Margety Baxter
Commentaire de texte : Margety Baxter. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Valik le bescon • 12 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 3 373 Mots (14 Pages) • 694 Vues
Mardi 15 Mai 2015
________________________________________________________________
Déposition contre Margery Baxter, Norwich, 1429
____________________________________________________________________
Introduction
Définition de l’hérésie, Robert Grosseteste :
=> L’hérésie est clairement définie par l’évêque de Lincoln, Robert Grosseteste : « L’hérésie est une affirmation doctrinale qui procède d’un choix humain, contraire à l’Ecriture Sainte, manifestée ouvertement et soutenue avec opiniâtreté », définition qui prévaut jusqu’au XIIIe s. A partir de cette période apparaissent des formes d’hérésies beaucoup plus subtiles et variées de dissidence religieuses qui sont poursuivies en tant que telles par l’Eglise.
Contexte :
=> La période qui s’étend entre la fin du XIIIe s. et le milieu du XVe s. est particulièrement agitée dans le domaine des hérésies, et les tribunaux d’Inquisition, qui ont été mis en place par la papauté dans le courant du XIIIe siècle, déploient une intense activité attestée par les nombreux procès, dont les actes nous sont parvenus. Si l’on se fie aux doléances des papes et aux traités rédigés par les inquisiteurs, on en retire l’impression que la chrétienté a alors été menacée par un nombre « incroyable d’individus et de mouvements qui mirent en cause les croyances fondamentales de l’Eglise et ses structures institutionnelles ».
=> Le lollard c’est « celui qui marmonne des prières », c’est aussi le loller, autrement dit le vagabond, le fainéant, et encore celui qui sème l’ivraie, la lolia. A ses débuts ce mouvement ne rassemble que des universitaires d’Oxford partisans de Wyclif, des clercs et des laïcs d’un rang modeste (origine sociale et stature intellectuelle), enfin un certain nombre de chevaliers (anciens hommes de guerre, courtisans et serviteurs du roi), le plus célèbre d’entre eux étant Sir John Clancowe qui, ayant renoncé à l’action, s’était tourné vers une dévotion scrupuleuse, jusqu’à composer, en langue anglaise, un copieux traité religieux.
Ce mouvement est violemment hostiles à l’Eglise institutionnelle : les lollards, composés d’hommes apostoliques influent, réfutent certains dogmes de l’Eglise catholique de Rome comme les sacrements, ou encore l’obligation des dîmes et des dévotions traditionnelles. Entamé en 1401, la répression de l’Eglise s’accentue après la conspiration de certains Lollards contre le roi en 1414 (complot armé monté contre le roi Henri V par sir John Oldcatle). Pour eux, « le christ à vécu pauvre pour ne pas s’approprier ce qui n’appartient qu’à Dieu ». De plus ils affirment qu’il n’y a aucun fondement naturel à l’autorité ou à la possession des biens de la terre. J. Wyclif, un des fondateurs du mouvement, soutient que l’Ecriture sainte est la seule source de la foi pour le fidèle et que chaque chrétien doit y avoir accès personnellement, sans intermédiaire, à la connaissance de la Bible et in fine celle de Dieu.
A partir des années 1415, le mouvement va vivre dans la clandestinité tout en gardant une forte influence dans les campagnes comme à Norwich. Influence de Wyclif indéniable sur le mouvement Lollard à partir de 1382.
Le regard de l’Eglise :
=> Le Concile de Constance condamne les doctrines de Wyclif. L’Eglise lutte contre les hérésies depuis bien longtemps déjà : lutte contre les cathares sous le pontificat de Jean XXII par exemple. Soutenant en 1417 contre les récriminations françaises, le droit et la vocation de l’Eglise anglaise à former à elle seule une nation, au même titre que les actions française, espagnole, italienne et germanique, de telle sorte qu’en l’occurence l’Angleterre soit reconnue officiellement comme le cinquième de la chrétienté latine, Thomas Polton expose que la nation anglaise vaut largement la nation française ne serait-ce que parce qu’elle inclut et domine un ensemble vaste, la natio britannica. Aux XIV-XVe s., on utilise l’expression l’Eglise en Angleterre au liede l’Eglise d’Angleterre. Eglise d’Angleterre cependant sous le contrôle lointain mais vigilant du pape dans le domaine doctrinal, juridique et moral
Analyse sommaire
=> Le 1er Avril 1429, Joan Clifland paroissienne de Norwich comparaît sous serment devant la cour de l’évêque du lieu. Pour ce disculper, elle accable Margery Baxter, la femme d’un artisan. On a une critique de l’Eglise de Rome et de ses principales théories et pratiques religieuses dans les églises : désaccord sur l’application des sacrements aux fidèles (sacrement de l’autel, mariage, baptême…); désaccord concernant les prières (prière « classique » à la Vierge Marie); aussi est-il question des images. La question de la transsubstantiation est posée avec l’origine du vin et du pain, sang et corps du christ, pratique remise en question chez les lollards. Les saints ne sont pas en reste : sont évoqués leurs rôles et fonctions. En fin de texte, critique de la hiérarchie ecclésiastique et la cupidités des papes et cardinaux (antipapisme)
Les questions que pose le texte
=> En quoi la pensée lollarde est un danger pour l’Eglise et son fonctionnement ? Pourquoi l’Eglise tient-elle à son monopole « d’encadrement des fidèles » ? Pourquoi ces divergences ? Que nous apprend le texte sur le mouvement des Lollards via les dires de Margery Baxter ? De fait on a une contestation des « deux côtés » : Comment se caractérise cette contestation sur le plan religieux ? Sur le plan social ? Aussi il est intéressant de voir la construction/déconstruction de certaines idées véhiculées d’un côté par l’Eglise traditionnelle, par ce mouvement de pensée, de l’autre.
Il s’agit de s’intéresser aux (Les) modalités de la confession et son cadre (I), puis le témoignage en lui-même avec un discours et deux idées irréductibles (II), la question théologique : différence dans l’administration des sacrements (III).
***
Développement
Les modalités de la confession : la théorie et pratique, selon Margery Baxter, femme d’artisan. l. 7 à 33
=> Tout d’abord la condition sine qua non pour se confesser est de prêter serment. Chose qui nous est rappelée dans
...