Rhinocéros, IONESCO, la scène d’exposition
Fiche de lecture : Rhinocéros, IONESCO, la scène d’exposition. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar auau156 • 9 Février 2017 • Fiche de lecture • 1 021 Mots (5 Pages) • 3 332 Vues
Rhinocéros, IONESCO, la scène d’exposition
(Acte I, de «DÉCOR / Une place dans une petite ville de province» à «LA SERVEUSE : Oh ! Un rhinocéros !»)
Introduction:
Ionesco, grande figure du théâtre de l'absurde, publie la pièce de théâtre Rhinocéros en 1959, cette pièce ne tardera pas à être reconnue comme une oeuvre majeure.
Dans cette pièce, il met en scène un village qui s’abandonera à une épidémie de “rhinocérite” qui transforme les humains en rhinocéros.
Il s’agit ici d’une allégorie: l'épidémie symbolise la montée du totalitarisme durant le XXe siècle.
L’extrait analysé ici est la scène d’exposition de la pièce: celle-ci permet au lecteur et au spectateur de se familiariser avec l’univers de l’oeuvre.
Problématiques possibles:
Quelles sont les fonctions de cette scène d’exposition?
Quelles sont les caractéristiques de cette scène d’exposition?
Que peut-on dire du rapport entre les personnages?
En quoi peut-on dire qu’elle diffère d’une scène d’exposition traditionnelle?
Que peut-on dire de la didascalie initiale dans Rhinocéros?
Comment est traitée la parole dans cette scène d’exposition de Rhinocéros?
Annonce du plan (1ère problématique):
Nous verrons que cette scène d’exposition permet comme il se doit d’informer le lecteur ou le spectateur,dans le but de lui faire comprendre la pièce et qu’il ait envie de voir le reste de celle-ci. D’autre part nous verrons que la scène d’exposition à pour fonction de séduire le lecteur/spectateur.
Informer
Le lieu
De nombreuses indications de lieu ponctuent les didascalies (du grec Didasko = «J’enseigne»):
Ionesco communique des informations au metteur en scène, et ces informations donnent au lieu un caractère réaliste, banal.
Cette scène d’exposition s’ancre dans le quotidien d’ «une petite ville de province» en opposition avec la capitale Paris
Il s’agit ici d’un lieu anonyme, ce village n’a pas de nom précis.
Il y est question d’une «épicerie», d’une «église», d’une «petite rue», d’un «café», d’un «arbre poussiéreux près des chaises de la terrasse»: ce sont des éléments du quotidien, réalistes, qui semblent banaux.
Mais l’apparition du rhinocéros deviendra nécessairement symbolique, absurde, elle rompt avec la banalité.
Les personnages
Outre les personnages secondaires, l’attention est centrée sur les personnages de Jean et de Bérenger, qui s’opposent physiquement.
Bérenger a «les cheveux mal peignés, les vêtements chiffonnés ; tout exprime chez lui la négligence»,
tandis que Jean est «très soigneusement vêtu», il a «des souliers jaunes, bien cirés», il évoque le soin
Cette opposition physique s’accompagne d’une opposition de caractère, qui induit même une opposition morale :
L’opposition des caractères: Jean est orgueilleux (il a un esprit de supériorité) et Bérenger est modeste.
Jean déclare ainsi, par exemple, «J’ai honte d’être votre ami» puis, plus loin : «Je vous vaux bien ; et même, sans fausse modestie, je vaux mieux que vous».
Bérenger peut alors être qualifié de marginal (qui vit en marge de la société), d'anticonformiste: signe de la liberté, d’indépendance, d’individualisme: “Je fais ce que bon me semble”
Quant à Jean, il est conformiste (tendance à accepter les manières de penser ou d'agir du plus grand
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