Les passions
Dissertation : Les passions. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Δntoine Masclet • 6 Octobre 2015 • Dissertation • 2 458 Mots (10 Pages) • 821 Vues
Alors que pour Descartes, " "les passions" sont des perceptions, sentiments ou émotions qui se trouvent dans l’âme mais dont la cause est physiologique (ils proviennent de la mécanique du corps)", (F.Rognon, 1997),David Hume recherche les sources des passions dans les interactions complexes du sujet et de l’objet. Qui plus est, la dynamique les passions
Peuvent se nourrir des passions par l’effet de leur conjonction
1.1.Le caractère circonstanciel des passions
La causalité immédiate des objets
La première source des passions réside dans la propriété des objets : "quelques objets, par la structure originale de nos organes, produisent immédiatement une sensation agréable et sont pour cette raison, dénommées des "biens" ; tandis que d’autres à cause de leur sensation désagréable, reçoivent l’appellation de "maux". Par suite "tout bien ou tout mal, en quelque lieu qu’il survienne, produit diverses passions et affections, selon l’éclairage sous lequel on le considère. Lorsqu’un bien est certain ou très probable il produit de la joie ; lorsqu’un mal se trouve dans la même situation, survient le chagrin ou la tristesse" (D. Hume, 1991, 63)
Quant à l’espoir et à la crainte, ils procèdent d’un sentiment d’expectative suscité par l’incertitude dans laquelle se trouve plongé le sujet. L’espoir d’un bien ou la crainte d’un mal sont en rapport avec la probabilité de ces événements. Il peut en résulter des passions mixtes, car l’esprit incapable de se fixer, oscillera entre des vues opposées. "Un objet dont nous désirons l’existence nous donne satisfaction lorsque nous pensons aux causes qui le produisent ; et, pour la même raison, il suscite du chagrin ou du malaise par la considération opposée (des causes qui l’entravent)" (D.Hume, 1991, p64.)
Cependant les passions de la crainte et de l’espoir peuvent surgir même en l’absence de probabilité. "En particulier un mal conçu comme simplement possible produit parfois de la crainte ; en particulier si le mal est très grand". (…) Même les maux impossibles causent la crainte ; ainsi frémissons-nous au bord d’un précipice quand bien même nous nous savons en parfaite sécurité…".
Aussi faut-il examiner plus soigneusement le mécanisme par lequel l’individu est affecté par les objets de passion, à travers les perceptions de l’esprit.
La médiation des impressions
Chez David Hume, la définition des passions s’appuie sur la distinction entre impressions de sensation et impressions de réflexion :
"les impressions originales ou impressions de sensation sont telles qu’elles naissent dans l’âme, sans perception qui les précèdent, de la constitution du corps, des esprits animaux ou de l’application des objets aux organes extérieurs". Dans ce premier genre d’impressions se situent "toutes les douleurs et tous les plaisirs corporels"
"les impressions secondaires ou impressions réflexives sont telles qu’elles procèdent de quelque impression originale, soit immédiatement, soit par l’interposition de son idée." Dans ce deuxième genre d’impressions se situent "les passions et autres émotions qui leur ressemblent". (D.Hume, 1991, p109.)
Autrement dit les impressions de sensation "ont des causes non mentales", elles sont beaucoup plus immédiates, tandis que "les impressions de réflexion ont pour causes prochaines seulement des entités mentales, c’est à dire des impressions ou des idées" De sorte que "la passion n’est pas une simple réaction à une impression immédiate, comme le plaisir ou la douleur dits physiques ; elle est produite par des idées, c’est à dire par des copies ou des représentations des impressions sensibles" (J.P.Cléro, 1985).
De l’orgueil et de l’humilité
L’objet de l’orgueil et de l’humilité est nous-même ; cela provient d’une qualité originelle ou d’une impulsion primitive : "est-il possible d’imaginer, tant que la nature humaine restera la même, que les hommes en viennent un jour à se désintéresser complètement de leur pouvoir, de leur richesse, de leur beauté ou de leur mérite personnel et que leur orgueil et leur vanité ne seront aucunement affectés par la jouissance de ces avantages ?". Il en va tout autrement des causes de ces passions. Au vu de leur prodigieuse diversité, il semble "tout à fait impossible que chacune d’entre elles soit adaptée à ces passions par quelque prévision particulière et par une constitution primitive de la nature."
Les vicitudes de l’art, de l’industrie, du caprice, de la bonne fortune, en constitue la matrice génératrice. L’adaptation de chaque cause d’orgueil ou d’humilité à ces passions n’est pas l’apanage de quelque qualité originelle distincte, mais plutôt le produit d’"une ou plusieurs circonstances qui leur sont communes et dont dépend leur efficacité" (D.Hume, 1991, 117).
De surcroît, si l’orgueil et l’humilité était de nature instinctive, ils s’annihileraient l’un l’autre. Par conséquent la passion n’est pas un attribut de l’âme mais une "circonstance".
1.2.La dynamique des passions
Les relations d’impressions et d’idées
Il est des éléments du comportement humain qui jouent un rôle de catalyseur dans les phénomènes passionnels : il s’agit des "relations d’impressions et d’idées".
L’association des idées tient au fait que l’esprit ne peut se fixer durablement sur une idée : "la règle (…...) consiste à passer d’un objet à ce qui lui ressemble, à ce qui lui est contigu ou à ce qu’il produit". "Quant une idée est présente à l’imagination, une autre, qui lui est uni par les relations précédentes, la suit naturellement…".
Il se produit une association comparable d’impressions : "toutes les impressions qui se ressemblent sont reliées entre elles ; l’une n’a pas tôt surgi que les autres la suivent immédiatement . Le chagrin et la déception suscite la colère ; la colère, l’envie ; l’envie, la malveillance ; la malveillance ressuscite le chagrin, jusqu’à ce que le cercle se referme".
La temporalité
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