Ll les fausses confidences
Analyse sectorielle : Ll les fausses confidences. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gsgseqf • 18 Février 2023 • Analyse sectorielle • 1 515 Mots (7 Pages) • 534 Vues
Lecture linéaire 8 : Acte 3 Scène 12 Les Fausses confidences, Marivaux
Les dramaturges du 18ème siècle se confrontent à la difficulté de renouveler le genre théâtral, et en particulier la comédie classique après la mort de Molière considère comme le maitre de la comédie classique. Marivaux s’illustre comme un des principaux acteurs de ce renouvellement. Si ces pièces comiques reprennent les thèmes de l’amour, de l’argent et du mariage elle mettent d’avantage l’accent sur la psychologie des personnages et les ambiguïté des sentiments, ce qu’on appelle le « Marivaudage ». Dans les Fausses Confidences, l’intrigue se développe autour de Dorante qui est un jeune bourgeois honnête, mais ruiné. Il est engagé comme intendant par la riche Araminte dont il est amoureux. Le valet Dubois orchestre leur union amoureuse par une série de fausses confidences. Ainsi, dans la scène 12 de l’acte 3, Araminte et Dorante se révèlent enfin leur amour.
LECTURE EXPRESSIVE
La lecture de ce texte nous amène à nous demander comment les déclarations réciproques de Dorante et Araminte font de cette scène le point culminant de la pièce en mettant fin aux fausses confidences ?*
Pour répondre à cela nous diviserons le texte en 3 mouvements :
- Le premier jusqu’à la ligne 9 dans lequel nous verrons le révélations de leur réel sentiment
- Le deuxième de la ligne 10 à 15 dans lequel nous verrons la révélations des stratagèmes par Dorante
- Et le dernier dans lequel nous verrons le pardon d’Araminte
l. Araminte et Dorante se déclarent leur amour réciproque
Alors qu’il annonce leurs adieux, Dorante demande à Araminte de lui céder le portrait d’elle qu’il a peint et qu’elle a touché. L’audace de la demande suscite l’exclamation de la jeune femme : « Vous donner mon portrait ! » En effet, ce don de son image symboliserait le don de son cœur. Mais Dorante conteste cette idée, car elle lui paraît inconcevable, comme l’expriment les phrases exclamatives (« que vous m’aimez, Madame ! Quelle idée ! ») et la question rhétorique « qui pourrait se l’imaginer ? ». Dorante rappelle ainsi que la différence de fortune entre lui et Araminte prohibe toute union amoureuse.
Mais c’est justement cette question rhétorique qui provoque l’aveu amoureux d’Araminte : « Et voilà pourtant ce qui m’arrive. » Son « ton vif et naïf » témoigne de la pureté et de la spontanéité de ses sentiments, comparables à ceux que Dorante éprouve pour elle. Pour la première fois, Araminte révèle donc ses sentiments amoureux à Dorante directement. L’intensité de cette révélation est renforcée par la théâtralité du présentatif « Voilà » et l’adverbe d’opposition « pourtant ». Araminte met donc fin à ses fausses confidences, et adresse à Dorante la vraie confidence amoureuse qu’elle a dissimulée tout au long de la pièce : elle l’aime également.
Cette déclaration amoureuse provoque chez Dorante un trouble et une joie profonde, comme l’exprime l’exclamation tragique : « Je me meurs ! » dont l’assonance en « eu » fait entendre des pleurs. Le corps accompagne la parole (« se jetant à ses genoux. »). Le trouble d’Araminte est tout aussi profond : « Je ne sais plus où je suis. » Les phrases courtes et hachées témoignent de son incapacité à relier les choses et idées. L’intensité des sentiments détruisent les masques sociaux. L’amante ordonne cependant à l’impératif qu’un semblant de calme soit rétabli (« Modérez votre joie : levez-vous, Dorante. ». La culture galante réfrène donc la spontanéité des comportements amoureux.
II. La tirade de Dorante fait coïncider Amour et Vérité dans la révélation du stratagème.
Dans ce mouvement, Dorante, tel un magicien va révéler les coulisses et donc son stratagème à Araminte, à travers une tirade. L'aveu a pour but d'instaurer la vérité, celui-ci va prouver la sincérité de Dorante, mais aussi son amour passionné pour Araminte.
Tout d'abord, avant de révéler le stratagème, Dorante insiste sur la sincérité de ses sentiments avec l'opposition « tout » et « rien » intégré à la négation restrictive «ne que » (1.9) qui met en valeur son amour pour Araminte. Ainsi, la tournure hyperbolique de l'opposition des pronoms indéfinis "tout" et « rien » n’insiste sur l'authenticité de ses sentiments et montre l'importance de sa passion dans les stratagèmes élaborés tout au long de la comédie. Malgré tous les mensonges, la vérité de sa passion vient les justifier.
En effet, cela se remarque à l'emploi du champ lexical de l'amour avec les noms communs : << passion » (1.9). "Charme" (1.11) ou bien « plaisir » (1.11). Par ailleurs, Dorante désigne par une périphrase euphémisante, Dubois « d'un domestique » qui est l'auteur de « Tous les incidents >>
Mais il poursuivra par un éloge de son valet afin de l'innocenter en le faisant passer pour un homme qui aime profondément son maître en ayant recours à des expansions nominales sous la forme de 3 propositions subordonnées relatives complétant le nom<< domestique »> « qui savait mon amour », "qui l'en plaint", « qui par le charme... ». Il va ainsi justifier les actions de Dubois.
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