Les fausse Confidence

Dissertation “ Les fausse Confidences “

En quoi le stratagème, fondé sur des méthodes a priori négatives comme la ruse et la manipulation, peut-il pourtant s’avérer avantageux ?

Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez (Marivaux). Un stratagème est une réflexion préméditée et secrète afin d’obtenir un avantage. Dans le cas présent, il nous est demandé de nous focaliser sur un stratagème fondé sur des méthodes a priori négatives telles que la ruse et la manipulation. La ruse implique à tout le moins l’utilisation cachée des éléments de la situation donnée à son avantage. La manipulation quant à elle, consiste plus dans l’utilisation des points faibles des personnes dont on veut obtenir un avantage. Ainsi s’agit-il de méthodes qui apparaissent effectivement négatives car non guidées par de nobles sentiments ou une raison droite, franche et bien intentionnée, c’est-à-dire tournée vers le bien d’autrui.. Mais on peut s’interroger sur le point de savoir si un stratagème peut se fonder sur des méthodes positives ? Dans la mesure où il s’agit d’un moyen caché pour obtenir, pour soi, un avantage par rapport aux autres, la question se pose. Par ailleurs, il nous est demandé si un tel stratagème peut néanmoins s’avérer avantageux. La question peut surprendre puisque c’est l’objet même d’un stratagème d’être avantageux pour son auteur. Il semble dès lors difficile de rester au simple niveau des personnages de la pièce. Notre sujet nous incite ainsi à prendre de la hauteur et de se placer plutôt du point de vue de l’auteur de la pièce de théâtre que de ses personnages.

En quoi les ruses, les manigances, les complots, les machinations et autres manipulations au théâtre jouent du mensonge sur scène pour mieux permettre l’accès à une forme de vérité ?

Ainsi dans un premier temps, nous verrons que, certes, le stratagème implique nécessairement une forme de mensonge (I), mais, paradoxalement, le stratagème est aussi l’occasion de dévoiler certaines vérités (II).

La comédie traditionnelle est presque toujours basée sur le même modèle: la stratégie mise en œuvre par le valet rusé permet aux jeunes amoureux de vaincre le père tyrannique qui s'oppose à leur mariage. Dans "L'Avare” (1668) de Molière, Cléante et Élise s'associent et épousent secrètement leur être cher. La torsion finale a permis aux deux de se réunir, et leur père, le vieux Harpagon, a trouvé sa propre «chère boîte» pleine d'or. De même, dans «Les Fourberies de Scapin» (1671), le porte-parole de Scapin et Silvestre enchaîne mystère, mensonge et déguisement pour tromper Argante et Géronte, leur extorquer de l'argent et leur faire accepter les vœux de mariage de leurs enfants.

Chez Marivaux, cette stratégie a une signification plus subtile, permettant aux jeunes de se reconnaître mutuellement. Dans "Le jeu de l'amour et du hasard" (1730), Silvia a inventé une paire de trucs en inversant le rôle d'une femme de chambre pour observer son prétendant, mais ce dernier La même idée que le serveur. Heureusement, le test du double dressing révèle l'amour: Silvia tombe amoureuse de Dorante et l'emmène chez un invité contemporain, qui lui annonce

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