Main d'oeuvre vieillissante
Dissertation : Main d'oeuvre vieillissante. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mpled55 • 17 Novembre 2015 • Dissertation • 6 865 Mots (28 Pages) • 1 147 Vues
RIN 2015 |
Politiques et pratiques de gestion de la |
MATIÈRES
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LE MODÈLE FRANÇAIS
CHAPITRE 2 : COMPARAISON DE LA SITUATION DE LA FRANCE AVEC D’AUTRES PAYS
1. Situation comparée des travailleurs âgés
2. Les politiques, les programmes publics ainsi que les pratiques d’entreprises
3. Que retenir de la comparaison internationale?
CHAPITRE 3 : LES PRATIQUES PUBLIQUES DE GESTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1……………………………………………………………………………………………………………………..19
ANNEXE 2……………………………………………………………………………………………………………………..22
INTRODUCTION
La problématique du vieillissement démographique des salariés occupe aujourd’hui le devant de la scène. Après avoir stigmatisé au Québec (et ailleurs au Canada et dans nombre de pays développés) la population des fins de carrière durant le dernier quart de siècle et exacerbé son inadaptation aux changements organisationnels et technologiques, la présentant comme un frein à la compétitivité, les organisations aspirent aujourd’hui, sous l’effet des risques de pénuries de main-d’œuvre associés au vieillissement de la population active, à s’orienter vers de nouvelles pratiques de gestion, plus intégratives et moins discriminantes à l’égard des travailleurs âgés (Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre, 2002).
Dans ce nouveau contexte, l’allongement de la durée de la vie active autant que la motivation des salariés plus âgés deviennent un impératif économique et social. Ce travail s’inscrit dans cette perspective et touche les travailleurs plus âgés à rester plus tardivement dans l’organisation. Rappelons que ces politiques et programmes ont, durant plusieurs décennies, abouti à l’exclusion précoce des travailleurs âgés du monde du travail et doivent céder le pas aujourd’hui à de nouvelles mesures à l’égard de cette catégorie de main-d’œuvre, pour permettre une meilleure adaptation des emplois au vieillissement des salariés, dont l’influence sur l’efficacité des organisations est reconnue comme primordiale, le monde de demain devant faire face à l’influence prédominante d’une grande partie de travailleurs âgés (Cerdin et coll., 2013).
Cette recherche prend d’abord appui sur le modèle français et tente de mettre en relief la situation récente des travailleurs âgés ainsi que les politiques et programmes mis à la disposition de cette cohorte d’âges. Par la suite, nous établissons quelques comparaisons avec d’autres pays comme le Japon, les États-Unis, la Finlande, la Suède, l’Allemagne et la Belgique pour faire ressortir les ressemblances et les divergences saillantes entre les modèles. Finalement, la dernière section de cette recherche tente de mettre en relief les pratiques publiques de gestion de la main-d’œuvre vieillissante susceptibles d’apporter un substrat d’efficacité à nos politiques actuelles. Dans la conclusion, nous revenons sur les éléments essentiels de cette recherche tout en tentant d’effectuer quelques projections pour d’autres travaux affinés sur la question des travailleurs âgés.
CHAPITRE I : LE MODÈLE FRANÇAIS
La France est présentée dans la littérature comme un archétype de l’État social sans travail. Dans le contexte de la crise économique, l’Hexagone s’est engagé à partir du milieu des années 1970 dans une stratégie de partage de l’emploi, qui, en s’appuyant sur les institutions de protection sociale, a conduit à l’éviction progressive des groupes considérés comme moins prioritaires, dont les travailleurs âgés de 55 ans et plus. Progressivement, un sentier de dépendance s’est institutionnalisé et a favorisé le développement d’une culture des âges spécifiques. Les tentatives de réformes, au cours des années 1990, se sont heurtées au poids de l’héritage institutionnel, politique et culturel, et ont fait apparaître un blocage d’autant plus problématique dans le contexte du vieillissement démographique et de la réforme du système de retraite.
La proposition au niveau européen d’une stratégie concertée basée sur le principe du vieillissement actif est en ce sens apparue comme un levier d’action, qui a permis à la France de s’engager également dans un train de mesures pour les travailleurs âgés. Ainsi, à partir des années 2000, la France s’est engagée à impulser un changement de paradigme vis-à-vis des travailleurs âgés, qui a progressivement conduit à la reconfiguration des politiques nationales.
Dans cette perspective, 38,2% des travailleurs âgés français se retrouvent encore sur le marché du travail. Depuis 1945, ils bénéficient de prestations du régime public obligatoire, des régimes complémentaires obligatoires et peuvent contribuer à des régimes privés. En 2009, une personne vivant seule récoltait 8 125,59 euros annuellement. À cela pouvait s’ajouter d’autres types de rentes.
Par ailleurs, en 2004, les personnes de plus de 70 ans avaient un niveau de vie faible comparé aux personnes plus actives de 50 à 59 ans, toute proportion gardée. En grande majorité, les personnes désirent arrêter de travailler parce qu’elles ont assez donné dans leur carrière et elles souhaitent passer le flambeau à la génération des plus jeunes. Par contre, la retraite semble apporter son lot d’inquiétude, principalement sur le plan financier. Plusieurs souhaiteraient prendre leur retraite tout en maintenant leur niveau pendant la période active. Enfin, les travailleurs âgés mentionnent que la dégradation des conditions de travail, le stress de la performance ainsi que la surcharge de travail militent en faveur de la prise de retraite davantage que de demeurer actif.
Il faut donc observer que les changements organisationnels et technologiques, la performance à tout prix et le stress au travail favorisent a priori les travailleurs à s’engager sur la voie de la retraite.
D’autre part, nous l’avons vu, les politiques et les programmes publics tentent aussi de favoriser les travailleurs âgés. En effet, les Contrats initiative emploi (CIE) pour les personnes de plus de 50 ans, les mesures de formation professionnelle (CIF et CTF) et l’aménagement du temps de travails (Compte Épargne Temps) ainsi que l’adaptation des compétences pour les personnes vieillissantes (GPEC, notamment) constituent autant d’avancées des gouvernements pour favoriser la prolongation de l’activité professionnelle des travailleurs âgés.
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