Scène de dénouement de Ruy Blas

        INTRODUCTION

        Le XIXe siècle a été une période féconde pour le roman (on parle de siècle du roman),  pour le théâtre (Victor Hugo a créé le drame romantique) et pour la poésie (des poètes tels Hugo, Lamartine, Vigny, Baudelaire… se sont fait connaitre.) Cependant, c’est surtout le théâtre qui en cette période connait une révolution à la fois esthétique et dramaturgique. De fait, VH (1802-1885) est l’auteur de Cromwell, Hernani (dont la préface théorise le drame romantique) et Ruy Blas (1838). Dans cette pièce en Cinq actes et en vers, Victor HUGO met en scène la machination d’un seigneur de la cour, Don Salluste qui prépare sa vengeance de la reine Marie de Neubourg car elle l’a exilé pour son inconduite à l’égard d’une de ses suivantes. DS demande son aide à Don César son cousin qui rejette l’offre. Il se tourne alors vers RB dont il a surpris l’amour secret pour la reine.

VH profite de l’intrigue de ce drame pour mettre à mal les règles rigides du théâtre classique établies par les Doctes et théorisées par Nicolas Boileau dans son Art poétique. Dans cette même foulée, VH investit les domaines du discours et des classes sociales à travers les notions de sublime et de bas.  

Les scènes 3 et 4 de l’acte V participent du dénouement de la pièce, un dénouement dans lequel le personnage éponyme meurt sur la scène face au public, chose contraire à la règle de bienséance. Cette mort s’avère nécessaire pour que la pièce de VH ne soit pas taxée d’amoralité.

En quoi consiste l’originalité de ce dénouement centré sur la figure d’un héros ambivalent.

Pour répondre à cette problématique, nous nous proposons de voir, dans un premier moment

(I) comment VH s’insurge contre la primauté des règles héritées du classicisme en faisant souffler un vent de renouveau dans son théâtre.  

Dans un second moment (II) nous verrons comment VH opérationnalise l’écart entre le sublime et le bas tant sur le plan social que sur celui du discours.

        CONCLUSION

        Au terme de notre analyse nous pouvons affirmer que la pièce de VH Ruy Blas appartient au sous-genre du drame romantique. VH s’y livre à un renouvellement du genre théâtral en se révoltant contre les règles du théâtre classique. C’est ainsi que les deux scènes s’achèvent sur la mort qui permet de dénouer la crise et l’intrigue. Si le meurtre de DS sauve l’honneur de la reine, le suicide de Ruy Blas fait du final du drame, un dénouement  hautement moral, ce qui permet à VH d’échapper à l’accusation d’amoralité. Notons que la pièce fait un va et vient constant dans les registres, dans les tonalités, mais surtout dans ces deux concepts que sont le bas et le sublime. En effet, si la reine et DON Salluste se situent dans les hautes sphères de la société, faisant référence au sublime, RB quant à lui, par ses origines sociales populaires appartient à ce qu’on nomme le peuple, c'est-à-dire, ce qui est bas. Cette attitude est typique du théâtre et du drame romantiques.  

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