goût est une sensibilité immédiate. Le jugement de connaissance produit une science tandis que le jugement de goût produit une conscience. Face à une œuvre d’art nous percevons, évaluons, c’est-à-dire portons un jugement. Le goût est donc un sens commun de nature esthétique. Si de gustibus et coloribus non est disputandum : des goûts et des couleurs il n’y a pas à disputer, c’est parce que le jugement de goût ne se discute pas. Cependant, la beauté n’est pas par excellence le critère de l’art car certains artistes ont une autre visée que la beauté. Le beau se trouve partout et pas seulement dans la beauté car le beau peut englober la laideur, le grotesque, le bizarre et le difforme : « le beau est toujours bizarre »- Baudelaire. La nature, les objets techniques ou l’être humain peuvent être beau tandis qu’une œuvre d’art peut-être laide. L’art peut donc cultiver toute autre chose que la beauté et inversement la beauté peut concerner tout autre chose que l’art.
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