NANTAS de ZOLA ( Etude du suicide de Nantas)
Commentaire de texte : NANTAS de ZOLA ( Etude du suicide de Nantas). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vingtiemesiecle • 21 Décembre 2015 • Commentaire de texte • 1 353 Mots (6 Pages) • 10 501 Vues
Problématique : Quels procédés Zola utilise-il pour mettre en scène la tentative de suicide de Nantas et les sentiments des personnages ?
Le texte est extrait d’une nouvelle, Nantas, composée de cinq chapitres, écrite en 1878 par Émile Zola, chef de file du mouvement naturaliste et auteur réaliste du XIXème siècle. Jeune provincial sans ressource ayant échoué dans sa conquête de Paris, Nantas ne renonce au suicide que grâce à un marché passé avec une jeune noble, enceinte d’un séducteur malhonnête. En échange d’argent et confort lui permettant de s’élever dans la société, il l’épouse et la sauve du déshonneur. Dans cet épilogue, le voilà dix ans après devenu riche et ministre mais de nouveau prêt à mettre fin à ses jours. En effet, si son ambition et son travail lui ont permis d’accéder à la fortune et à la gloire, il n’a pu obtenir la considération et l’amour de sa femme dont il s’est épris et qu’il pense infidèle.
Nous essayerons d’abord de montrer les différents procédés utilisés par l’auteur réaliste pour mettre en scène la tentative de suicide de Nantas. Ensuite nous étudierons les caractères des époux.
Les deux premières phrases de cet épilogue « Neuf heures sonnèrent » « Il était temps » (l.26) courtes, composées de quatre syllabes annoncent une forte intensité dramatique. Un champ lexical de la rapidité « vivement », « dans la hâte » évoque l’imminence de la décision fatale. Le connecteur temporel « neuf heures » indique la motivation d’en finir au plus tôt contrairement à la scène du chapitre 1 où Nantas s’endort au moment de passer à l’acte. L’analepse (l.35) « rien n’était changé » annonce une pause descriptive. Elle va permettre d’établir une comparaison entre la scène de suicide de l’incipit et celle de l’excipit. Même précarité de lieux « les mêmes déchirures » et de meubles « leur odeur de pauvreté » « table boiteuses», même la vue sur Paris, « les arbres de l’hôtel des Danvilliers », « la Seine ». L’ l’hyperbole « le flot de maisons » (l.41) rappelle celle du chapitre 1 « une mer de toitures » (l.11). L’analepse (l49) « un soir déjà » met en avant le fait que Nantas se retrouve au même endroit et avec la même envie de se supprimer malgré sa réussite financière et sociale « la mort était quand même au bout » (l 52). La scène finale semble se mettre en place (l.79) avec le champ lexical d’ultime moment « denier regret », « dernière pensée » et le verbe annonçant le geste fatal « il leva son arme ». Puis la pause descriptive (l.80-83) évoquant le soleil « mettant un éveil de jeunesse » et Paris personnifiée qui « commençait son labeur » suscite un mouvement de vie susceptible de guider le lecteur vers une fin heureuse. Mais à la phrase suivante, « Nantas appuya sur le canon », l’acte fatal semble inévitable. Le connecteur logique « mais » (l. 84) qui exprime l’opposition introduit la chute et l’entrée de Flavie qui sauve Nantas.
L’extrait est rythmé par une succession de mouvements et de pauses. Au début de l’épilogue, les verbes d’action au passé-simple évoquant la précipitation de Nantas (l. 34) « il monta » « il laissa la clé », sont suivis d’une pause descriptive(l.35) introduite par l’ analepse « rien n’ était changé » (l. 35) qui suspend l’ action et où l’ auteur prend le temps de détailler la mansarde et la vue sur Paris. Le ralentissement du rythme est confirmé par le verbe « il n’avait plus de hâte » (l.45 et par l’ analepse « un soir déjà » (l.49) qui va permettre à
l’auteur d’évoquer les sentiments de Nantas (l.52-69 ). Puis l’ intrigue se resserre avec une mise en tension provoquée par l’ emploi de deux verbes d’ action « avait pris le révolver » , « armait » ( l.70 ) mais le mouvement
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