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Marivaux : Scène d’exposition : Le jeu de l’amour et du hasard

Fiche de lecture : Marivaux : Scène d’exposition : Le jeu de l’amour et du hasard. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2022  •  Fiche de lecture  •  1 447 Mots (6 Pages)  •  595 Vues

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Vocabulaire

Figures de style

Scène d’exposition : Le jeu de l’amour et du hasard – Marivaux

Grammaire

Théâtre

  1. Réseau lexical de la parole :

Réseau présent tout au long du texte ;

Met en relief le jeu de « questions/réponses » entre les 2 femmes : « répondre » et « dire »

  1. Réseau lexical des sentiments amoureux :

La question des sentiments et de l’amour est évoquée dès la première réplique : éléments donc importants. Caractéristique essentielle de Marivaux = L’évocation des sentiments en toute simplicité avec naturelle.

  1. Réseau lexical autour du mariage :

« mariage…épouserez…union » :

Ce réseau lexical met en relief le sujet de cette scène d’exposition, un sujet tout à fait ordinaire à l’identique de la tradition  des pièces de Molière = le mariage forcé (Le malade imaginaire : Argan le père veut que sa fille Angélique épouse Thomas le fils de son médecin ;  L’école des femmes : Arnolphe veut épouser Agnès ; L’Avare : Harpagon le père veut que sa fille Elise épouse le seigneur Anselme)

  1. Réseau lexical sur l’aspect physique et moral du futur époux :

Adj. : « honnêtes…aimable… »Le premier adj est accompagné d’un superlatif « un des plus honnêtes du monde »

Substantifs (noms) :

« mine….esprit…caractère… ». Ces substantifs sont accompagnés d’adjectifs et superlatifs valorisants  « bonne mine….plus d’esprit… meilleur caractère » Donc portrait hyperbolique et argumentatif (convaincre et persuader)  du futur époux = scène d’exposition ordinaire dans la tradition de Molière.

Le Polyptote du substantif « mariage » :

Ce polyptote insiste sur le thème de cette scène d’exposition : le mariage. un sujet tout à fait ordinaire à l’identique de la tradition  des pièces de Molière = le mariage forcé (Le malade imaginaire : Argan le père veut que sa fille Angélique épouse Thomas le fils de son médecin ;  L’école des femmes : Arnolphe veut épouser Agnès ; L’Avare : Harpagon le père veut que sa fille Elise épouse le seigneur Anselme).[pic 1]

Antithèse :

« mon cœur par le vôtre. »

Cette figure oppose Silvia à Lisette sur leur conception personnelle de l’amour, des sentiments. Silvia refuse l’assimilation de ses sentiments à ceux de Lisette. Habituellement cette opposition des opinions apparaît beaucoup plus tard dans la pièce.

Périphrase :

« Monsieur votre père » « Monsieur Orgon » : Met en relief l’organisateur du mariage : le père. La scène d’exposition est donc tout à fait ordinaire ici, dans la tradition de Molière.

Comparaisons

Ces 2 comparaisons sont évoquées par Lisette. Elles mettent en relief sa conception personnelle de ses sentiments : ils sont comme ceux de tout le monde donc caractère universel des sentiments.

SILVIA    Mais encore une fois, de quoi vous mêlez-vous, pourquoi répondre de mes sentiments ?

LISETTE         C’est que j’ai cru que dans cette occasion-ci, vos sentiments ressembleraient à ceux de tout le monde ; Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise qu’il vous marie, si vous en avez quelque joie, moi je lui réponds qu’oui ; cela va tout de suite ; et il n’y a peut-être que vous fille au monde, pour qui ce oui-là ne soit pas vrai, le non n’est pas naturel  Parallélisme de construction + reprise

SILVIA            Le non n’est pas naturel ; quelle sotte naïveté ! Le mariage aurait donc de grands charmes pour vous ?

LISETTE       Eh bien, c’est encore oui, par exemple.

SILVIA            Taisez-vous, allez répondre vos impertinences ailleurs, et sachez que ce n’est pas à vous à juger de mon cœur par le vôtre. 

LISETTE          Mon cœur est fait comme celui de tout le monde ; de quoi le vôtre s’avise-t-il de n’être fait comme celui de personne ?

SILVIA           Je vous dis que si elle osait, elle m’appellerait une originale.

LISETTE          Si j’étais votre égale, nous verrions.

SILVIA              Vous travailler à me fâcher, Lisette.

LISETTE        Ce n’est pas mon dessein ; mais dans le fond voyons, quel mal ai-je fait de dire à Monsieur Orgon, que vous étiez bien aise d’être mariée ?

SILVIA          Premièrement, c’est que tu n’as pas dit vrai, je ne m’ennuie pas d’être fille.

LISETTE           Cela est encore tout neuf.

SILVIA              C’est qu’il n’est pas nécessaire que mon père croie me faire tant de plaisir en me mariant, parce que cela le fait agir avec une confiance qui ne servira peut-être de rien.

LISETTE            Quoi, vous n’épouserez pas celui qu’il vous destine ?

SILVIA                Que sais-je ? Peut-être ne me conviendra-t-il point, et cela m’inquiète.

LISETTE             On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu’il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu’on ne peut pas avoir plus d’esprit, qu’on ne saurait être d’un meilleur caractère ; que voulez-vous de plus ? Peut-on se figurer de mariage plus doux ? D’union plus délicieuse ?

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Plan envisagé

Axe 1 : Le texte évoque tout le temps qui ou quoi ?

Axe 2 : Originalité du texte ? Réflexion générale menée valable encore au 21ème siècle.

  1. Tournures exclamatives et interrogatives :

Elles mettent en relief l’agacement, l’énervement de Silvia face aux arguments de Lisette. Sa conception des sentiments « universelle », « comme tout le monde » et du mariage énervent largement Silvia.

  1. Tournures Assertives (déclaratives)

Ces tournures assertives au début de cette scène d’exposition sont attribuées à Lisette qui évoque naturellement et avec simplicité sa conception du mariage et des sentiments. Elle apparaît sûre d’elle.

Elle évolue ensuite vers des tournures interrogatives dont le seul but est de convaincre et persuader Silvia qu’elle fait erreur sur sa conception du mariage. Elle entre dans cette deuxième partie de la scène d’exposition dans l’énervement « Quoi, vous n’épouserez pas celui qu’il vous destine ? »

  1. La forme négative des phrases :

ADV de négation « ne…pas…ne point…. » très présente dans les répliques de Silvia. Elles mettent en relief le refus de la situation à venir.

  1. Le mode impératif :

Met en relief la progression du texte : Silvia passe de l’agacement à la colère « taisez-vous…allez… »

  1. Les phrases complexes :

Elles valorisent Lisette, mettent en relief la qualité de son expression malgré son statut inférieur. Elle apparaît donc apte à mener l’échange. Elle est valorisée par Marivaux : c’est elle qui fait avancer le débat, qui amène Silvia à réfléchir.

  1. Les noms « Silvia/Lisette »

marquent leur rang social. La particule ou suffixe en « ette » pour Lisette lui confère un caractère attachant, « doux »

  1. Etude des pronoms

Silvia passe du pronom « vous » au pronom « tu » rapprochement

Mise en scène de Galin Stoev : metteur en scène, comédien, décorateur né en 1969, en Bulgarie

1ère réplique : Une entrée dans la pièce pour le spectateur « in média res » du latin « au milieu des choses ». Le spectateur est comme happé, attrapé soudainement par la scène. Ce lien avec le spectateur est maintenu lors de la scène d’exposition : Silvia prend à parti le spectateur, elle maintient ainsi toute son attention « Je vous dis que si elle osait, elle m’appellerait une originale »

Scène 1 de l’acte 1 : ouverture sur les femmes, valorisation de ces dernières. Ce sont « elles » qui déclenchent l’action théâtrale. Les femmes sont probablement importantes sur l’ensemble de la pièce. On se souvient que Marivaux n’était pas très assidu à la fac de droit et qu’à l’inverse, il passait tout son temps dans les salons littéraires féminins notamment celui de Mme Lambert.

Etude globale des répliques de ce passage :

Les tirades sont attribuées à Lisette : valorisation de Lisette. Les phrases complexes développées par Lisette : valorisation de Lisette. Personnage de rang inférieur mais probablement important.Les répliques brèves sont majoritairement attribuées à Silvia : elles mettent en relief son agacement, Les stichomythies (reprise des propos précédents) sont attribuées aussi bien à Silvia qu’à Lisette. Elles mettent en relief l’échange vif entre les 2 femmes. Enchaînement des répliques : vivacité du discours.

Scène d’exposition

Dimension argumentative : 2 conception du mariage.

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