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André Tardieu Biographie

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Par   •  2 Novembre 2019  •  Compte rendu  •  2 048 Mots (9 Pages)  •  644 Vues

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Tardieu et le souverain captif

Introduction :

        André Tardieu (né en 1876 normalien), est un membre de l’alliance démocratique (centre droit 2ème parti après le parti radical), ministre en 1926, puis Président du Conseil en 1929 (chute de Briand) jusqu’en 1932. Il revient sur le devant de la scène politique comme ministre d’État dans le gouvernement Doumergue, qui le soutient suite à la crise du 6 Février 1934 qui mène à la démission de Daladier et de son gouvernement. Projet de Doumergue est d'aborder une « réforme de l’État », c'est pour cette raison qu'il choisit Tardieu comme ministre d’État dans un gouvernement d'union nationale (Herriot (radical) est le deuxième ministre d’État).  

La crise du 6 Février met en lumière la contradiction des institutions républicaines dévoyées dans leur usage, mais aussi dans le texte d'après Tardieu (d'où différence avec un Clémenceau). L'Etat n'est pas stable, si dans le texte on a un exécutif fort dans les faits il est très faible. Le régime parlementaire dans le texte est dans les faits un régime d'Assemblée. Le projet défendu par Tardieu attaque le parlementarisme. L'inaction politique et l'instabilité de l’état (un gouvernement tombe sous l'effet d'une émeute) doivent s'arrêter → demande une réforme de l’État dont Tardieu est censé être le meneur et le penseur.

Pb : Se heurte au contexte présent et au passif républicain = la tradition républicaine. Les débordements liés à l'extrême droite dans les rues et la répression contre les marxistes dans le contexte d'une montée fasciste en Europe fait craindre à l'opinion et au corps législatif que le renforcement du pouvoir exécutif lui confère une trop grande indépendance incapable de parer à des abus tels que la dérive vers un pouvoir personnel. 

PBQ : Dans une troisième république paralysée par la dérive du parlementarisme, pourquoi Tardieu, pourtant au cœur du système, n'arrive pas à surmonter les contradictions du régime ?

Conclusion :

        Aigreur de Tardieu qui ne croit plus à une république réformable. Dans son livre L’Heure de la décision dit que « L’exécutif faible, fragile, paralysé, inopérant […] fait de la France un corps sans tête ».  Ainsi, la tentative de « réforme de l’État », de Tardieu se heurte au mur de la tradition républicaine. Dans une époque encore marquée par le dévoiement du pouvoir exécutif en contexte républicain symbolisé par l’accaparement du pouvoir de Louis Napoléon par le plébiscite, mais aussi la crise boulangiste plus récemment. Dans l'immédiat, la montée des fascismes en Europe condamne toute tentative d'élargissement du pouvoir exécutif. Le principal problème résidant dans le fait que les institutions de l'exécutif ne représentent pas la souveraineté nationale : seule l'assemblée élue au suffrage universel la représente. Ainsi, ce renforcement de l'exécutif, même s'il passait, comme le souhaite Tardieu, par une légitimité due au plébiscite, est, par rapport à l'Assemblée (dont le projet de Tardieu cherche à diminuer le pouvoir en renforçant l'exécutif), illégitime. La question du suffrage universel pour désigner l'exécutif semble alors être posée comme condition nécessaire à une réforme de l'exécutif capable de faire face, dans la pratique, au parlementarisme. Dès lors, l'opposition et les journaux attribuent à Tardieu l'image d'un opposant au régime parlementaire et donc d'un anti-républicain, alors qu'il est contre le parlementarisme. Tardieu comme objet historique montre la mutation de la culture républicaine en train de se mettre en marche mais pas assez rapidement pour l'adoption de son projet, de la « réforme de l’État » jugée trop radicale.  Cette crise des institutions républicaines s'inscrit dans la crise du constitutionnalisme libéral, il faut représenter tout le monde mais habiliter l’Etat à agir, être efficace, qu'il ait plus d’autonomie vis-à-vis du législatif.

La révision finalement n'arrivera qu'avec Pétain où 90% du vote les pleins pouvoirs le 10 Juillet 1940 →mènera au pouvoir personnel et aux dérives que l'on connaît. En ce sens la 4ème sera toujours réticente à ce pouvoir exécutif fort d'où son échec sur le plan de la stabilité de l'Etat. On le retrouve finalement en 1958 avec la Constitution de la Vème République menée par CDG.

I Succéder à Poincaré

Tardieu est un proche de Clémenceau et de Mandel, il s’en inspire. En 1932 Tardieu, Laval et Mandel font voter par la chambre l’établissement du scrutin uninominal → opposition du sénat qui renverse le gouvernement en février 1932. Par contre il se détache de Clémenceau et de Mandel sur le plan de l’idéologie : ce n’est pas un libéral orthodoxe, par exemple il met en place une politique de grands travaux en 1932. Sur le fond avec critique de l’Etat, de la représentation et de l’oligarchie il critique le dévoiement de la République. D'où une rupture avec la tradition républicaine. A la différence d’un Poincaré qui lui pointe que les textes sont bons = Constitution juste et légitime mais que dans la pratique elle est détournée (notamment avec les règlements (pouvoir acquis par les commissions)), Tardieu, lui, refuse de faire un simple amendement sur le fonctionnement du corps législatif. Il veut un nouveau cadre institutionnel. Si au début, son projet se présentait comme un retour à la Constitution de 1875, ses résolutions sont plus profondes. Son révisionnisme s’ouvre vers un nouveau constitutionnalisme et dépasse ainsi la simple révision.

Le principal problème à la mise en place de sa politique, est que, contrairement à Poincaré, il ne peut pas tenir de majorité, d’autres leaders lui font face comme Laval. Il n’arrive pas assez à rassembler. En 1934 Le ralliement du centre droit et de la droite à la politique de réforme de l’Etat menée par Tardieu modifie les révisions envisagées par Tardieu, notamment sur l'idée de référendum qui est peu reprise. Tardieu veut rendre au pouvoir son budget→ Retirer à l'Assemblée le budget qu'elle attribuerait de façon trop démagogique. Mais pour ça faut légitimité = La représentation nationale serait compensée par la démocratie directe grâce au référendum de consultation. Moyen de contourner l’ « écran parlementaire », accusé d'être oligarchique. Problème centre droit et droite contre ces mesures donc légitimité apportée par plébiscite de consultation tombe à l'eau.

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