Expérience combattante et guerre totale

Expérience combattante et guerre totale

Aucun conflit, auparavant, n’avait tué autant d’hommes en si peu de temps que le premier conflit mondial qui s’est déroulé entre 1914 et 1918. Le sujet nous invite donc à étudier la Première Guerre mondiale au travers de l’expérience combattante et de la guerre totale. Les bornes chronologiques de notre sujet vont d’août 1914, la déclaration de la guerre à novembre 1918, la date de l’armistice mettant fin à ce conflit. Les bornes géographiques de cette guerre s’étendent en Europe avec le front ouest de la frontière suisse à la mer du Nord, le nord de l’Italie, Dardanelles, et le front russe. Mais cette guerre s’est aussi déroulée dans l’océan atlantique avec les batailles navales et a eu recourt au soutien des soldats américains et de travailleurs venus des empires coloniaux. La guerre totale est un conflit qui passe par la mobilisation de toutes les forces d’un pays, militaires, mais aussi économiques et psychologiques dans le but de tout mettre en œuvre pour vaincre l’adversaire. C’est un conflit dont les implications touchent l’ensemble des sociétés des pays mobilisés. L’expérience combattante est le vécu des soldats, les moyens mis en œuvre pour le combat ainsi que les violences subies et infligées. Nous pouvons donc nous demander quel est l’impact d’une guerre totale sur l’expérience combattante. Dans une première partie, nous étudierons la Première Guerre mondiale comme une guerre totale, avant de voir dans une seconde partie en quoi la guerre totale transforme radicalement les conditions de vie et la mort des combattants. Enfin, nous verrons dans une dernière partie en quoi la guerre totale contribue à effacer la distinction traditionnelle entre combattants et populations civiles.

Tout d’abord, cette guerre est caractérisée par sa mobilisation humaine sans précédent. En effet, près de 70 millions d’hommes âgés de 18 à 48 ans partent combattre sur les champs de bataille dont 8 millions de Français. Les troupes coloniales sont aussi engagées sur ce conflit avec plus de 500 mille combattants envoyés par la France.

Ensuite, c’est une guerre industrielle et technologique, car elle mobilise toute l’économie des nations en guerre, on parle alors d’effort de guerre. Ainsi, on observe la mise en place d’une économie de guerre avec la nécessité pour la France de trouver des financements, de restructurer l’industrie et la recherche, mais aussi d’importer massivement pour répondre à cet effort de guerre. Au-delà d’un combat militaire, la Première Guerre mondiale est donc aussi une guerre économique. Toute les usines sont réquisitionnées pour fabriquer des armes, des munitions, des chars et les manufactures de textile produisent les uniformes des soldats. Par exemple, Renault s’est mis à construire à partir de 1914 des chars (750), des obus (2 millions), des moteurs d’avions (5000) et a fortement baissé sa production de voiture, elle est passée de 1500 à seulement 500.

L’arrière a aussi eu une place importante pendant ce conflit. L’État français va avoir recours à l’épargne des civils en lançant des collectes d’or pour financer la guerre, c’est l’emprunt national. De plus, il va même rationner la nourriture pour faire de économies, ce qui a provoqué de la famine. Pour contrer le déficit de la main d’oeuvre lié à la mobilisation des hommes, l’État engage les femmes dans les usines pour la fabrique des armes et des munitions, ce sont les munitionettes.

Ensuite, les sociétés de l’arrière sont entièrement sous contrôle de l’État du fait de la propagande et de la censure. Ce bourrage de crâne est employé dans le seul but d’éviter tout découragement et crise morale de la part des civils. Cette population est donc peu au courant de ce qui se passe au front et ce contrôle des esprits entretient donc leur patriotisme. Enfin, les partis politiques "s'unissent" : c'est l'union sacrée. C’est le nom donné

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