L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale

Thème 1 : Le rapport des sociétés à leur passé

Chap1 : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale

Doc 1 : Philippe Pétain et Adolf Hitler se serrant la main à Montoire, le 22 juin 1940

Doc 2 : Armée de la Résistance avec des prisonniers de la Milice française, juillet 1944

Intro :

« Les lettres, les mots, les langages, les écrits, les mythes sont plus vivants que toute autre création humaine » Jacques Attali

Le langage capte, conserve la mémoire, tout comme l’art, l’écriture, l’imprimerie, les bibliothèques, les archives, les disques durs, les clouds.

L’histoire est une science humaine et sociale. Plus subjective, la mémoire relève d’un rapport affectif aux événements passés.

Problématique :

Comment l’historien (grâce à l’étude critique des sources toujours plus nombreuses et à l’élargissement du champ de l’histoire) confronte-t-il et dévoile-t-il la pluralité des mémoires (notamment concernant la période de la 2° GM en France)?L’historien confronte et dévoile la multiplicité des mémoires.

1. L’historien confronte et dévoile la multiplicité des mémoires

1. I.1. Définition et enjeux de la mémoire

Le concept de la mémoire :    

La mémoire (sens commun) : subjective, plurielle, mouvante

La mémoire collective : l’ensemble des souvenirs conscients et inconscients qu’on peut matérialiser mais qui ne conserve pas exactement le passé

Les lieux de mémoire : les productions immatérielles sont matérialisées dans l’espace

Doc 1 : statue de l’île Gorée

Doc 2 : plaque commémorative

Doc 3 : Camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace

Doc 4 : monument devant la maison natale d’Hitler « Pour la paix… des millions de morts nous le rappellent »

Oubli: En histoire, l’oubli peut être lié-à la disparition des sources

                                        - à la fermeture ou au non accès à des archives

                                        - à un phénomène occulté, comme s’il n’avait jamais                                                 existé. Il devient alors tabou!

Or comme un trauma : Ces mémoires risquent alors « hanter » l’inconscient collectif

Doc 6 : Le déni, une falsification de l’histoire :Trostky et Kamenev ont disparu de la photo aux côtés de Lénine

Déni : c’est la volonté de falsifier l’histoire afin de l’instrumentaliser

Grâce à l’expression publique de l’attitude de certains politiciens

Jean-Marie Le Pen a été condamné par la justice en 1991, pour avoir déclaré que les chambres à gaz étaient un « point de détail de l’histoire ».

Négationnisme : néologisme créé par l’historien Henri Rousso en 1987

I.         1.2.        De l’histoire-mémoire à l’histoire-problème.

Doc 7 : La transmission de la mémoire dans les sociétés traditionnelles ou primitives :

Doc 7A : Les peintures de la grotte de Lascaux

Doc 7b : Les peintures de la grotte de Chauvet-Pont d'Arc

Doc 7c : Totem amérindien indiquant des points de nourriture ou d’eau

La restitution de la mémoire dans les sociétés traditionnelles : la mémoire se perpétue ar des représentations (mythes, ris, rites)-la transmission chez les Aborigènes-les chants de pistes

La démarche d’historien :

D’après Thucydide, Il faut que les sources soient sûres et confronter ces dernières.

Au Moyen-Âge en Europe : l’histoire-mémoire

Vers une histoire-problème:

L’Ecole des Annales

March Bloch et Lucien Febvre : Il propose l’histoire-problème fondée sur le primat de la question sur l’événement.

Ce mouvement repose sur des piliers :

• diversification des sources
• primat du groupe sur l’individu et au temps long
• pluridisciplinarité
• l’objet d’étude de l’histoire est le fait social total

I. 2. 1945-1970 : Une mémoire surtout résistancialiste

2. 1.         Gérer l’Après-guerre

*La France détruite et rationnée

*Redresser la France:

En 1944, la priorité du Gouvernement Provisoire de l République française (G.P.R.F) est de :

1° Reconstruire un pays détruit par la guerre

2° Rédiger une nouvelle constitution

*Favoriser la réconciliation nationale :

1° Des français ressortent de la guerre divisés, meurtris par le conflit et le régime de Vichy

2° Mais pas de guerre civile

2. 2.        Liquider la collaboration

*Des milliers d’exécutions de personnes suspectées d’avoir collaboré avec l’Allemagne = l’épuration spontanée (9 000 exécutions extrajudiciaires).

Des femmes tondues, humiliées et violentées, parfois même tuées.

*L’épuration légale :

1° Une épuration judiciaire prend le relai.

2° Les grands procès

        Le procès de Pétain en 1945

900 exécutions sur les 1 600 prévues

L’épuration des suspects fait donc près de 10 000 morts.

2. 3.        La mémoire de la résistance idéalisée

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