L’empire face à la question coloniale
Cours : L’empire face à la question coloniale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FERREIRA Léana • 21 Janvier 2020 • Cours • 1 929 Mots (8 Pages) • 467 Vues
H2. La République face à la question coloniale
Introduction :
Dans les années 1930, la France est à la tête d’un vaste empire. Elle développe une intense propagande afin de valoriser son œuvre coloniale. Mais les réalités de la domination française alimentent des contestations qui, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, débouchent sur un processus de décolonisation. En Algérie, l’indépendance est obtenue au prix d’une guerre de libération nationale de 8 années.
Quelles sont les caractéristiques de la domination coloniale française dans les années 1930 ? Pourquoi la décolonisation de l’Algérie est-elle une épreuve pour la République ?
I. La France, les Français et leurs colonies entre les deux guerres
A. L’apogée de la bonne conscience coloniale
Carte du monde.
Dans les années 1930, l’Empire français connait son extension maximum (12 millions de km² et 70 millions d’habitants). Aux anciennes colonies comme la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion se sont ajoutés à partir du XIXème siècle un important domaine africain, ainsi que la péninsule indochinoise et des territoires insulaires en Océanie.
La France d’Outre-mer illustrée+l’exotisme publicitaire+l’Exposition coloniale de 1931
L’entre-deux-guerres est marqué par une intense propagande. Avec ses ressources et ses hommes, l’empire, qui a contribué à la victoire de 1918, est présenté à la fois comme un moyen d’épauler l’économie et de contribuer à la puissance de la métropole. Se diffuse alors largement, par exemple par la chanson, une imagerie coloniale teintée d’exotisme et de racisme, qui triomphe avec l’Exposition coloniale de 1931.
Les Européens ont le sentiment d’être des bienfaiteurs : pacification, enseignement, progrès sanitaires, évangélisation et urbanisation sont autant de réalisations dont ils se félicitent. Les résultats de l’œuvre sanitaire sont contrastés. Si l’on constate de réels progrès avec a fondation d’hôpitaux ou l’organisation de campagnes de vaccination, elle vise surtout à s’assurer une main-d’œuvre en bonne santé. Les résultats de la politique de scolarisation restent éloignés des objectifs fixés. Les effectifs scolaires des populations colonisées sont partout très faibles dans le primaire, encore plus dans le secondaire.
B. Les manifestations de la domination française
Administration directe ou indirect rule
Les possessions françaises sont toutes dirigées par un représentant de l’autorité française (le plus souvent un gouverneur), à la tête d’une administration à laquelle les populations colonisées ne sont associées qu’au niveau local. La population française, toujours minoritaire, détient l’essentiel du pouvoir, reléguant la majorité indigène dans une situation subordonnée. Dans une colonie de peuplement comme l’Algérie, la société est profondément inégalitaire, come en témoigne le Code de l’indigénat qui prévoit des infractions et des pénalités propres aux populations colonisées. Dans les villes, même si les populations ne sont jamais complètement séparées, il existe des quartiers européens et des quartiers indigènes. L’économie coloniale est organisée par et pour la métropole. Les cultures d’exploitation et l’exploitation des matières premières se développent au détriment des cultures vivrières indigènes. Pour éviter de concurrencer l’industrie métropolitaine, les matières premières ne sont quasiment jamais transformées sur place. La mise en valeur des territoires, notamment dans les colonies d’exploitation, est très largement assurée par la main-d’œuvre locale, parfois soumise au travail forcé. L’obligation de payer un impôt personnel et la confiscation des terres dont les populations sont victimes, notamment en Afrique du Nord, les poussent à rechercher un travail salarié, dans les plantations ou les mines, ou encore à aller s’installer en ville.
La domination française déstructure les économies et les sociétés locales. Elle modifie les cadres traditionnels qui assuraient les solidarités et transforme les habitudes, les croyances et les modes de pensée. Dans les colonies, l’administration française a créé de nouvelles élites formées à l’occidentale. Celles-ci partagées entre l’influence française et l’attachement à la tradition, aspirent à exercer des responsabilités qui correspondent à leurs compétences. Mais elles restent subordonnées aux cadres européens et souffrent de ce mépris.
C. Une domination contestée
Des révoltes en A-EF
Certaines de ces élites retournent alors contre la France les valeurs de liberté et d’égalité qui leur ont été inculquées. Le principe de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, proclamé à la fin de la 1ère GM, suscite des espoirs. Les peuples colonisés attendant aussi une reconnaissance de la métropole pour leur participation à l’effort de guerre.
Affiche du PC.
La colonisation est également mise en cause par la propagation des idées communistes comme en Indochine où Hô Chi Minh crée un parti communiste en 1930. La contestation peut aussi revêtir une dimension religieuse et culturelle. Le Sénégalais Léopold Senghor invente le concept de « négritude », marquant un retour aux sources de l’identité africaine et le refus des normes de la civilisation occidentale.
La contre Exposition.
En métropole, l’anticolonialisme est marginal. Il est le fait de certains intellectuels comme André Gide qui stigmatise les méfaits de la présence française au Congo (Voyage au Congo, 1927), ou Louis-Ferdinand Céline avec son Voyage au bout de la nuit, 1932.
Le nationalisme algérien.
Dans les années 1920-1930, s’affirme un nationalisme qui peu à peu, conquiert les masses et se structure politiquement. Les mouvements nationalistes se développent en Indochine, en Afrique subsaharienne. En Tunisie, le Néo-Destour, parti fondé en 1934 par le jeuna avocat Habib Bourguiba, se lance en 1938 dans une campagne de grèves et de manifestations qui débouche sur des affrontements sanglants. En Algérie, le mouvement indépendantiste de l’Etoile nord-africaine voit son audience progresser malgré l’arrestation de son fondateur, Massali Hadj, en 1934.
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