Phèdre I, sc 3
Fiche : Phèdre I, sc 3. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Marine P • 26 Mai 2018 • Fiche • 1 316 Mots (6 Pages) • 587 Vues
Phèdre, I, sc 3 (v. 269 à 316)
INTRO
- Jean Racine (17ème siècle, classicisme) > dramaturge et historiographe du roi Louis 14, figure emblématique de la tragédie classique, en concurrence avec Corneille, subit une éducation janséniste à l’abbaye de Port-Royal, début compliqué mais succès avec Bérénice et Phèdre
- Phèdre (1677) = pièce de théâtre tragique de 5 actes et en alexandrins, Racine montre les ravages de la malédiction de Vénus sur Phèdre qui éprouve du désir envers son beau-fils, œuvre inspiré de la tragédie d’Euripide (auteur de l’Antiquité) > grand succès auprès du public
- Extrait : Phèdre annonce à Oenone (sa nourrice) pourquoi elle souffre tant > elle avoue son amour qu’elle éprouve auprès d’Hippolyte
- LA TIRADE DE PHEDRE : UN RECIT RETROSPECTIF
Fin de la scène d’exposition (on a toutes les infos importantes pour pouvoir rentrer dans l’action)
- La fin de l’exposition
- Depuis la 1ère scène de l’œuvre, tous les persos évoquent le mal être de Phèdre alors qu’elle n’était jamais présente sur scène (= perso principal)
- Scène 3 = enfin là, entrée en scène retardé > effet d’attente qui théâtralise son apparition
- Scène 3 = répond à la question « pourquoi Phèdre veut mourir ? » > elle fait un aveu à Oenone > la tirade va nouer l’intrigue car on sait que le fil principal de l’action sera l’amour qu’elle éprouve pour Hippolyte (amour interdit et incestueux)
- Le récit rétrospectif : organisation et contenu
-Récit rétrospectif se compose en 4 étapes (ce qui montre que la tirade est rigoureusement construite, caractéristique de l’écriture classique)
- 1ère étape (v. 269 – 278) : elle raconte son coup de foudre pour Hippolyte
-on voit que c’est un coup de foudre avec rythme ternaire (273) « je le vis, je rougis, je palis à sa vue » > l’amour passe par le regard, ce qui traduit de la violence du choc
-(v. 275 - 276) « mes yeux ne voyais plus, je ne pouvais parler, je sentis tout mon corps et transir, et bruler » > l’amour la paralyse et la prive de ses sens + se traduit comme un danger « mon mal » (269)
-évoque la malédiction de Vénus qu’elle fait subir à sa famille de façon héréditaire « d’un sang » (278) > elle lui impose un amour contre-nature et qu’elle ne peut pas éviter
- 2ème étape (v. 279 – 290) : elle cherche à combattre cette malédiction en vénérant Vénus
-elle battit un temple pour Vénus, l’orne et fait des sacrifices (280) « je lui bâtis un temple et pris soin de l’orner »
-mais ça ne marche pas : quand elle implore Vénus elle rend le culte à Hippolyte (285 – 286) « quand ma bouche implorait le nom de la déesse, j’adorais Hippolyte » > rejet + Hippolyte avant la césure donc mit en avant : il devient un Dieu comme Vénus
-elle voit Hippolyte dans son mari Thésée (290) « mes yeux le retrouvait dans les traits de son père »
-(283) « d’un incurable amour » > il n’y a pas de solution > face à l’échec elle éprouve du désespoir (289) « Ô comble de misère » (tout du registre pathétique : Ô, !, misère)
- 3ème étape (v. 291 – 304) : elle tente d’apporter un 2ème remède à cette malédiction qui est d’éloigner Hippolyte d’elle-même (293) « pour bannir l’ennemi » + (295) « je pressai son exil »
-ça ne marche pas car elle revoit Hippolyte à cause de Thésée (302 – 303) « par mon époux lui-même à Trézène amenée j’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné »
-ironie tragique car c’est Thésée qui ravive la blessure de Phèdre
-cette solution fonctionnait mais elle n’a malheureusement pas duré > quand Hippolyte est loin de Phèdre, celle-ci est plus heureuse (307 – 308) « et depuis son absence mes jours moins agités coulaient dans l’innocence »
- 4ème étape (v. 305 – 316) : on retourne au moment dénonciation, Phèdre renonce au combat (305 – 306) « ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachées, c’est Vénus toute entière à sa proie attachée » > Vénus a gagné, Phèdre a perdu le combat et elle réalise qu’elle ne peut pas lutter contre elle
-elle exprime son désir de mourir pour sauver son honneur (309) « je voulais en mourant prendre soin de ma gloire »
-elle exprime le dégout qu’elle a pour elle-même (308) « j’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur » > elle considère qu’elle éprouve un amour coupable
Donc cette tirade, qui est construite rigoureusement, contribue à donner au perso toute sa dimension tragique
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