Patrick Deville / peste et Choléra
Commentaire de texte : Patrick Deville / peste et Choléra. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nina08 05 • 23 Mai 2022 • Commentaire de texte • 791 Mots (4 Pages) • 439 Vues
En véritable codicille à Kampuchéa, Patrick Deville écrit Peste et Choléra et retrace la vie d’un personnage qui se transforme, sous la plume de Deville, en héros. Peste et Choléra est un roman historique et quelque peu biographique, relatant le parcours de vie d’un chercheur, médecin et touche-à-tout de génie : Alexandre Yersin. Paru aux éditions Seuil en 2012, le roman marque l’ascension de son auteur qui obtient pour Peste et Choléra, le prix Femina. Dans un extrait de sa vie à Hong Kong, on peut se demander sous quels angles Yersin voit-il cette mission. Nous en parlerons plus en détail au travers une première partie évoquant la vision infernale de Yersin puis nous aborderons dans une seconde partie le mystère de la mission de celui-ci à Hong Kong.
Yersin possède une multitude d’angles de vus, sans doute dus à ses multiples cordes à son arc ; nous retrouvons ainsi dans cet extrait différentes visions très particulières et segmentantes. Nous verrons dans un premier temps que Yersin est précurseur en son temps, il constitue un homme moderne. Puis dans un deuxième temps nous évoquerons sa vision infernale d’un point de vue politique, et dans un dernier temps nous parlerons de l’horreur de la peste d’un point de vue purement factuel et pragmatique. Yersin est un homme moderne. L’extrait débute avec une analepse évoquant le XIVe siècle. Au travers une énumération « la marche à pied, du cheval, des chars à bœufs », l’auteur raconte comment l’infection qu’est la peste se déplaçait, en attente de l’industrialisation et sa mondialisation. Une personnification de la Peste « la peste avançait au pas »montre sa vitesse de propagation. Une métaphore intéressante se référant à l’agriculture « moissonnait » prouve la « cueillette » infernale et systématique de ceux qui s’aventurent sur le passage de la maladie. Les chiffres ahurissants « Vingt-cinq millions » en toutes lettres soulignent l’énormité de la situation. Une gradation du temps est effectuée, « au quatorzième siècle, […], la vapeur, l’électricité, […], la moissonneuse-batteuse », le temps s’écoule à toute vitesse et la technologie évolue au fil de la lecture, produisant un effet de rythme plus rapide et saccadé. Une gradation du niveau sonore est également à dénombrer « ça n’est plus la faux et son sifflement sur les tiges, c’est la pétarade de la moissonneuse-batteuse. » prouvant une cadence effrénée et horrible mais également un bond dans le temps et sa toute nouvelle modernité.
Yersin, cet homme moderne entretient également un lien tout particulier avec la politique. On retrouve une connotation péjorative pour désigner l’Indochine Française « cette insupportable épine » qui empêche les britanniques d’étendre leur Raj sur toute cette partie de l’Asie ; c’est Lefèvre un confrère très politisé de Yersin qui l’accompagne sur cette mission. On retrouve à la ligne suivante une réelle opposition entre l’institut allemand et l’institut français, une dimension politique à nouveau au cœur de la vie de Yersin et ses découvertes. Un superlatif « plus farfelu que la vie des Moïs » souligne l’attrait presque inexistant de Yersin pour la politique et montre son désintéressement voire même sa non-compréhension des évènements. Une métonymie désignant la nationalité pour une unique personne « Le Suisse et le Rital » prouve l’ironie de l’appel à ces étrangers qui vont tenter de sauver l’honneur français. Ils arrivent à Hong Kong à la mi-juin.
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