Qu'est-ce que la démocratie ?

Qu’est-ce que la démocratie ?

La démocratie se résume-t-elle, simplement à cette célèbre formule de l’ancien présidant des États-Unis, Abraham Lincoln (1861-1865) : « la démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » ? en effet, le seizième président américain donne ici une définition canonique, reprise notamment par l’article 2 de la Constitution de 1958 de la Cinquième République française. Nous pourrions nous arrêter avec cet adage pour donner une définition moderne, ou du moins, une vision moderne de ce qu’est la démocratie.

Mais cette question est vaste, et complexe : qu’est-ce que la démocratie ? Oscar Wilde, auteur anglais du XIXème siècle, s’oppose à Lincoln, avec une touche d’ironie : il définit la démocratie comme « l’oppression du peuple, par le peuple, pour le peuple. » pour étayer notre propos, la vision de Hans Kelsen, grand avocat, philosophe ou encore juge du début du XXème siècle, est aussi intéressante, « la démocratie, dit-il, ne peut être le gouvernement du peuple que dans l’idéal, mais la notion d’idéal du peuple est un artifice ». Alors comment répondre synthétiquement à notre question initiale, lorsqu’autant de visions s’opposent, et que le sujet principal : la démocratie, est autant discutée.

Commençons par définir le terme de “démocratie “. Le mot tire ses origines du grec : “dêmokratia“, formé de “dêmos“, le peuple, et de “kratos“, le pouvoir, on parle donc de pouvoir du peuple, ou de gouvernement du peuple, ce qui revient à la formule de Lincoln, citée précédemment.

Étymologiquement, c’est un terme grec, ce qui nous guide vers les origines de la démocratie, des origine grecques. L’apparition de la démocratie n’a pas de date définie, mais il est possible de la situé dès le VIème siècle avant Jésus Christ. Un homme, va représenter l’épanouissement de ce régime politique, l’épanouissement de la démocratie : Clisthène (508 av. J-C). Le contexte de la mise en place de la démocratie, se fait au beau milieu de rivalités interne en Grèce. Clisthène va s’opposer à un autre aristocrate, proche du roi de Sparte : Isagoras. Ce premier va donc obtenir le pouvoir après deux ans de guerre civile, et dès à présent, il va réaliser des réformes constitutionnelles capitales, marquant le vrai début de la “démocratie athénienne“ ; avec notre regard contemporain, le dessin de cette démocratie rappelle les formes de celle que l’on connait aujourd’hui. Entre réformes politiques, administratives : le passage de 4 à 10 tribus, la laïcisation de la société avec le changement de l’année religieuse a civique, ou encore sa loi sur l’ostracisme (la condamnation à l’exil d’un citoyen qui serait contre le régime en place), mais surtout le droit égal pour tous de prendre la parole, au sein de la nouvelle “ecclésia“ (anciennement situé à l’agora), principe central de la démocratie.

Pendant longtemps la démocratie va être critiquer par l’un des plus grands philosophes de l’antiquité, Platon. Pour lui l’aristocratie est le meilleur des régimes et la démocratie est une dérive de la société à cause de l’attrait qu’exerce le prestige et le pouvoir, elle sert un intérêt propre, et ne propose pas de hiérarchisation de la cité comme Platon l’entend, tous les hommes sont égaux. Tandis que Aristote, n’est pas du même avis, la démocratie repose sur le gouvernement de chacun par tous et de tous par chacun à tour de rôle, le pouvoir vient d’en bas, et est exercé par tous. 

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