Sans personnage, pas de roman

Sujet: Sans personnages, pas de roman.

Le roman est un long récit en prose, il se base sur une intrigue. Mais, le roman peut-il se dépasser du personnage? Aussi, allons-nous montrer que le personnage est le constituant principal du roman, pour ensuite expliquer que le roman ne se réduit pas seulement à la représentation des personnages, il a d'autres centres d'intérêt.

Les personnages sont le cœur du roman. À travers eux on le découvre, par leurs ressentis, leurs aventures. Ce sont réellement les éléments constitutifs essentiels du récit. De nombreux textes littéraires reposent d'ailleurs sur les péripéties des personnages. Emma Bovary, dans l'œuvre éponyme de Flaubert, par ses actions et ses choix, elle  fait avancer le récit. Elle est le moteur sur lequel repose toute l'intrigue.

En effet, l'intrigue est retenue par les différents personnages mis en scène par l'auteur. Ainsi, par leurs dialogues, ils s'expliquent, discutent et échangent des informations. Ils font avancer l'action. L'échange plein de violence entre Naoh et Aghoo-le-Velu dans La Guerre du feu de J.N. Rosny Aine, prépare l'ultime combat dont Naoh sortira victorieux.

De plus, les personnages sont importants parce qu'ils nous ressemblent, ce qui crée des émotions fortes entre eux et nous-mêmes. Nous rions quand ils agissent de façon drôle, nous pleurons quand ils subissent des séquelles importantes, nous nous sentons amoureux quand Cupidon intervient entre "La belle et la Bête". Ce que nous vivons, ils le vivent.

De surplus, le personnage est porteur d'une vision de l'homme et du monde. Il incarne et reflète les idées, les mœurs et les ambitions d'une époque. Dans La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, l'héroïne se trouve saisie entre son désir adultère pour le Duc de Nemours et l'idéale de l'honnêteté. Dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, Julien Sorel s'efforce de franchir les frontières sociales, quitte à transgresser les valeurs humaines.

De surcroit, le personnage peut aussi divertir le lecteur. Il lui permet de fuir dans l'imaginaire car il a besoin de s'évader du réel, dans des univers improbables. C'est le cas d'Harry Potter de J.K. Rowling, un garçon, accablé par une enfance d'orphelin, découvre qu'il est doté de pouvoirs magiques. À travers ses aventures, nous découvrons tout un autre monde magique très proche du notre. Ainsi nombres de lecteurs se sont imaginés un jour rentrer dans l'école de sorcellerie ou encore se réveiller et avoir des pouvoirs magiques.

Enfin, le personnage devient parfois le détenteur d'une philosophie, une sagesse vers laquelle tout individu va tendre, comme un modèle de comportement qu'il faut suivre. C'est le cas dans La Peste d'Albert Camus, où le docteur Rieux plutôt que de fuir l'épidémie meurtrière qu'est la peste décide de rester à Oran en Algérie pour aider les personnes de son village, avec son allié Tarrou ils décident de lutter contre la peste au péril de leur vie, car ils prennent le risque d'être contaminés.

Certes, les personnages sont très importants, mais le roman qui ne se réduit pas à leur représentation, n'a-t-il pas d'autres centres d'intérêt?

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