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"I have a dream", Martin Luther King

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Par   •  28 Avril 2017  •  Discours  •  3 124 Mots (13 Pages)  •  8 701 Vues

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Analyse du discours « I have a dream » de Martin Luther King

Contextualisation

Mon analyse va porter sur le célèbre discours « I have a dream », prononcé par Martin Luther King, le 28 août 1963, devant le Lincoln Memorial, à Washington, D.C., durant la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté. Devant plus de 250 000 manifestants, le pasteur et militant américain Martin Luther King en appelle publiquement à la fin du racisme aux États-Unis et revendique l'égalité des droits civiques et économiques entre Blancs et Afro-Américains.

C’est donc à un pays sous extrême tension que Martin Luther King va s’adresser. Il va d’ailleurs devoir toucher plusieurs publics : des Noirs qui ont la rage, d’autres découragés ; des Blancs solidaires, d’autres qui ont peur ou qui haïssent les Noirs. C’est pourquoi le pasteur et militant américain doit frapper fort et veut se hisser au niveau d'Abraham Lincoln dans son « Adresse de Gettysburg », le discours sur l'unité du pays.

Motivation

J’ai décidé d’analyser ce discours car l’élocution de Martin Luther King m’a particulièrement marquée et est, à mon avis, une référence en la matière, plus particulièrement lorsque le discours entre dans son emballage final, soit la partie la plus célèbre du discours.[1] En effet, c’est à partir de ce moment-là que la répétition célèbre « je rêve qu’un jour … » en début de phrase fait son apparition. Et, comme il sera démontré par la suite dans la partie « Analyse », cette fin de discours utilise comme moyen principal le pathos pour toucher le public, c’est-à-dire les émotions provoquées auprès de l’auditoire grâce au discours.

Analyse

Pour commencer mon analyse, je vais évoquer la structure du discours. Dans la première partie de son discours, Martin Luther King évoque la situation des Afro-Américains à cette époque. Une situation qui se rapprocherait de l’enfer selon Martin Luther King et qui est ignorée par une grande majorité du reste de la population américaine, c’est-à-dire le peuple blanc. Dans son processus de discours, Martin Luther King va ainsi par la suite opposer la situation des Noirs aux engagements des Pères de la Nation puis justifier le mouvement des Droits Civiques. Enfin, il finit sa plaidoirie sur une note d’espoir : « je rêve qu’un jour … », « que la cloche de la liberté sonne … », mais surtout aux lignes finales 103 à 106, « Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville et dans chaque Etat, nous pourrons fêter le jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les non-Juifs, les Protestants et les Catholiques, pourront se donner la main et chanter les paroles du vieux Negro Spiritual : “ Enfin libres, enfin libres, grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres ! ”. » Ces derniers propos ont le même effet qu’un gospel (pour rappel, Martin Luther King était pasteur). En effet, Martin Luther King conclut son discours par une référence prosaïque mais touchante pour le peuple noir, une référence à un vieux chant d'esclave.

Après avoir évoqué la structure du discours, je vais me pencher sur la forme de l’élocution de Martin Luther King car c’est une des principales caractéristiques qui rend ce discours si réussi et si particulier. En effet, le discours « I have a dream » se rapproche d’un chant, que ce soit musicalement ou poétiquement parlant. Martin Luther King utilise ainsi plusieurs figures de styles, comme les parallèles, les schèmes, les anaphores ou encore les questions. Mais les figures de styles les plus célèbres de ce discours sont bien sûr les métaphores (usage très parlant et très biblique) et les répétitions. Le militant américain va d’ailleurs répéter à six reprises « je rêve qu’un jour … » (aux lignes 69-70, 72, 74, 76, 78 et 81) ainsi qu’à neuf reprises « que la cloche de la liberté sonne … » (aux lignes 91, 93, 94, 95, 96, 97, 99, 100, 101). Ces figures de styles, qui sortent de l’ordinaire dans un discours politique, prennent des allures de prophéties et de commandements.  

Après avoir mentionné dans les grandes lignes la structure et la forme du discours ainsi que les principaux thèmes abordés, je vais évoquer les moyens utilisés pour le faire. Comme tout grand orateur qui se respecte et voulant toucher son public, Martin Luther King va allier le logos avec l’ethos et surtout le pathos. A travers ces trois fonctions, il veut toucher l’esprit, la conscience et donc le cœur des 250 000 manifestants présents à Washington D.C.

Commençons par le pathos. Le rôle principal du pathos est de susciter de l’émotion chez l’auditeur. Dans ce discours, on peut même aller plus loin et affirmer que Martin Luther King cherchait à percer les cœurs de ces compatriotes. Grâce à son métier de pasteur, il maîtrise les discours, de surcroit tinté d’émotions. Martin Luther King est d’ailleurs capable de faire passer le public par plusieurs stades émotifs, que ce soit les larmes ou les rires, la colère ou l’espoir, et ce, à travers le même discours et grâce notamment à sa capacité à choisir le bon mot ou le bon verbe au bon moment. Dans ce discours « I have a dream », Martin Luther King veut provoquer un déclic chez le peuple blanc américain et faire passer le message que les Noirs sont discriminés et que ce n’est évidemment pas normal, encore moins au XXe siècle. On peut le voir à travers l’exemple des lignes 10 à 13, « Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propre pays. » Il va même aller encore plus loin, en utilisant des propos chocs et novateurs afin de « réveiller » le peuple blanc quant à la situation discriminante dont son victime les Afro-Américains, comme on peut le voir avec le passage aux lignes 60 à 64 : « Je n’ignore pas que certains d’entre vous ont été conduis ici par un excès d’épreuves et de tribulations. D’aucuns sortent à peine d’étroites cellules de prison. D’autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d’être battus par les orages de la persécution et secoués par les bourrasques de la brutalité policière. Vous avez été les héros de la souffrance créatrice. Continuez à travailler avec la certitude que la souffrance imméritée vous sera rédemptrice. » Malgré cela, Martin Luther King garde espoir et pousse le peuple noir à se révolter, tout en respectant les Blancs. Aux lignes 38 à 40, « Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui donne accès au palais de la justice : en procédant à la conquête de notre place légitime, nous ne devons pas nous rendre coupables d’agissements répréhensibles. », puis aux lignes 87-88, « Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la cause de la liberté ensemble, en sachant qu’un jour, nous serons libres. », Martin Luther King sermonne les Américains.

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