Ruy Blas, Acte I, scène 1; du début au vers 48 « Votre excellence ? »
Commentaire de texte : Ruy Blas, Acte I, scène 1; du début au vers 48 « Votre excellence ? ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Natacha 31832 • 12 Mai 2019 • Commentaire de texte • 2 215 Mots (9 Pages) • 568 Vues
Ruy Blas, Victor Hugo
La scène d’exposition
Acte I, scène 1; du début au vers 48 « Votre excellence ? »
En quoi cette première scène de Ruy Blas est-elle une scène d’exposition ?
I. Présentation de l’espace
II. Présentation du personnage principal : Don Salluste
III. La scène informe
- Une scène d’exposition à l’aspect traditionnel
A- Elle est informative
Présentation du cadre spatio-temporel et des personnages:
- D’importantes didascalies fixent le cadre:
-> d’abord le lieu dans le para-texte « le salon de Danaé dans le palais du roi, à Madrid »
-> puis l’époque « du temps de Philippe IV »: XVIIème siècle
-> le décor est détaillé « grande fenêtre à châssis doré et petits carreaux »,
« une petite porte » → ce qui suppose un complot possible.
- « le jour va naître » -> le matin
- L’aspect majestueux du décor se retrouve dans les costumes:
-> Don Salluste est vêtu de velours noir. Il a « la toison d’or au cou ». Il porte « une épée à grande coquille et un chapeau à plumes blanches»
-> son statut social est défini → c’est un Grand d’Espagne, il appartient à la noblesse.
La décoration qui lui a été attribuée le présente comme un des hommes les plus méritants. Cependant, son costume noir symbolise l’ombre, le mystère, le mal.
C’est bien lui qui apparaît en premier, ce qui respecte son statut social.
Il est sur scène avec Gudiel, celui-ci est d’un rang inférieur, il appartient cependant à la noblesse puisqu’il porte une épée mais il est au service de Don Salluste « porte une cassette et divers paquets » → Don Salluste le tutoie.
En effet, ils ont un passé commun : « Toi dont je suis l’élève et qui depuis vingt ans/ M’as aidé, m’as servi dans les choses passés » (v.32-33) → Il a participé à l’ascension sociale de Don Salluste, ici il a plutôt le rôle d’un confident de tragédie « D’où vient le coup, monseigneur ? » (v.12). -> ici il sert à donner des info sur DS
Ruy Blas, lui, apparaît « en livrée de valet, tête nue et sans épée » → ce qui semble paradoxal au lecteur puisqu’il est le personnage éponyme. De plus, son prénom est constitué d’une alliance, d’un prénom populaire « Blas » et d’un prénom plus noble « Ruy » → c’est déjà l’oxymore des deux conditions qu’il jouera dans la pièce. Cependant, la pièce s’ouvre sur son nom « RB » même si celui-ci est un domestique ce qui montre son importance dans le récit
B- La mise en place de la relation maître-valet
- Don Salluste est le maître puissant, brutal ; ce personnage autoritaire prend la parole en premier avec ces deux propositions très brèves composées d’ordres à l’impératif et formées avec un parallélisme de construction « fermez la porte, - ouvrez cette fenêtre » (v.1).
- DS parle pdt 22 vers d’affilé -> il a le pouvoir -> domination
- L’obéissance de RB exprimée par la didascalie « RB obéit… sort par la porte du fond; DS va à la fenêtre »:
- mise en scène
- témoigne de la soumission de RB
- caractéristiques des personnages: RB-> valet et DS -> maître
- DS sait se faire obéir
- à la fin « Votre excellence ? » montre aussi la supériorité de DS
- Il se présente lui-même comme « Le président haï des alcades » (v.16), c’est à dire injuste. Il revendique cette haine, il aime faire souffrir « dont nul ne prononçait le nom sans épouvante » (v.17) → ce qui surprend le spectateur puisqu’il a le titre du ministre de la justice.
- DS: cœur dur ≠ RB: sensible
C- Le lancement de l’intrigue en éveillant l’intérêt du spectateur
- in medias res:
-> personnages déjà là avant que le récit ne commence: dans les 10ers vers on sait déjà tt
- L’ analepse « vingt ans » répété 2x -> temps passé à la cour -> intrigue
- Le nom de Don César est également évoqué « je veux dire un mot au drôle que tu sais ». Le terme « drôle » laisse entendre que c’est un bandit ou un malfaiteur -> on ne connaît pas encore son rôle
- Don Salluste est chassé de la cour, nous savons qu’il prépare une vengeance, mais comment va-t-elle se dérouler ? « Oh je me vengerai Gudiel » (v.12) « Je me vengerai, va ! Comment ? Je ne sais pas ; mais je veux que ce soit effrayant ! » (v.43-44).
- L’intrigue fait allusion à la reine mais elle n’est pas présente sur scène. On ne sait pas si elle va être une reine autoritaire ou victime. Le spectateur est surpris que ce soit elle, la femme du roi, qui exile Don Salluste. Et il est aussi surpris que ce soit un Grand d’Espagne qui soit chassé ; une autre reine aurait plutôt chassé sa suivante. Cette forme de courage et d’honnêteté d’esprit surprend. Elle est ainsi présentée comme une femme intransigeante mais aussi charitable, qui ne tient pas compte des préjugés sociaux.
- Ainsi, à la fin du passage, le spectateur est convaincu qu’il va assister à la représentation d’une vengeance mais il se demande en quoi elle consistera. D’autre part, il s’interroge sur le rôle de Ruy Blas dans cette vengeance.
- Un personnage mystérieux relevant du drame romantique
A- Le mélange des genres
un drame romantique:
Hugo n’hésite pas à casser les codes de la versification traditionnelle:
l’enjambement « mon règne est passé » -> rythme
-> liberté: fluidifier et rendre authentique
mélodrame: genre théâtrale bcp utilisé au XIXè siècle -> mélange de comédie et tragédie:
- comédie: « amourette » -> terme péjoratif montrant un petit amour, Don Salluste se rabaisse en ayant une relation ainsi qu’un enfant avec une suivante
- tragique:
« sape » -> trou -> chute -> fatalité -> destin auquel ils ne peuvent pas échapper
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