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Un long dimanche de fiançailles, Diderot

Fiche de lecture : Un long dimanche de fiançailles, Diderot. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  1 279 Vues

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Lecture analytique d’Un long dimanche de fiançailles de Diderot

            Denis Diderot était un encyclopédiste philosophe des Lumières du XVIIIe siècle. Il a fait de grandes études à la fin desquelles il s’est consacré à l’écriture ; il reste d’ailleurs un écrivain majeur de son époque. Ses écrits philosophiques lui ont valu une censure récurrente et même un séjour en prison. En 1772, il publie une œuvre nommée Supplément au voyage de Bougainville dans laquelle il nous raconte un vrai-faux récit du voyage du navigateur Bougainville où Diderot nous illustre le Mythe du Bon Sauvage, la colonisation et pleins d’autres choses qui à son époque faisaient polémique. L’extrait étudié est le passage de l’entretien d’Orou et de l’Aumônier (un Otaitien et un européen) qui finissent uniquement désignés par des lettres A et B.

            La question de la place de la femme, et de la sexualité dans cette société est-elle un vrai sujet pour l’auteur, ou bien un prétexte pour condamner indirectement la place de la femme en France à son époque ?

            A travers ses textes, Diderot cherche à révolter les lecteurs ; dans cet extrait, il traite principalement la place de la femme que nous étudierons en premier lieu puis, pour finir, nous passerons à celle de la sexualité qui, quoique moins présente, occupe une certaine place dans son récit. 

             Tout au long de son récit, Diderot nous fait voyager jusqu’à l’île fictive d’Otaiti. Sur cette île les femmes sont considérées de façon très éloignée à celle européenne ou française.

            Dans cet extrait, on remarque une description des femmes qui est accentué par les longues phrases. La répétition du mot « fille » témoigne d’ailleurs de cela. Au sein de cette société, les femmes sont considérées pratiquement au même titre que les hommes. En guise d’accueil ou de cadeau de bienvenue les habitants offrent leurs femmes ou leurs filles pour qu’elles passent la nuit avec les visiteurs. Ici Orou fait de même avec sa famille et propose tout particulièrement à l’Aumônier sa plus jeune fille Thia. Cette dernière a été très ravie à la venue du jeune homme car le trouvant plutôt bien bâti, elle a pensé qu’il lui ferait de beaux enfants vigoureux. A Otaiti, les femmes rêvent d’avoir de beaux enfants car cela représente l’honneur des dames de la société. Les filles sont gardées adolescentes jusqu’au consentement de leur parents. Orou dit même « avant d’être nubiles, nos filles n’oseraient sortir sans un voile blanc » (l.7 à 8). Ici, cela est « l’objet principal de l’éducation domestique » (l.3). Les filles sont accompagnées jusqu’à leur émancipation par leur parents. Ce jour là, il est même dit que la fille « est conduite par son père et par sa mère » (l.26). En France les choses ne se sauraient pas déroulées pareilles.

              Cet extrait permet à l’auteur de critiquer la considération accordée aux femmes françaises du XVIIIe siècle. En effet, l’Aumônier apparait au milieu de cette civilisation comme un « trouble fête » estomaqué par les principes des Otaitiens. L’Aumônier s’interroge et s’ébahit en apprenant les mœurs très libérales de la société. Comme par exemple, le fait que les femmes tombent enceinte avant le mariage qui n’est d’ailleurs que très peu pratiqué. En Europe ou en France, cela serait impossible car les femmes enceintes avant le mariage sont considérées comme des « prostituées » ou subissent des moqueries. En France, la société du XVIIIe siècle est chrétiennes et les femmes, dans cette société, sont très rétrogradées ou ridiculisées. Elles sont considérées comme utiles aux tâches ménagères ou pour garder les enfants. La femme du siècle des Lumières est pensée comme étant inférieure à l’homme et ne nécessitant donc pas le besoin d’être instruite. Tandis qu’en Europe, les femmes ne sont pas traitées comme de vrais individus pour les hommes, ici dans la société otaitienne les deux genres sont traités équitablement. Les jeunes femmes, tout comme les jeunes hommes se dénudent devant l’autre quand les parents estiment qu’ils ont fini leur puberté. « On déploie l’homme nu devant elle sous toutes les faces et dans toutes les aptitudes. Si c’est un  garçon, ce sont les filles qui font en sa présence les frais et les honneurs de la fête et exposent à ses regards la femme nue sans réserve et sans secret » (l.28 à 31).

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