Plaidoirie Claude Gueux
Analyse sectorielle : Plaidoirie Claude Gueux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pleindouxm1 • 1 Mai 2020 • Analyse sectorielle • 914 Mots (4 Pages) • 677 Vues
TRAVAIL D’ÉCRITURE CLAUDE GUEUX :
Monsieur le président, mesdames, messieurs les jurés et monsieur le procureur, nous sommes aujourd’hui réunis pour le jugement de mon client, Monsieur Claude Gueux, accusé du meurtre de Monsieur D., directeur de la prison de Clairvaux …
Tout d’abord, je souhaiterais revenir sur les circonstances qui ont précédée l’incarcération de mon client, Claude Gueux, ici présent, malgré son état de santé fragile. C’est un ouvrier indigent de Paris, qui vivait avec sa femme et sa fille. En bon citoyen et père de famille, il a su trouver du travail tous les jours mais, dans cette société qui ne lui a rien épargnée, on ne lui proposait que des emplois précaires. Il vivait au jour le jour sans savoir ce qui l’attendait le lendemain. Malgré cet acharnement dans le travail, l’hiver n’aidant pas, il voyait sa famille dépérir, vivre dans le froid et la misère sans suffisamment à manger. Ne supportant plus la situation, mais qui l’aurait supportée à sa place ? Un matin, il déroba du pain pour nourrir les siens. Qui parmi vous laisserait la famine s’installer chez lui ? Il a donc pris cette décision, regrettable et regrettée certes mais humaine et compréhensible, qui le conduit aujourd’hui devant vous, pour voir l’espace d’un instant sa fille et sa femme sourirent et enfin se nourrir. N’est pas le devoir de tout père de famille ? Pour ce délit, il a été condamné à cinq ans de prison, à Clairvaux. Je sais, on pourrait penser que rien n’excuse un vol mais cet emprisonnement semble démesuré au regard de l’infraction commise et des circonstances qui ont amené mon client à commettre un tel acte : il voulait seulement survivre et subvenir aux besoins de ses proches, sortir sa famille de cette misère, lui le maltraité par l’éducation et ne sachant pas lire mais doté d’une force et d’une intelligence que tout homme peut lui envier. Cet homme courageux, honnête, droit, sérieux et respectueux des lois jusqu’à ce que la misère trop insupportable l’oblige à dérober un simple morceau de pain. Est-ce réellement, mesdames et messieurs un crime ? Qu’aurez-vous fait à sa place, voler un morceau de pain ou laisser votre famille mourir de faim ?
Je me retrouve ici, devant vous, pour vous démontrer que le meurtre dont on l’accuse n’est pas sans raison. Mon client, dans son malheur, n’a jamais baissé les bras et est resté un meneur qui prend des décisions, parfois regrettables comme celle que nous venons d’énoncer, et même une fois incarcéré, il ne put s’empêcher de diriger et d’influencer les autres détenus. Cet aura naturelle et cette notoriété qui entourent Claude Gueux provoqua chez le directeur de la prison M.D. de la jalousie. En effet, avec les années, ce directeur avait enfin réussi à instaurer dans la prison de la crainte chez les incarcérés en leur insufflant un sentiment de honte au regard de leurs crimes. Ceci dans le seul but de leur apprendre à vivre en bon citoyen dans la société lorsque viendra leur libération. Ce directeur, qui aurait du, ou au moins pu, comprendre les raisons qui avaient poussé mon client à commettre ce vol, n’a éprouvé pour lui que de la jalousie et de la haine. Il l’a traité durant toute son incarcération comme un meurtrier et non comme un homme voulant simplement aider les siens. Mon client n’avait pas les mêmes rations de nourriture que les autres détenus. Dans son malheur, il fit la connaissance d’un autre prisonnier Albin. Rapidement, une sincère amitié naquit entre les deux hommes. Ils partageaient la nourriture ou plutôt Albin donnait une partie de sa ration à son fidèle ami puisque, ne l’oubliez pas, seul mon client n’avait pas suffisamment à manger. Trouvez vous cela normal et juste, j’en doute ? Ne supportant pas cette amitié et préférant les coups tordus plutôt que la sérénité, M.D. sépara les deux hommes en transférant Albin dans un autre quartier. Claude Gueux supplia le directeur en lui demandant, toujours respectueusement, le retour de son ami. Mais rien n’y fit, tant sa haine était profonde. M.D. ne changea pas de décision et continua de maltraiter mon client en y prenant un malin plaisir. Je peux vous l’affirmer, nul homme n’aurait accepté de telle souffrance. L’auriez vous accepté, vous ? Son seul but étant de le pousser à bout, il arriva à ses fins et Claude Gueux finit par commettre l’irréparable en tuant ce directeur.
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