Un barrage contre le Pacifique Commentaire
Commentaire de texte : Un barrage contre le Pacifique Commentaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marg_psn • 20 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 1 303 Mots (6 Pages) • 1 438 Vues
Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, Incipit.
Problématique: Comment cet incipit aborde les thèmes du roman et place le lecteur dans une réflexion sur le monde?
Introduction:
Marguerite Duras est une écrivaine et cinéaste française du 20ème siècle. Sa modernité qui renouvelle le genre romanesque et son style innovant lui valent parfois d'être contestée. Elle est assimilée au mouvement du Nouveau Roman bien qu'elle déclare ne pas y appartenir. Son enfance en Indochine va beaucoup lui apporter pour l'écriture de son roman à inspiration autobiographique Un barrage contre le Pacifique , paru en 1950. Dans cette œuvre, Marguerite Dumas raconte la désillusion de sa mère et fait le procès du système colonial en dénonçant des faits s'y rapportant. L'auteure y prend les traits de Suzanne, une jeune fille dont la mère est escroquée. En effet, la concession qu'elle a acheté en sacrifiant toutes ses économies se révèle incultivable car envahie par les eaux du Pacifique une partie de l'année.
Pour cela, nous verrons tout d’abord que l’écriture de cet incipit est particulière, Ensuite, nous analyserons les informations propres à l’incipit et enfin, L’utopie qui est face à la mort.
I- Une écriture particulière
- Un langage proche de l’oralité
- lexique simple : «dégoûter»(l.14) voire familier: «creva»(l.13), «qu’à payer»(l.2)
- Répétition du pronom démonstratif de «ça» (l.2-7) à la place de «cela»
- l.2: la subordonnée de concession sans principale laisse à entendre les pensées des personnages.Autrement dit, les échanges d’idées qui ont pu avoir lieu entre les personnages à propos de l’achat du cheval.
- Les nombreuses répétitions(«cheval» x5; «idée» x8) alourdissent la syntaxe et sont le propre de l’oralité. On retrouve les répétitions en anaphore: «Comme quoi une idée» (l.20-22) soit servent à reprendre la phrase suivante.
=> Langage simple et familier place le lecteur In Medias Res dans l’univers des personnages, leur vie simple et monotone comme on le voit dès la ligne 16.
b) Un narrateur omniscient
Le narrateur omniscient sait tout des personnages:
- Le narrateur au premier et au dernier paragraphe porte un commentaire sur les décisions du personnage notamment sur leur idée d’acheter un cheval.
- Le pronom personnel indéfini «on»(l.23) définit autant les personnages que les lecteurs, ce qui crée une complicité avec le lecteur.
Le présent de vérité générale fait que le commentaire du narrateur sonne comme une maxime.
- La Proleps (l.18-19): phrase isolée qui constitue à elle-seule un paragraphe et qui jette les jalons du devenir des personnages, ce qui crée le suspense par un effet d’attente grâce au futur proche: «allait changer».
Le verbe «devoir» et «tous» contribue également à créer le suspense.
II- Les informations propres à l’Incipit
- Cadre spatio-temporel
- Le période s’ouvre sur une période et un lieu inderminés:
La seule indication géographique arrive juste avec le mot «Ram»(l.16), ville inconnu dont le nom est construit sur Ream, une ville du Cambodge.
- Répétition de «plaine saturée de sel»(l.6)+ l.15: «plaine, dans la solitude» montre l’isolement notamment avec la répétition de «coin»(l.6-14)-> montre l’enfermement des personnages
- Métaphore du «Désert»(l.8): Amplification par la relative: «ne rien de pousse» souligne encore une fois l’isolement.
- Allitération en -t et e -d: sonorités dentales montrent cette capacité des personnages à sortir de l’enfermement.
- «Monde extérieur»(l.4) souligne également le fait que les personnages soit exclus.
- «L’isolement géographique» des personnages est aussi un parallèle avec leur exclusion sociale, comme le montre le parallélisme des périphrases «à ceux qui sont du monde», «à ceux qui vivent ailleurs» (l.8-9)
- La ville de Ram est donc en rupture avec la solitude de la plaine où vivent les personnages : ville qui va changer leur destin (l.18-19)
b) Les personnages
- Pas de description, aucune précision qu’à leur identité seule des pronoms indéfinis comme «leur», «tous les trois » (l.1), «eux trois» (l.7), «tous»(l.19)
-Seuls 2 personnages sont quand même nommés : «Joseph»(l.2) sans présentation: on sait juste qu’il aime les cigarettes -> crée un lien avec le lecteur comme si celui-ci le connait
«La mère» n’a pas de patronyme, celle -ci est réduite à son statut familial.
- Cet incipit présente aussi les conditions difficiles dans lesquelles évoluent les personnages.
Elles sont parfois évoquées implicitement: « ça prouvait qu’ils pouvaient encore avoir des idées »(l.3) : l’adverbe « encore », de même que l’expression « tout de même capables »(l.4), soulignent que cette capacité n’est pas évidente, que ces personnages sont peut-être sans force ou sans ressource.
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