Unique à ordinaire: La transformation de Jean

Unique à ordinaire: La transformation de Jean

Lors du 20e siècle, le totalitarisme fait rage dans le monde et afin de dénoncer ce régime politique, Eugène Ionesco décide de rédiger en 1959 Rhinocéros, une pièce appartenant au genre du théâtre de l’absurde, qui porte sur les habitants d’une petite ville qui se transforment progressivement en rhinocéros. Lors de cet extrait, Jean se transforme en rhinocéros sous les yeux de Bérenger, qui est incapable de reconnaître son camarade. La transformation de Jean sera physique et comportementale.

D’abord, la transformation physique de Jean est un symbolisme (V, symbole) de sa conformation (V) au système totalitaire. On remarque une première métamorphose physiologique par la pigmentation désormais verte de la peau de Jean. En effet, cette nouvelle couleur est aperçue par Bérenger: « En effet, Jean est devenu tout à fait vert. » (L.77). La peau de Jean s’est complètement transformée, comme l’hyperbole (non) suivante le démontre: « tout à fait vert ». Cette couleur verte représente la conformation de Jean au totalitarisme, puisqu’il abandonne sa forme unique et devient complètement vert comme tous (X, les) autres rhinocéros. C’est aussi la couleur des militaires, qui dominent les régimes totalitaires. De plus, la voix de Jean se voit aussi modifiée grandement. Effectivement, Bérenger ne reconnaît plus la voix de Jean et après un moment, ne la comprends (G) plus: « Sa voix est méconnaissable […], Jean, de la salle de bains, d'une voix très rauque difficilement compréhensible […], prononce des paroles furieuses et incompréhensibles » (L.5-6-61-79-80). Dans cet extrait, on remarque une gradation de la modification de la voix de Jean passant de « méconnaissable » à « difficilement compréhensible » jusqu’à « paroles incompréhensibles », ce qui démontre la perte de la voix humaine et donc la perte du droit de dire son opinion, comme c’est le cas dans un système totalitaire. La colorisation (V) de sa peau et la modification de sa voix démontrent la conformation physique de Jean au système totalitaire, représenté par la rhinocérite, mais son comportement changera aussi.

La transformation comportementale de Jean symbolise son retour à la bestialité. On constate que Jean perd toute décence alors qu’il est habituellement dégouté par un manque de pudeur. Cela peut être observé lorsque Jean se dénude: « Chaud... trop chaud. Démolir tout cela, vêtements, ça gratte, vêtements, ça gratte. (Il fait tomber le pantalon de son pyjama.) » (L.82-83). Ce manque de pudeur ne fait pas de sens, car Jean est habituellement très concerné par son apparence comme le mentionne Bérenger: « Vous si pudique d'habitude! » (L.85). La répétition des mots « vêtements, ça gratte » par Jean démontre qu’il trouve désormais les vêtements qu’il adorait inconfortables et cela est parce que son comportement se transforme en celui d’une bête sauvage. Jean est aussi beaucoup plus agressif après sa métamorphose, jusqu’à attaquer Bérenger (S) : « Bérenger a réussi à fermer la porte. Son veston est troué par une corne. » (L.113-114). Ce gain d’agressivité est dû à son retour vers la bestialité, car les animaux ont pour la plupart deux options: attaquer ou fuir. Ici, Jean décide d’attaquer, car son ancien ami le dérange. Cette décision

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