Phèdre, V, 7 lecture analytique
Commentaire de texte : Phèdre, V, 7 lecture analytique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Francoise Desmaison • 27 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 836 Mots (4 Pages) • 646 Vues
Phèdre, Acte V, scène 7 (vers 1622 à 1654)
Introduction
Le XVII e siècle est marqué par la
Présence des moralistes tels que La Bruyère ou La Fontaine et par la profusion d œuvres théâtrales. Il convient souvent d’affirmer que le XVII est LE siècle du théâtre.
S’inspirant de la théorie d’aristotevdans L’art poétique , on distingue la comédie genre bas et la
Tragédie genre noble.
Phèdre , rédigée en 1677 par J Racine , un des éminents représentant du genre, est donc une œuvre tragique s’inspirant de la pure tradition antique puisque l’auteur a puisé ses sources chez Sénèque et Euripide.
L’action s’articule autour de la passion interdite de Phèdre,victime de la malediction de Vénus, pour son beau fils Hypollite.
Tiraillée entre une passion qui la dévore et un Raison qui l’abandonne , le personnage éponyme, décide de se donner la mort, ne pouvant supporter d’avoir laissé accuser H par son père pour un crime qu’il n’avait pas commis : celui de l’aimer en retour.
L’extrait que nous allons étudier est issu de la sc 7 de l’acte V, il s’agit du dernier aveu de phèdre qui tend à disculper H et à s’accuser elle-même d’avoir « osé jeter sur ce fils chaste et respectueux » le regard de l’amour. Nous assistons donc ici au dénouement de la pièce.
Le XVII ème siècle est marqué par la tragédie inspirée d’Euripide et Sénèque, auteurs antiques. Racine est un des principaux représentant avec Corneille. Il présente la passion de Phèdre pour Hippolyte, son beau-fils. Le passage étudié se situe à la fin de la pièce. C’est le 3ème aveu de Phèdre. Hippolyte est mort. Phèdre vient avouer son erreur. Racine dit : « Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente ».
LECTURE (vers 1622 à 1654)
Problématique possible : en quoi cette scène est-elle caractéristique d’une scène de dénouement ?
Plan
- Une scène d’aveu
- Pourtant atténuation de la faute
- La mort de Phèdre
- Une scène d’aveu
- « c’est moi » : présentatif.
- Dans une scène d’aveu : « écoutez-moi » = impératif : elle n’a pas de temps à perdre.
- Elle appelle son époux par son nom.
- « c’est moi « : aveu de sa culpabilité.
- Elle disculpe Hippolyte qualifié de « chaste et respectueux ».
Ce sont deux adjectifs valorisants pour prouver l’innocence d’Hippolyte.
- Elle insiste sur les valeurs d’Hippolyte : « un feu qui lui faisait horreur ».
- Hippolyte est qualifié de « la vertu soupçonnée » : métonymie = une partie désigne le tout.
- Elle restaure l’honneur d’Hippolyte, c’est un geste noble.
- On voit qu’elle avoue sa double culpabilité : mentir à Thésée et aimer Hippolyte.
- 1er aveu dans les adjectifs « profanes et incestueux » qui montre l’idée d’impureté.
- « Fier » « profane ».
- Elle n’a pas démentie le mensonge d’Oenone, vers 1634.
- Elle a aussi laissé Oenone seule dans son suicide.
- Elle exprime sa volonté de tout dévoiler avec « j’ai voulu » en tête de vers et le mot « remord » est mis en fin de vers.
- Elle présente son existence comme une souillure (une tache). On le voit avec le mot « outrage ». Phèdre est excessive dans sa passion et dans l haine contre elle-même.
II. Atténuation de la faute
- Elle a une certaine atténuation avec « le ciel mis dans mon sein ».
- Vers 1625 : Vénus a provoqué en elle cette passion.
- Elle accuse Oenone. Cette accusation est plus développée : pendant 7 vers, elle injurie Oenone (« détestable », « perfide »)
- Oenone a un rôle actif, elle est le sujet des verbes d’action en opposition à la faiblesse extrême de Phèdre qui apparait comme une victime.
- Le choix de mourir est aussi un moyen de se justifier car elle se punit.
- La mort qu’elle se donne est un moyen de sauver son honneur.
III. La mort
- On apprend qu’elle s’est empoisonnée et qu’elle va mourir sur scène. C’est une rupture de la règle de bienséance.
- Rapidité au début de sa tirade. le discours ralenti quand elle annonce qu’elle s’est empoisonnée avec les virgules et assonance en (AN)
- Anaphore en déjà et passage au présent qui montre la proximité de l mort.
- Champs lexical du corps : les yeux, le coeur, les veines.
- L’approche de la mort est aussi manifestée physiquement : le froid, trouble de la vision (voir la mise en scène de Patrice Chéreau avec Dominique Blanc).
- Jeu d’opposition qui montre qu’elle se punit par où elle a péché : yeux, coeur (2 X). Froid du poison / chaleur de la passion.
- Scène de dénouement : c’est la mort qui résout. Il s’agit donc d’une scène tragique : Phèdre voulait mourir dès l’acte I scène 3.
- Elle apparait comme un personnage tragique, elle est considérée comme coupable et innocente à la fois. Elle suscite terreur et pitié.
Ouvertures :
- mort de Phèdre chez Sénèque
- présence du corps démembré d’Hippolyte (qui rompt bienséance) mais idée reprise par Chéreau.
- B. Britten (1913-1976)
- 1975 : cantate pour Mezzo, soprano avec clavecin, cordes et percussions.
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