Marguerite Duras et un barrage contre le pacifique
Fiche : Marguerite Duras et un barrage contre le pacifique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Quentin Dignat • 11 Mai 2019 • Fiche • 2 733 Mots (11 Pages) • 804 Vues
Biographie Marguerite Duras
Marguerite Duras est née le 14 avril 1914, à Gia-Dinh près de Saigon . Elle est le troisième enfant d'un couple de fonctionnaires français. Son père, Émile Donnadieu, est professeur de mathématiques, sa mère est institutrice. Elle est très jeune encore lorsque son père, pour raison de santé, est rapatrié en France où il mourra peu après. Adolescente, alors qu'elle poursuit ses études au lycée de Saigon, elle a une liaison avec un riche et jeune Chinois. Elle gardera toujours, dit-elle, le souvenir de cette première aventure amoureuse.
Les études supérieures Mme Donnadieu avait décelé très tôt les qualités intellectuelles de sa fille. Celle-ci, après avoir obtenu son baccalauréat à Paris, entreprend, selon le voeu de sa mère, des études de mathématiques, puis s'intéresse au droit, et, enfin, aux sciences politiques. La guerre En 1939, Marguerite Duras épouse Robert Antelme. La même année, la France entre en guerre contre l'Allemagne nazie et ne tarde pas à être envahie. Pendant l'Occupation, Marguerite Duras travaille à la « Commission de contrôle du papier ». À partir de septembre 1943, elle rejoint un réseau de résistants avec son mari, qui sera arrêté et déporté à Dachau, en 1944. Sauvé d'extrême justesse, il publiera, après son retour des camps de concentration, un ouvrage de souvenirs et de réflexions : L'Espèce humaine. L'engagement politique Peu après la Libération, Marguerite Duras adhère au Parti communiste. Elle s'en éloignera en découvrant que le stalinisme, alors triomphant, interdit toute forme de liberté et notamment celle de penser.
Marguerite Duras a débuté en littérature, dès 1943, avec un roman, Les Impudents. Depuis lors, elle n'a pas cessé d'écrire. Elle a publié des romans, des pièces de théâtre, des entretiens, des adaptations de textes étrangers et de très nombreux articles. Elle a travaillé à maintes reprises pour le cinéma, soit en tant que scénariste et dialoguiste, soit en tant que réalisatrice. Marguerite Duras n'a jamais reculé devant les prises de position idéologiques. Elle se définit le plus souvent comme une révolutionnaire authentique et radicale, tentée par le marxisme mais surtout proche du gauchisme. Un auteur à succès malgré une réputation, parfois justifiée, d'auteur difficile, Marguerite Duras est un écrivain lu et reconnu à la fois par les critiques littéraires et par le grand public. Elle doit son premier grand succès à son roman Un barrage contre le Pacifique, publié en 1950. Huit ans plus tard, avec un autre roman Moderato cantabile, elle devient un auteur consacré. La notoriété internationale lui viendra avec le film d'Alain Resnais, Hiroshima mon amour (1960) dont elle a écrit le scénario et les dialogues. Mais c'est grâce à L'Amant, à mi-chemin entre le roman et l'autobiographie, qu'elle connaît véritablement la gloire. Publié en 1984, L'Amant connu un succès immédiat et foudroyant. En France, le roman est couronné par l'Académie Goncourt. Aux États-Unis, il reçoit le prestigieux prix Ritz-Paris-Hemingway. Il a été traduit dans plus de quarante langues. Il a fait de son auteur une star internationale de la littérature contemporaine.
Marguerite Duras est décédée le 3 mars 1996. Elle fut, de son vivant, un écrivain admiré par les uns et contesté par les autres.
Dédicace :
Le dédicataire de Un barrage contre le Pacifique est Robert Antelme, comme le montre l’inscription « à Robert » en début de roman. Une dédicace laisse penser de l’affection de l’auteur à l’égard du dédiataire. C’est le cas avec ce livre où Marguerite Duras témoigne de son affection qu’elle a pour Robert Antelme. Car celui-ci est une personne qui lui a été proche, ils ont même été marié de 1939 à 1947.
Contexte historique du roman :
Dès les premières années du XXe siècle, avec la France s’éloignent les disettes, l’insécurité, les épidémies (variole et choléra), et l’âpreté de la féodalité mandarinale. Mais dans le même temps apparaît une nouvelle société : une bourgeoisie enrichie par le commerce et l’industrie, une classe moyenne formée de fonctionnaires et d’employés liés aux structures coloniales et un prolétariat vivant du travail dans les mines ou dans les plantations d’hévéas qui s’ajoute à la masse paysanne fidèle aux traditions.
NB : L’on voit dans le livres cette différence dans le livre quand ils vont en ville dans la deuxième partie. La ville présente deux zones bien distinctes : la ville européenne, celle des blancs, et les faubourgs indigènes. Dans le « haut quartier », aéré, fleuri, luxueux, vivent et travaillent ceux qui ont fait fortune. Puis, faisant transition avec la ville indigène, il y a le quartier des petits blancs, grouillant, poussiéreux.
Malgré les disparités sociales, grâce au progrès sanitaire, a la paix, à un niveau de vie en augmentation, la population passe de 18 à 23 millions d’habitants entre 1921 et 1936. Mais l’entre-deux-guerres vit le développement des idées nationalistes et surtout anticolonialistes avec l’appui du parti communiste. La crise économique de 1929 aggrava la situation. En 1930, le Parti Communiste Indochinois (PCI) organise la conquête et le contrôle des populations du Tonkin, de l’Annam et de la Cochinchine. Des émeutes éclatent et elles sont réprimées, mais ils provoquèrent en France l’indignation des partis de gauche. Le gouvernement français chercha à s’appuyer sur l’élite annamite modérée. La conquête s’était faite contre les mandarins. La colonisation avait provoqué une mutation de la classe dirigeante et les nouveaux mandarins réclamaient leur place dans le système colonial. Pour n’avoir pas su les intégrer, la politique française rejetait une partie d’entre eux dans l’opposition et la révolte.
Topoï des personnages :
La Mère
Elle est décrite comme étant laide, d'une laideur faite de négligence ancienne et totale de son apparence, toujours accoutrée de « robes indescriptibles », « sortes de peignoirs très amples » dans lesquels elle flotte « comme une épave », les cheveux retenus en une « natte grise très serrée, ficelée à son extrémité par la rondelle de chambre à air. Elle est usée par tous les malheurs endurés. Elle est malade d'amertume, de colère et ne survit que grâce au café et aux pilules. Au fil du texte, on voit son état se dégrader irréversiblement. Ce qui la caractérise aussi c’est sa certaine
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