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Commentaire sur la princesse de Clèves - Scène des palissades

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Par   •  26 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 716 Mots (7 Pages)  •  532 Vues

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        Inventé en 1678 par Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves est une jeune fille de 15 ans qui vit à la cour du roi Henri II en 1559. Après s’être mariée au prince de Clèves, elle tombe amoureuse du duc de Nemours mais renonce à son amour pour respecter ses devoirs conjugaux. Ainsi, nous nous demanderons si ce roman présente une vision pessimiste de l’amour. Nous verrons d’abord quels éléments dépeignent l’amour négativement dans une première partie, puis ceux qui l’idéalisent dans une seconde partie.

        

        Dans cette partie, nous étudierons les vices de l’amour d’abord par le mariage tragique de la princesse de Clèves, puis par l’enseignement de Mme de Chartres, et enfin par l’influence janséniste du roman.

        Tout d’abord, le mariage de la princesse de Clèves est un échec. En effet la pratique de l’époque souhaite que la relation des mariés soit purement platonique. Or, le prince de Clèves ne voit pas la princesse comme sa femme, mais comme son amante. Il est fou amoureux de la princesse qui ne répond pas à ses sentiments car elle aime Nemours. Dans la scène de l’aveu des sentiments de la princesse au prince, il se qualifie comme « le plus malheureux des hommes » (page 81). Plus tard, il mourra de chagrin à l’idée que sa femme en aime un autre. Le prince est donc un personnage tragique puisqu’il doit accepter la fatalité de ne pas être aimé pendant tout le roman. La princesse, malgré toute sa vertu, ne peut pas le consoler car elle ne peut pas contrôler ses sentiments. Cette amour non réciproque du prince peut aussi être interpréter comme une critique de la passion du XVIe siècle qui doit se faire hors du mariage et qui peut donc entraîner une torture : le prince est condamné à avoir une femme qui ne partage pas son amour.

        Ensuite, la princesse de Clèves a acquis la vertu de sa mère, Mme de Chartres. Mme de Chartres joue un rôle clé dans le comportement de la princesse de Clèves. C’est elle qui lui vante l’importance de la vertu, on lit page 54 : « elle songea aussi à lui donner la vertu et la lui rendre aimable ». Afin de s’assurer que la princesse la conserve, elle explique page 54 que les hommes sont « trompeurs », « infidèles » et « peu sincères ». Mme de Chartres présente donc une vision de l’amour pessimiste à sa fille. Selon elle, le seul trait admirable d’une femme est « d’aimer son mari et d’en être aimée » (page 54). Elle exclut tout sentiment amoureux de sa philosophie afin de préparer sa fille à la vie à la cour. Une fois à la cour, elle devient confidente de la princesse de Clèves : « Madame de Chartres la prie, non pas comme sa mère, mais comme son amie, de lui faire confidence de toutes les galanteries qu’on lui dirait » (page 59). C’est Madame de Chartres qui cherche et qui choisit le mari de sa fille. On peut donc aussi noter la puissance de la mère sur sa fille. Au XVIe siècle, l’amour n’existe pas : ce sont les parents qui décident des réponses aux galanteries et qui choisissent les partenaires pour leurs enfants.

        Enfin, cette philosophie de Madame de Chartres est presque semblable au jansénisme, qui ne manque pas de faire son apparition dans le roman. On sait maintenant que Madame de la Fayette côtoyait des salons en faveur du jansénisme et il est évident que ces idées ont influencé l’écriture du personnage principal. La jeune fille est élevée à l’écart du monde et est la plus pure possible mais à son entrée à la cour hypocrite, elle est corrompue et tombe amoureuse. Après la mort de sa mère, la princesse de Clèves est comme forcé de suivre sa philosophie. Au long du roman, la princesse doit constamment faire un choix : répondre aux sentiments de Nemours ou respecter ses idées jansénistes qui lui ont été inculquées depuis sa jeunesse par Mme de Chartres. Sa volonté de garder sa vertu l’emportera, et elle décidera de se consacrer à « des occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères » (page 104). A la fin, la raison triomphe donc sur l’amour pour la princesse. Mme de la Fayette décrit dans ce roman l’amour comme impur et contre la vertu morale.

        Dans cette deuxième partie, nous verrons que l’amour est aussi présenté positivement dans ce roman : nous étudierons d’abord l’amour parfait entre la princesse de Clèves et Nemours, puis la préciosité et enfin les émotions ressenties par la princesse dans ce roman.

        Pour commencer, l’amour entre la princesse et Nemours représente l’amour parfait. D’une part, par leur beauté mutuelle : la princesse est décrite comme une « beauté  parfaite » (page 54). Le duc de Nemours quant à lui est un « chef d'oeuvre de la nature ; ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. » (page 35). Les deux personnages sont complémentaires par leur beauté supérieure aux autres nobles. D’autre part, dans la scène de la rencontre,l’amour semble être inévitable : l’environnement est romantique, la force du destin les pousse à danser ensemble, puis le coup de foudre est immédiat. Ils n’échangent que quelques mots mais tombent déjà amoureux par la sensualité seulement, ce qui montre un amour pur et non calculateur. « Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » (page 35) : les spectateurs reconnaissent déjà la paire comme un couple, on peut donc en conclure qu’il n’y a aucun obstacle à cet amour si ce n’est l’engagement de la princesse de Clèves. C’est pourquoi, à la mort de son mari, la princesse n’a plus que sa vertu qui l’empêche de marier Nemours. Mme de la Fayette décrit donc une passion amoureuse folle que le personnage va devoir affronter pendant le roman.

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