Quelles places occupe ce chapitre des Comices dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert ?
Dissertation : Quelles places occupe ce chapitre des Comices dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LaPassante • 22 Février 2016 • Dissertation • 1 376 Mots (6 Pages) • 1 292 Vues
Dans Madame Bovary, publié par Gustave Flaubert en 1857, le chapitre des Comices se situe dans la deuxième partie du roman, celle-ci étant la plus longue puisqu’il s’y trouve l’essentiel de l’histoire de Madame Bovary. C’est pourquoi nous pouvons déjà en déduire que les comices donneront une tournure importante et décisive à la suite du roman. Ce chapitre a peut-être été inspiré à Gustave Flaubert par le biais d’un souvenir personnel, puisqu’il avait assisté lui-même le 18 juillet aux comices agricoles à Grand Couronne. Nous nous demanderons quelles places occupe ce chapitre des Comices dans le roman Madame Bovary. Nous verrons d’abord que les comices seront le lieu d’une rencontre marquante pour Emma, qui changeront à jamais sa personne et sa perception du monde. Puis, en mettant en lumière l’organisation de la description, nous montrerons que Flaubert fait la dénonciation d’une bourgeoisie triomphante.
Peu avant les comices, Emma fera la rencontre de Rodolphe Boulanger, un bourgeois propriétaire du château de la Huchette près d’Yonville. Celle-ci (la rencontre) créera une césure dans la vie de Madame Bovary, puisqu’elle prendra la décision de suivre ses sentiments. Cependant, le jeune Rodolphe est un connaisseur des femmes et n’hésitera pas à jouer un double jeu dans lequel ses intérêts auront toujours la priorité. Son seul but sera de séduire Emma pour ensuite l’abandonner par le biais d’une courte lettre lorsqu’il ne la désirera plus. Ce point de vue sera explicitement démontré au lecteur par l’alternance, lors des comices, entre le discours de Rodolphe à Emma avec celui du conseiller Lieuvain qui s’adresse à la
Modèle de copie Word
3
foule. Ici, le narrateur met en scène deux paroles différentes et pourtant trompeuses, dont la fausseté est mise en avant par l’ironie. Cependant, rien n’empêchera Emma de céder à l’adultère, à l’hypocrisie et l’habileté de séducteur de Rodolphe. Madame Bovary retrouve chez son amant une sorte de similarité profonde, que ce soit dans son caractère, lorsqu’il lui fait part, par exemple, de ses aspirations les plus romanesques. Cependant, toutes ces belles paroles ne sont au final qu’un stratagème de la part de Rodolphe afin de mieux posséder la jeune femme, puisqu’il est parvenu à cerner le personnage qu’est Emma, il lui est donc aisé de la séduire et de la faire succomber. On peut le constater dès le réveil d’Emma, à la suite de leur première relation, où son amant commencera à montrer son vrai visage « le cigare aux dents ». Par la suite, cette relation changera profondément Madame Bovary que l’on pensait candide et pure, elle se montrera presque virile et sensuelle, douée d’une forte tendance à la débauche. Ce changement s’opère jusqu’à faire de la douce Emma une femme plutôt masculine, une femme pouvant tenir tête à un homme dans une société où la gente féminine n’a pas sa place. Même si Emma prendra, en quelque sorte, la directive de sa vie, il n’en demeure pas moins que cette rencontre annoncera la perte de Madame Bovary. Toute l’importance de la scène des comices ne réside pas que dans l’histoire même, mais également dans la forme de Gustave Flaubert lui a donné.
Nous avons pu constater que Gustave Flaubert se sert de l’ironie pour dénoncer certains vices de ses personnages, notamment ceux faisant partis de la bourgeoisie puisque, lorsque la cérémonie prend fin, au moment où Rodolphe s’empare de la main d’Emma, on voit apparaître Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux, une servante comme celles dont se moque Rodolphe et Emma. C’est pour ce personnage que le romancier met en place une description minutieuse, laissant totalement disparaître l’ironie péjorative présente jusqu’à maintenant. L’utilisation de petites phrases courtes présentées dans un style direct viennent crées un effet d’attente et suscite la curiosité du lecteur, même si ces interventions sont pour la plupart anonymes. Flaubert partage une forte impatience entre les spectateurs des comices qui devient par la suite impatience du lecteur. L’utilisation de trois points de focalisations
...