Quand il n’est pas songe, le roman est mensonge ?

Sujet : « Quand il n’est pas songe, le roman est mensonge.»

Introduction  

 On entend souvent les gens dire que c’est de la fiction pour parler du mensonge ou d’histoire inventée de toute pièce, cela laisse souvent à penser que le monde du roman est toujours utopique. Une tentative de définition pousse les critiques et même les écrivains à vouloir trouver des formules qui résument leurs productions littéraires. Cela justifie des citations comme celle-ci de Julien Gracq : « Quand il n’est pas songe, le roman est mensonge.»

- Problématiques possibles  (on peut reformuler le sujet) :

a. Le songe et le mensonge sont-ils suffisants pour qu’il y ait roman ?

 b. Le fait qu’on parle de roman montre déjà qu’on est dans l’irréalité qui se présente sous forme de rêve ou de mensonge. Mais suffit-il à dire que le roman est songe ou mensonge, ou même les deux ? c. Est-il dans tous les cas vrai que le romancier s’il n’est pas un rêveur, il est un menteur ?

Nous essaierons d’abord de montrer que si le roman n’est pas songe, il est mensonge ; ensuite, nous prouverons qu’on ne peut nier la réalité de certains ouvrages ; et, enfin, nous démontrerons que la fiction et la réalité peuvent coexister dans le roman.

Développement

Le roman est souvent un rêve ou du moins est-il ou peut-on le considérer comme tel, car il a les mêmes caractéristiques d’un rêve : un univers irréel, ou l’impossible de la réalité se produit. Le monde dans lequel évolue le personnage de Candide de Voltaire est un univers paradisiaque, comme il le dit. Sa découverte de l’Eldorado où le sable est une poudre d’or ne peut être que le rêve. De même, dans La peau de chagrin d’Honoré de Balzac écrit après la faillite du romancier dans entreprise d’imprimerie et son endettement traduit le rêve de l’auteur de posséder une peau capable d’exaucer ses vœux pour résoudre ses nombreux problèmes.

 Au-delà même du songe, on verra que le roman est parfois pure mensonge, du fait qu’il dit plus ou moins que la vérité pour atteindre son but, ce qui veut dire mentir. Aussi dit-on que le roman est un beau mensonge, car il transfigure la réalité dans sa recherche d’esthétique, d’embellissement.

S’il y a des romans qui sont de pures produits de l’imagination, le songe ou le mensonge, il y en a qui sont très réalistes.

Toutefois, certains romans traduisent pourtant la réalité. Ainsi en est-il des biographies – un auteur écrit sur la vie de quelqu’un en s’aidant de sources sûres et vraies – et des autobiographies où le « je » de l’auteur est celui du narrateur. Et c’est un pacte autobiographique que s’impose l’auteur pour révéler la vérité au lecteur pour justifier ses actes et demander pardon aux hommes, et parfois à Dieu s’il s’agit d’une confession. Rousseau affirme-t-il à l’adresse de son lecteur ainsi au début des Confessions « je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l’ai été, bon généreux, sublime, quand je l’ai été ».

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