Manon lescaut

Le mouvement littéraire humaniste dont Rabelais et son œuvre Gargantua font partie, allie le savoir et le rire pour instruire les hommes. L’humanisme est un courant littéraire du 16ème siècle, mettant l’Homme au centre des préoccupations et désirant faire évoluer son mode de vie, grâce à l’éducation. Rabelais, auteur humaniste, publie Gargantua en 1534, sous l’anagramme d’Alcofribas Nasier. Cet ouvrage présente le récit de la vie du personnage éponyme de la naissance à son éducation, sa formation ainsi que son intervention dans la guerre. Rabelais met en avant les problèmes fondamentaux et donne son avis sur le bouleversement de l’époque. En effet l’Europe est déchirée par Charles Quint qui veut conquérir l’Europe et François 1er qui s’y oppose. Cette période de renaissance est marquée par un désir de changement et de renouveau. Cependant, Rabelais aborde des sujets graves en utilisant le rire satirique, burlesque, scatologique ou encore parodique. Voyons donc ici, en quoi le rire vise-t-il à la formation de l’individu et au progrès de son intelligence ? Dans un premier temps, nous verrons que le rire est une source de connaissance sur l’homme, puis nous aborderons le rire moralisateur et la mise en valeur de l’idée humaniste et pour finir parlerons d’un rire philosophique et spirituel.

Dans un premier temps, commençons par voir que le rire est une source de connaissance.

Tout d’abord commençons par voir que le rire permet l’apprentissage des différentes mœurs. L’Homme y découvre ses faiblesses et ses vices, au travers d’énumérations. Toutefois, en les révélant au peuple, les humanistes banalisent et assument ces défauts universels et contemporains. Au sein de plusieurs œuvres, le rire instruit car révèle l’inavouable et le secret. Dans Gargantua de Rabelais, l’Homme se découvre notamment par les comportements excessifs de Picrochole qui s’apparente à celui de Charles Quint qui voulait conquérir l’Europe. Effectivement, au travers de la guerre picrocholine, Rabelais critique les tendances belliqueuses et la mégalomanie de Picrochole qui désire conquérir le monde. Il dénonce des motifs de guerre qui sont ridicules : la vente de fouaces. A la suite d’un malentendu, le colérisme et l’immaturité de cet homme sont révélés, « Picrochole immédiatement entra dans une colère furieuse ». En poussant ce caractère à l’extrême, une remise en question personnelle est amorcée chez le lecteur. Par ailleurs, l’Homme se découvre également au sein de Candide écrit par Voltaire. La naïveté enfantine de Candide y est révélée, ainsi que l’entêtement de Pangloss. Au travers de ces deux personnages, les maux humains sont mis en lumière. En effet, c’est grâce à ces défauts que le lecteur s’attache aux différents personnages.

Voyons maintenant que le rire s’appuie énormément sur les jeux de langage, prenant plaisir à manier les mots. Tout d’abord nous retrouvons le vocabulaire grossier, voir familier ou scatologique. Nous retrouvons ce vocabulaire quand Gargantua urine sur la ville de Paris et noie les habitants : « Alors en souriant il détacha sa belle braguette en tirant son membre en l’air les compissa si énergiquement qu’il en noya 260 418. Sans compter les femmes et les enfants ». Nous retrouvons également le détail anatomique scabreux qui provoquent le rire. Ce détail est l’invention prodigieuse du « torche cul » mais il est également accompagné de détails repoussants : « La saleté ne peut s’y trouver si on n’a pas chié ». Nous avons aussi une énumération peu élégante qui représente les habitudes de Gargantua avec ses anciens précepteurs : « Il fientait, il vomissait, il pissait, il rotait ». Dans ce roman, nous avons aussi la présence du comique de langage avec

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