Un héros ne se construit-il qu'au travers des scènes d'action?

        La littérature a toujours été un lieu d’expression où les auteurs de tous les siècles ont créé des personnages qui reflètent des réalités. Influencés au cours des siècles, les personnages principaux de romans ont évolué pour devenir des individus possédants une psychologie et plus seulement de simples robots qui effectuent des actions héroïques. Cependant, la construction du personnage de roman est complexe ; les scènes d’actions sont-elles le seul moyen pour celui-ci de se construire ?

Pour cela, nous verrons que l’action et le personnage ont toujours été liés ; puis la psychologie du personnage et enfin l’influence de l’époque sur les personnages.

        Le personnage de roman est souvent comparé à un héros, particulièrement dans les scènes d’actions. La notion d’héroïsme a plusieurs définitions. Dans ce premier axe, nous étudierons la définition suivante : « comportement exemplaire caractérisé par un extrême courage face au danger et un dévouement total à la cause pour laquelle il combat ».

Dès l’Antiquité, les héros ont fait leur apparition dans les récits et ont pris une place importante. Ils étaient un modèle car ils étaient étroitement liés aux Dieux de l’Antiquité ; en effet ils étaient des demi-dieux qui devaient braver les dangers que les dieux mettaient sur leur route. C’est le cas d’Ulysse - qui doit traverser de rudes épreuves pour retourner chez lui - dans « l’Odyssée » d’Homère qui date d’environ 800 av. JC.

Plus tard, au Moyen-Âge, ce sont les romans de chevalerie qui sont mis à l’honneur. Les chevaliers se défient au cours de « tournois » - jeux de guerre à l’origine, transformés en spectacles- destinés à séduire les dames et à distraire les nobles, les héros s’affrontent pour montrer leur courage. Dans « Yvain ou le chevalier au lion » de Chrétien de Troy écrit dans le courant du XIIème siècle, Yvain brave les dangers de la forêt de Brocéliande pour venger son cousin qui a été humilié par un chevalier.

De 1844 à 1846, Alexandre Dumas met en scène Edmond Dantès dans « Le comte de Monte Cristo » héros qui traverse de nombreuses péripéties afin de se venger des individus qui ont comploté pour le jeter en prison.

Aujourd’hui les romans ponctués de rebondissements, sont toujours d’actualité. Dans « La quête d’Ewilan » de Pierre Bottero écrit en 2003 ; Ewilan brave de nombreux dangers et obstacles surnaturels dans le but de retrouver ses parents.

L’action et le personnage principal ont toujours été étroitement liés dans les romans d’aventure et cela depuis l’Antiquité. L’action est là, surtout pour nous montrer comment le personnage réagit face à certaines situations ; elle nous permet d’en savoir plus sur lui,elle permet au personnage de dévoiler sa personnalité. Cependant, un vrai héros ne se contente pas de prouesses physiques, il va plus loin que cela : il porte des valeurs.

        Dans cette seconde partie, nous allons étudier la seconde partie de la définition d’ « héroïsme » : « idéal du héros/ héroïne : force de l’âme exceptionnelle  qui fait de l’homme un héros et de la femme une héroïne »

Il existe une multitude de type de romans, le roman épique ne représente qu’une catégorie parmi d’autres et pourtant les romans ont quasiment tous un personnage principal. Celui-ci n’a pas besoin de vivre des scènes d’action pour s’affirmer en tant que personnage principal. C’est sa force d’esprit, ses valeurs qui font de lui le personnage clé. Il se construit avec les autres personnages du roman qui l’influencent. C’est le cas de Candide qui se construit avec l’aide de Pangloss son maitre mais qui finit par le dépasser : ce qui fait de lui le protagoniste principal dans « Candide ou l’optimisme » de Voltaire paru en 1759. Il use de ses expériences positives ou négatives afin d’avancer comme Agnès Letestu dans le livre « Danseuse Étoile » paru en 2016 où sont relaté les erreurs commises face aux performances et le rapport au corps dans l’un des chapitres. Cependant d’autres personnages n’ont pas su apprendre de leurs erreurs, c’est le cas d’Emma Bovary dans le livre « Madame de Bovary » de Gustave Flaubert paru en 1857. Emma s’est enfoncée à un plus à chaque rupture amoureuse ce qui la mènera au suicide.

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