Un paysage brouille, Gustave Flaubert, l'éducation sentimentale
Commentaire de texte : Un paysage brouille, Gustave Flaubert, l'éducation sentimentale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ellamerceron • 9 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 820 Mots (8 Pages) • 705 Vues
FRANCAIS: Lecture Analytique
Sequence 1: Paysage et Personnage
‘’Un paysage brouillé’’ : Gustave Flaubert, L’education sentimentale
(Incipit)
Intro:
Titre de l’œuvre, parution : L’Education Sentimentale, 1869
Titre de l’extrait : Un paysage brouillé : la vie devant soi, incipit
Auteur : Gustave Flaubert
- Très méticuleux dans son écriture, il récite chacune de ses phrases dans son gueuloir pour voir si elles sonnent bien
- Décrit le travail d’écriture comme un travail lourd et douloureux
- Autres grandes œuvres sont Mme Bovary et Salammbô
Mouvement : Réalisme
Genre : Roman d’apprentissage
Contexte historique :
L’histoire se passe pendant l’année 1848, Flaubert fait des références aux émeutes de juin. L'élection, les 23 et 24 avril 1848, d'une Constituante républicaine modérée a été ressenti comme une défaite par l'extrême gauche révolutionnaire. Au cours de la journée du 15 mai, des émeutiers, peut-être manipulés par la police, réclament une intervention en faveur de la Pologne mais prétendent aussi, à l'exemple des « journées » de la grande Révolution, soumettre l'Assemblée à la pression des clubs et de la rue. Leur échec élargit le fossé entre les masses parisiennes et le pouvoir, dès lors décidé à liquider les ateliers nationaux qui inquiètent et coûtent cher. Une agitation révolutionnaire secoue les milieux ouvriers dans les premières semaines de juin.
Résumé de l’œuvre :
De retour à Nogent, le tout jeune Frédéric Moreau tombe éperdument amoureux d’une femme plus âgée que lui, Mme Arnoux, l’épouse d’un marchand d’art. On suit Frédéric dans ses amours et ses échecs. Il fera un bon héritage qu’il mangera avant d’en épargner parcimonieusement les dernières miettes. Il connaîtra Rosanette, une demi-mondaine qui lui donnera un enfant qui mourra. Il refusera d’épouser la riche veuve d’un banquier et se verra « voler » Mademoiselle Roque par son meilleur ami. Il traversera les remous du milieu du XIXème siècle en spectateur, assistant sans vraiment s’y impliquer la révolution de 1848 et le coup d’état de Napoléon III.
Vingt-sept ans après leur première et unique rencontre, Frédéric reverra une Mme Arnoux vieillie qui lui avoue son amour, sans pour autant s’abandonner à lui.
Introduction :
Le XIXème siècle voit la publication de nombreux romans d’apprentissage qui relatent les péripéties d’un personnage d’origine sociale modeste qui va tout mettre en œuvre pour gravir les échelons de la société. En 1869, Gustave Flaubert, auteur réaliste, à l’origine de nombreux romans tels que Madame Bovary ou Bouvard et Pécuchet, publie L’Education Sentimentale , œuvre dans laquelle le personnage principal, Frédéric Moreau, découvre l’amour. Dans une série d’aventures avec de nombreuses femmes, Frédéric connaît les douleurs et l’ennui d’une vie romanesque. L’extrait à commenter est l’incipit du roman qui place le cadre spatio-temporel et invite le lecteur à découvrir le personnage. Celui-ci, fraîchement bachelier, est assis dans un bateau qui quitte Paris prêt à partir pour rejoindre sa ville natale, Nogent sur Marne. On peut se demander comment cet incipit révèle le caractère du personnage. Dans un premier temps, nous analyserons le caractère naïf et rêveur de Frédéric, pour ensuite s’intéresser au paysage réaliste et en mouvement qui l’entoure : nous verrons enfin en quoi le paysage est révélateur du destin du héros.
Autres problématiques possibles :
- Dans quelle mesure cet incipit remplit-il ses fonctions ?
- Comment le paysage révèle-t-il le personnage ?
- Dans quelle mesure s’agit-il d’un personnage réaliste ?
I. Un paysage réaliste en effervescence.
A. Un paysage réaliste
Le cadre spatio-temporel est posé :
- on trouve des précisions réalistes des alentours : le paysage parisien est décrit avec des noms précis : « le quai Saint-Bernard » l.2, « l’île Saint-Louis » l.12/13, « la Cité » l.13, « Notre-Dame » l.13.
- la date et l’heure sont précisées dès les premières lignes « Le 15 septembre 1840 » l.1, « vers six heures du matin » l.1
- le nom et le type du bateau « la Ville-de-Montereau » l. 1, grâce à l’indication « fumait à gros tourbillons » l.2, le lecteur comprends qu’il s’agit d’un bateau à vapeur
- rappelle aussi la révolution industrielle
B. Un environnement en mouvement
- la présence de verbe de mouvement « partir, filer, dérouler » et métaphore « filèrent comme deux larges rubans que l’on déroule »
- accumulation « des barriques, des câbles, des corbeilles » l.3 décrit l’effervescence d’un port le matin. La présence d’une foule en mouvement, mais une foule anonyme : réification des hommes qui ne sont que des objets en mouvement « les colis montaient entre les deux tambours » l.4/5
- la description est sous forme d’une longue phrase sertie de points virgules et de virgules, donnant ainsi un sentiment de mouvement et de longueur.
→ Contraste entre le paysage en mouvement et le personnage immobile qui est spectateur de ce remue-ménage.
C.
...