Les tragédies de Racine / victimes coupables ?
Dissertation : Les tragédies de Racine / victimes coupables ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lllilm • 5 Décembre 2021 • Dissertation • 1 820 Mots (8 Pages) • 891 Vues
Sujet de dissertation : En prenant appui sur les tragédies de Racine que vous avez lues, vous expliquerez pourquoi on peut voir dans le héros tragique racinien une “victime coupable”
La tragédie est un genre littéraire qui date de l’antiquité. Elle s’inspire principalement de l’histoire mythologique. A partir du 17e siècle, la tragédie s’écrit en alexandrins et en cinq actes. Nous allons nous intéresser plus précisément au tragédie de Jean Racine et que l’on peut voir dans le héros tragique une “victime coupable”. La plupart des pièces finissent mal, par un suicide réel ou métaphorique (Phèdre ou Bérénice) par un histoire d’amour impossible (Andromaque). Le héros racinien pousse à l'extrême jusqu’à l’assassinat et au suicide. Il est en proie à un combat inutile contre son destin, soumis à des passions violentes, il est un être faible sans volonté. Il est pourtant conscient de sa conduite mais cela ne lui apporte aucune solution et augmente sa souffrance. Nous aborderons en premier temps sur le sujet des héros “coupable” : les monstres raciniens. La deuxième partie se concentrera sur des victimes privées de liberté et de responsabilité. Et pour conclure, la dernière partie s’intéressera sur des héros qui ne peuvent échapper à la culpabilité.
Les héros raciniens sont soumis à la fatalité et progressent vers une chute. Ils se caractérisent par leur grandeur ainsi les tragédies raciniennes empruntent leurs sujets et leurs héros à l’histoire, à la mythologie et à la Bible. Par exemple dans Britannicus, Racine a choisi de prendre son sujet dans l’histoire romaine. L'empereur Claude a eu un fils, Britannicus, avec Messaline avant d’épouser Agrippine et adopter Néron, fils d’Agrippine a un précédent mariage. Néron a succédé à Claude et gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Avec Britannicus, Racine cherchait à réorganiser l'Histoire ; tout en maintenant une intrigue politique. Ce qui concerne la mythologie, nous connaissons tous le Minotaure (un monstre au corps d’un homme et à la tête d’un taureau), fils de Pasiphaé et Minos qui sont de même les parents de Phèdre. Dans cette tragédie, la pièce met en scène l’amour incestueux conçu par Phèdre, femme de Thésée, pour Hippolyte, fils de Thésée. Racine s’inspire ensuite des récits de la Bible : la première est Esther qui est centrée sur la jeune femme, juive et orpheline, que le roi de Babylone, Assuérus, choisit comme nouvelle reine. Pris de colère contre Vashti, sa première épouse, qui a refusé de danser devant les membres de sa Cour, Assuérus la répudie sans ménagement et, au terme d’une quête à travers tout l’empire, la remplace par une nouvelle beauté, Esther. La seconde est Athalie, veuve du roi de Juda, gouverne le pays et croit avoir éliminé tout le reste de la famille royale. Elle a abandonné la religion juive en faveur du culte de Baal. En fait, son petit-fils Joas a été sauvé par la femme du grand prêtre. Nous avons donc vu les trois grandes inspirations de Racine pour ses tragédies, nous allons maintenant nous intéresser aux héros coupables d'accès monstrueux.
Certains héros raciniens se caractérisent par leur monstruosité. Même lorsque l’amour est présent, il n’y a rien à voir avec l’amour courtois, il se manifeste comme le terrible amour, une force brutale, barbare et monstrueuse. Pour arriver à satisfaire la rage de posséder l’amour de l’autre, le héros racinien se montre violent, égoïste, cruel et perfide. Et si l’autre refuse d’apaiser son désir, son amour exalté se transforme en haine, une haine si radicale qui aboutit à la mort. Racine traite ce thème de la monstruosité avec le personnage de Phèdre. Phèdre, fille de Minos (roi de Crète) et de Pasiphaé, a épousé Thésée après qu’il a vaincu le Minotaure. Elle suit son son époux à Trézène et tombe amoureuse du fils de Thésée qu’il a eu d’une précédente union. Elle est victime d’une malédiction des dieux : Vénus se venge sur elle car son grand-père avait révélé son infidélité à son époux. Elle condamne donc toute la famille à vivre des amours malheureux. Phèdre avoue être un monstre car elle avoue à sa confidente qu’elle aime Hippolyte, ce qui est un crime. Oenone va même utiliser une anaphore pour montrer sa stupéfaction au vers 266 :“Ô désespoir! ô crime! ô déplorable race!”. Ensuite Phèdre avoue son amour à Hippolyte qui rejette les paroles de Phèdre. Pour finir, elle avoue avoir condamné Hippolyte à la mort, ce qui est un acte monstrueux. Hippolyte a donc été tué par un acte qu’il n’a pas commis. Nous avons donc vu le personnage monstrueux de Phèdre dont le mensonge entraîne la mort. Malgré la grandeur des personnages raciniens, ils ne contrôlent pas les évènements et leurs possibilités de choix sont réduites. Le héros tragique n’est pas libre et il est soumis à une fatalité extérieure à lui ou intériorisée.
Les héros raciniens sont victimes de la fatalité externe. Une fatalité qui est très souvent liée à la malédiction familiale associée aux “Dieux”, issue de la même racine de fatum en latin, un terme employé pour désigner le destin. Prenons exemple sur la tragédie d’Andromaque. Dans la mythologie grecque Oreste est frappé par la malédiction des Atrides (les membres de famille s’entretue). Il était jeune lorsque son père fut assassiné par sa mère et son amant . Quand il atteignit l’âge adulte, il vengea la mort de son père en tuant sa mère et son amant. Plus tard, il fut acquitté de son meurtre, en partie, grâce à la défense d’Apollon et l’intervention d’Athéna. Il tua aussi Pyrrhus
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