Plaute

        Plaute est l’un des plus anciens auteur et dramaturge latin ayant vécu principalement au III ème siècle av. J-C.. Il est connu pour être l’auteur de nombreuses comedies. La vie de Plaute est mal connu, mais il serait né vers 254 av.J-C. dans l’actuelle Emilie-Romagne et mort en 184 av. J-C. à Rome. Il débute comme acteur dans une troupe de théâtre dont il prend par la suite la direction. Il tombe rapidement en faillite, dorénavant ruiné il va se mettre au service d’un meunier-boulanger. Pendant ce temps, il commence à écrire des pièces de théâtre comique pendant ses heures libres, et qu’il vendra aux magistrats chargés des spectacles populaires. Grâce aux pièces qu’il écrit avec passion et humour, sa situation financière s’améliore et Plaute peut désormais après son échec se concentrer sur son travail et sur ses pièces de théâtre comique qui lui ont donné une grande et bonne réputation des dramaturges bien connus et admirés de son époque. Plaute fut un dramaturge très fécond, on lui attribue vingt et une pièces avec certitude, mais il se pourrait qu’il en ait redigé autour de cent-trente, ce qui ferait de l’oeuvre de Plaute l’une des plus importantes de la littérature latine. Le travail de Plaute s’inspire beaucoup du théâtre grec et de la nouvelle comédie. Il allie théâtre grec et théâtre italien. Plaute était le plus populaire des comiques latins de son époque, on le considère comme le père de l’ironie comique et également le créateur de l’opéra comique. Dans la littérature latine, il appartient à une génération que l’hellémisme n’a pas encore vraiment influencé. Il a écrit pour le grand public et à aquis une très grande notoriété des son vivant. Ses pièces sont reputées pour leur rythme enlevé et le caractère pitoresque, voir grossier des personnages.  Plaute possède deux dons innés, celui de la scène et celui du style. C'est un inventeur inépuisable, un dénicheur de situations et d'expressions. Il lui manque la science des préparations, des transitions, des développements logiques; mais il possède l'art de camper ses personnages en face l'un de l'autre dans des situations imprévues. Au plus bas degré, ce sont les caractéristiques du vaudeville. Un peu plus haut, ce sont les artifices de la comédie d'intrigues. Plus haut encore, ce sont des traits de caractère frappants. Plaute sait également tirer parti des contrastes. Ces pièces de théâtre connaissent un grand succès à Rome dès leurs créations. Auteur latin prolifique, Plaute a puisé en abondance dans la comédie grecque. Ses pièces ont beaucoup inspiré nos grands dramaturges, notamment Molière et Beaumarchais. Il a donné naissance à un type de personnage récurrent dans le théâtre comique aux époques suivantes.

 La langue variée qu'il utilise, mais aussi le rythme de sa dramaturgie et les types facilement identifiables de ses personnages n'ont de cesse de divertir les spectateurs.

Sa pièce Le Soldat Fanfaron, (Miles Gloriosus) en latin est l’une des pièces les plus célèbres et de Plaute. Cette pièce comique extraordinaire sous son apparence légère mais qui évoque la plupart des thèmes du théâtre de Plaute. Les personnages de Plaute sont des archétypes et une source d’inspiration de plusieurs auteurs et dramaturges. Miles Gloriosus est l’une de ces plus longues pièces de théâtre comique.  Elle est composée de 1437 vers. L’unité de la comédie est fournie surtout par le personnage du soldat fanfaron qui est vantard, grand amoureux, arrogant et qui doit se contenter de succès imaginaire. Par contre, cette comédie éponyme suscite dès lors la moquerie et le sarcasme. Pyrgopolinice signifie “le porteur du tour” porte un nom qui ne pouvait manquer de rappeler le surnom de Démétrios “le preneur des villes” ou Plaute lance une attaque contre le roi Démétrios Poliocrète. La dramaturgie de Plaute est très codifiée. L’intrigue est plutot simple.

Alors comment cette pièce va contribuer à transformer le personnage du soldat fanfaron à un archétype en faisant la satire et l’ironie de la societé et des personnages?

      Le soldat fanfaron est un des personnages les plus anciens du théâtre comique. Dans cette pièce Miles Gloriosus, objet de notre étude, il s’agit de l’histoire de ce soldat fanfaron appelé Pyrgopolinice qui est venal et vantard. Ce dernier surcroit amoureux d’une jeune fille qui l’a enlevé mais elle, Philocomasie, est amoureuse de Pleusiclès. Palestrion, esclave de Pleusiclès part à Éphèse pour tenter de récupérer, pour son maître, sa bien aimée. Il est à son tour enlevé en chemin par les pirates et vendu à Pyrgopolinice. Pleusiclès arrive à Éphèse et Palestrion creuse un tunnel entre les deux maisons pour permettre aux deux amoureux de se rencontrer. Mais l’esclave de Pyrgopolinice surprend les deux amoureux et voulait raconter à son maître ce qu’il a vu. Palestrion invente une fable en disant que c’est la soeur jumelle de Philocomasie qui est venue avec sa mère pour essayer d’amener sa soeur au pays (Athènes). Palestrion invente un stratagem à Pyrgopolinice pour libérer Philocomasie en demandant au vieillard d’entrer dans le jeu et les aider afin d’atteindre le but en faisant croire que sa femme n’est pas contente et heureuse dans sa vie conjugale et amoureuse du soldat.  Pyrgopolinice libère la jeune fille et rejoint la courtisane. Il est tombé dans le piège, il est battu par les soldats du vieux Périplectomène et doit promettre de ne pas chercher à se venger. Ce soldat fanfaron est un archétype de la comédie et une source d’inspiration pour plusieurs dramaturges.

1. Pyrgopolinice : un archétype du soldat fanfaron

a-Une mégalomanie discursive

La mégalomanie est une pathologie où le personage se sent placer au centre de tout, et attire l’attention de tout le monde, il se croit supérieur aux autres et au même rang des dieux. Il est convaincu qu’il est dotté d’un pouvoir incomparable aux autres. Il est une personne qui a une haute idée de lui-même.  

Le “moi” chez le soldat fanfaron est très souvent hyperbole et associé au phénomène physique, il se place au centre du monde et tente à ramener tout à sa dimension.

La personification des objets qui l’entoure et surtout son épée: acte I scène I

“Je veux consoler mon épée que voici qu’elle gémisse pas, qu’elle ne se désole pas, si je la porte depuis longtemps déjà sans qu’elle ait rien à faire, elle qui est malheureuse et a grande envie de transformer les ennemis en chaire à pote.”

Son discours délirant grandiloquant confirme ainsi une vision mégalomanique dans laquelle tout est mis au service de sa propre gloire.

De plus, Pyrgopolinice est au-delà des rangs des ennemis dottés d’une force humaine, il semble n’affronter que des ennemis extraordinaires en des combats opérés avec une grande violence et un pouvoir impressionnant. Son parasite, Artotrogus exagère et s’ironise du soldat fanfaron en lui disant avec une moquerie éminente : acte I scène I

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