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Molière, L'avare, acte IV, scène 7

Commentaire de texte : Molière, L'avare, acte IV, scène 7. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  579 Mots (3 Pages)  •  3 791 Vues

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A) LA DETRESSE D’UN FOU

a) Une scène au rythme enlevé

- la scène est rythmée par les mouvements désordonnés du personnage, qui crie avant d’entrer sur scène ; qui ne respecte pas la bienséance (apparaît sans chapeau) ; qui attrape son propre bras (comique de geste)

- Phrases brèves + ponctuation expressive = rythme enlevé

- Un faux monologue : dédoublement de personnalité : Des questions réponses “Qui est-ce ? (…) Ah c’est moi !” ou encore “Que dites-vous ? Ce n’est personne.” ; Questionnement : “mon esprit est troublé, et j’ignore, où je suis, qui je suis et ce que je fais.”

b) La personnification de l’argent

- L’argent est personnifié tout au long de la scène « mon cher ami »…etc.

- à tel point qu’on pourrait croire qu’il est au même titre qu’une femme pourrait l’être la maîtresse d’Harpagon.

c) Des accusations délirantes

- Harpagon formule des accusations de meurtre et de vol.

- Il devient vraiment ridicule lorsque la gradation de ses accusations s’achève sur la perte de sa cassette, fait plus grave que sa propre mort. « Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent »

Transition : Si la folie d’Harpagon et l’amour qu’il porte à sa cassette relèvent d’un comique de caractère quasi farcesque, la détresse de ce personnage fait sourdre un ton en réalité bien plus tragique.

B) UN MONOLOGUE À LA FOIS TRAGIQUE ET COMIQUE

a) L’expression d’un désespoir tragique

- Harpagon se rapproche du héros de tragédie :

folie et menaces : crainte ; immense douleur : pitié ; outrance du personnage : rappelle la démesure du héros tragique ; le désespoir d’Harpagon = désespoir quasi amoureux = douleur mortelle

- Champ lexical de la mort, de la dépossession ; Gradation ascendante : “je me meurs, je suis mort, je suis enterré” ; Mort annoncée : “je me pendrai moi-même après”

Si la dimension tragique est ici parodique, il n’en reste pas moins que la souffrance d’Harpagon suscite une forme de malaise chez le spectateur.

b) De ridicules exagérations

Le registre tragique est tourné en dérision entre autres

- par des procédés d’exagération (gradations, répétitions, redondances…) qui rendent le discours de l’avare ridicule.

- par l’emploi d’un ton plaintif exagéré par des répétitions, des exclamations, des interjections.

c) Une prise à partie comique des spectateurs

- le métathéâtre (théâtre dans le théâtre) ; Molière semble avoir anticipé les réactions du public, on ne sait pas si le pronom « vous » désigne le public. Jeu avec le public qui devient de plus en plus comique lorsque Harpagon semble accuser les spectateurs ou qu’il décrit l’attitude

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