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Lorenzaccio, Musset

Analyse sectorielle : Lorenzaccio, Musset. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 000 Mots (4 Pages)  •  1 001 Vues

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Lorenzaccio (1834),

l’héroïsme romantique

Regards sur un héros déchu :

Acte I, scène 6, de « Le soleil commence à baisser. De larges bandes de pourpre... » à « dans les bras d'un spectre hideux qui vous tue en vous appelant encore du nom de mère ».

Premier portrait d’un héros ambigu

Le portrait de Lorenzo oppose ici les temps du passé et ceux du présent. Le passé composé (« N'ai-je pas vu briller quelquefois dans ses yeux le feu d’une noble ambition ? », l. 28-29), les infinitifs passés (l. 60-61) ou l’imparfait (« un saint amour de la vérité brillait sur ses lèvres », l. 36-37) s’opposent au présent (« il n’est même plus beau », l. 48 ; « un spectre hideux qui vous tue », l. 63-64). À l’image idéalisée d’un fils qui promettait toutes les qualités s’oppose celui que la rumeur traite déjà de lâche et qui dégoûte sa propre mère.

Le personnage de Lorenzo est ici caractérisé par un double réseau lexical. À des termes péjoratifs tels que « spectre » (l. 63), « ironie ignoble » (l. 52), « souillure de son coeur [qui] lui est montée au visage » (l. 49-50), s’opposent des termes qui associent encore Lorenzo à la noblesse et la grandeur : « un éclair rapide » (l. 31). D e façon plus précise, c’est un vocabulaire péjoratif qui associe Lorenzo à une figure satanique (« soufre », l. 51 ; « souillure », « fumée malfaisante », l. 49), tandis que le réseau lexical opposé évoque un être plutôt céleste (« jeunesse semblable aux fleurs », l. 50-51 ; « diadème d’or », l. 57). Lorenzo serait ainsi une figure d’ange déchu, une figure luciférienne.

Le portrait de Lorenzo procède par étapes successives. D ans un premier mouvement (l. 1 à 22), Marie et Catherine évoquent la réputation de Lorenzo mise en cause et notamment sa couardise. Catherine argumente même un temps en faveur du droit à la faiblesse (l. 13), mais elle aggrave également le trait : Lorenzo n’est pas « un honnête homme » (l. 25). Afin de comprendre les causes de son état, Marie se remémore la jeunesse de Lorenzo (l. 23 à 48). Par contraste, l’actuel Lorenzo apparaît dans toute sa dimension corrompue et monstrueuse (l. 49 à 64).

Cette scène participe à la scène d’exposition puisqu’elle offre l’un des premiers portraits du personnage éponyme. Lorenzo s’y trouve donc déterminé en tant qu’être au ban des valeurs de la société (la noblesse, le courage). Pour autant, ce portrait est ambigu puisqu’il est un portrait in absentia : il repose entièrement sur le point de vue des deux femmes présentes sur scène et ne traduit donc pas toute la vérité du personnage.

Lorenzo est un personnage mélancolique car la noirceur (« mélancolie » signifie « bile noire ») semble, aux dires de sa mère, le ronger. L’allusion à la « fumée », à la « souillure » le montre, tout comme dans l’évocation des « yeux noirs » (l. 37) du jeune Lorenzo ou de son goût pour la « solitude » (l. 34). Cependant, cette noirceur s’accompagne chez le personnage d’une difficulté à exister, d’une tristesse (il ne sourit plus) et d’un « mépris de tout » (l. 52).

L’ambiguïté du personnage de Lorenzo rend problématique son appartenance

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