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Texte étude la comédie du valet etude de textes

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Par   •  28 Mars 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 970 Mots (8 Pages)  •  505 Vues

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1ère2 – FR – CK

TEXTES COMPLEMENTAIRES : LA COMEDIE DU VALET

Texte 1 : Plaute (latin, 254-184 av. J.-C.), L’Asinaria ou La Comédie des ânes (212 av. J.-C., pièce inspirée du Grec Ménandre), traduction de P. Grimal.

Ds cette pièce, le fils du vieux Déménète, Argyrippe, a besoin d’argent pour acheter l’amour de Philénie, une jeune fille que sa mère contraint à la prostitution. Comme Liban et Léonidas, les deux esclaves du père Argyrippe, ont réussi à se procurer la somme requise, ils en profitent pour humilier leur jeune maître.

LEONIDAS – Ecoutez-moi, faites attention à ce que je vous dis, buvez mes paroles ! d’abord, nous ne nions pas être tes esclaves ; mais si l’on te procure vingt mines d’argent , comment nous appelleras-tu ?

ARGYRIPPE – Affranchis !

LEONIDAS – Pas tes patrons ?

ARGYRIPPE – Si plutôt.

LEONIDAS – Il y a vingt mines, ici, dans cette sacoche : si tu le veux, je te les donnerai.

ARGYRIPPE – Puissent les dieux veiller sur toi à jamais, sauveur de ton maître, honneur du peuple, source de richesses, salut des hommes, général des amours ! Pose cette sacoche, mets-la simplement à mon cou.

LEONIDAS – Ah non, je ne veux pas, toi qui es mon maître, que tu portes ce fardeau à ma place.

ARGYRIPPE – Mais non, décharge-toi de ce que tu portes et donne-le-moi.

LEONIDAS – Non, je serai le porteur et toi, comme il sied à un maître, tu marcheras devant, sans rien porter.

ARGYRIPPE – Eh bien ?

LEONIDAS – Quoi ?

ARGYRIPPE – Tu ne me donnes pas la sacoche, que je sente son poids sur mon épaule ?

LEONIDAS – Dis-lui plutôt à elle, à qui tu vas la remettre, de me la demander et de s’adresser directement à moi ; car c’est un endroit bien glissant, où tu m’invites à déposer ce sac.

PHILENIE – Mon petit cœur, ma rose, ma vie, mon bonheur, Léonidas, donne-moi cet argent ; nous nous aimons, ne nous sépare pas.

LEONIDAS – Dis-moi donc que je suis ton petit moineau, ta poule, ta caille, ton agnelet, que je suis ton petit chevreau ou ton petit veau ; prends-moi par les oreilles, place tes lèvres sur mes lèvres.

ARGYRIPPE – Qu’elle te donne un baiser, pendard ?

LEONIDAS – Qu’est-ce que tu as à y redire ? Eh bien, par Pollux , tu n’auras pas la bourse, si on ne me frotte les genoux.

ARGYRIPPE – La pauvreté impose tous les sacrifices : frottons-les. Tu me donnes ce que je te demande ?

PHILENIE – Allons, mon petit Léonidas, je t’en supplie, donne le salut à ton maître amoureux : achète-lui ta liberté au prix de ce bienfait, fais de lui ton propre esclave avec cet argent.

LEONIDAS – Tu es trop gentille et trop charmante, et si cet argent était à moi, tes prières ne me laisseraient pas sourd ; mais c’est lui qu’il vaut mieux prier (montrant Liban ) ; c’est lui qui m’a donné cette sacoche à garder. Va, ma toute belle, vas-y bellement. (Il jette la bourse à Liban.) Attrape, s’il te plaît, Liban.

ARGYRIPPE – Gibier de potence, tu viens encore de me rouler ?

LEONIDAS – Je m’en garderais bien, par Hercule , si tu ne me frottais aussi mal les genoux. (A Liban) Vas-y maintenant, à ton tour, de ridiculiser celui-ci et d’embrasser la fille.

TEXTE 2 : Lesage (1668-1747, inventeur de l’opéra-comique, romancier et auteur de comédies), Crispin rival de son maître (1707)

Dans cette pièce en un acte, Valère veut conquérir la noble et fortunée Angélique. Mais le père de celle-ci, Oronte, la destine à Damis, un libertin qui, ayant séduit une autre jeune fille à Chartres, est contraint de l’épouser. Informé de la situation par La Branche (valet d’Orgon, le père de Damis), Crispin (valet de Valère) décide de se faire passer pour Damis afin d’épouser Angélique, et, surtout, de toucher son importante dot. Il est démasqué in extremis dans la scène de dénouement.

CRISPIN – Hé bien, Monsieur Oronte, tout est-il prêt ? Notre mariage … ouf ! qu’est-ce que je vois ?

LA BRANCHE – Ahi, nous sommes découverts, sauvons-nous.

(Ils veulent se retirer, mais Valère court à eux et les arrête.)

VALERE – Oh vous ne m’échapperez pas, Messieurs les marauds, et vous serez traités comme vous le méritez.

(Valère la main sur l’épaule de Crispin. Monsieur Oronte et Monsieur Orgon se saisissent de La Branche.)

M. ORONTE – Ah ah, nous vous tenons fourbes.

M. ORGON (à La Branche) – Dis-nous méchant. Qui est cet autre fripon que tu fais passer pour Damis ?

VALERE – C’est mon valet.

MME ORONTE – Un valet, juste ciel, un valet.

VALERE – Un perfide qui me fait accroire qu’il est dans mes intérêts, pendant qu’il emploie pour me tromper le plus noir de tous les artifices.

CRISPIN – Doucement, Monsieur, doucement, ne jugeons point sur les apparences.

M. ORGON ( à La Branche) – Et toi, coquin, voilà donc comme tu fais les commissions que je te donne.

LA BRANCHE – Allons, Monsieur, allons bride en main , s’il vous plaît, ne condamnons point les gens sans les entendre.

M. ORGON – Quoi ! tu voudrais soutenir que tu n’es pas un maître fripon.

LA BRANCHE (d’un ton pleureur) – Je suis un fripon, fort bien. Voyez les douceurs qu’on s’attire en servant avec affection.

VALERE ( à Crispin) – Tu ne demeureras pas d’accord non plus toi, que tu es un fourbe, un scélérat ?

CRISPIN ( d’un ton emporté) – Scélérat , fourbe, que diable, Monsieur, vous me prodiguez des épithètes qui ne me conviennent point du tout.

VALERE – Nous aurons encore tort de soupçonner votre fidélité, traîtres !

M. ORONTE – Que direz-vous

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