Les animaux malades de la peste
Commentaire de texte : Les animaux malades de la peste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Corinne Blanc • 7 Avril 2019 • Commentaire de texte • 4 415 Mots (18 Pages) • 629 Vues
Séance 4
DENONCER L’INJUSTICE
Objectifs : - lecture analytique de la fable « Les animaux malades de la peste »
- Travailler les discours rapportés
Introduction :
C’est sur cette fable que s’ouvre le livre VII de Fables. La Fontaine souligne l’injustice qui règne à la cour en montrant comment un conseil réuni par le roi doit punir « le plus coupable » et finit par sacrifier le moins coupable de tous.
On peut distinguer 5 parties distinctes :
- Un tableau des ravages de la peste
- Le discours du lion
- Le discours du renard, du tigre et de l’ours
- L’aveu de l’âne et sa condamnation unanime
- La morale
Nous verrons comment La Fontaine dresse une virulente satire de la cour.
Nous verrons dans un 1er temps que cette fable constitue un récit tragique captivant pour le lecteur. Puis nous étudierons le faux procès qui se déroule dans cette fable. Enfin, nous analyserons la portée morale de cette fable.
1) Correction des questions 1 et 2 : le ton du tableau initial et la variété des discours rapportés=> recherche de l’axe 1 « un récit tragique vivant et varié »
a) Un tableau tragique
- La description des ravages de la peste est tragique (v. 1 à 14) :
la 1ère phrase couvre 6 vers
anaphore du mot « mal » en tête de vers (vers 2 avec majuscule : personnification)
emploi de la parenthèse « puisqu’il faut l’appeler ainsi » : commentaire du mot peste » retardé jusqu’au 4e vers
champ lexical de la mort omniprésent : « mouraient v. 7, mourante v. 9, frappés v. 7, Achéron v.5 (fleuve des enfers : métonymie des enfers)
références à la tragédie : « terreur v. 1, fureur v. 2, punir les crimes v. 3 » cf tragédie Œdipe de Sophocle : référence à la peste qui punit les hommes ; nécessité de trouver un bouc émissaire
chiasme au vers : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
oxymore : « une mourante vie » v.9
hyperbole au vers 5 : « enrichir en un jour l’Achéron »
nombreuses négations « nul, ni, ne point, plus… » => dénaturation du monde : la peste a renversé la vie en mort, le plaisir en souffrance…
Ce tableau tragique initial décrit le désordre profond causé par la peste. Ce mal qu’on n’ose pas nommer est interprété comme un châtiment divin : « Mal que le ciel en sa fureur / Inventa pour punir les crimes de la terre »
Le lexique de la faute : « crimes, punir, péché » accentue le tragique : il s’agira de trouver un bouc émissaire pour sauver les hommes de ce fléau.
Ce tableau particulièrement éveille l’attention du lecteur, inquiété par cette introduction digne d’une tragédie.
b) Un récit vivant
Par ailleurs, les nombreuses formes de discours rapportés rendent cette fable très vivante et proche d’une petite scène de théâtre. On trouve en effet le discours :
- direct :
• le lion : « Mes chers amis » v. 15
• le renard : « Sire, vous êtes trop bon roi » v. 34
• l’âne : « J’ai souvenance » v. 49
=> effet : vivacité et actualité ; on donne la parole aux trois personnages importants dans cette fable (les parties du procès)
- discours narrativisé : le loup « il prouva par sa harangue / Qu’il fallait dévouer ce maudit animal » v. 56-57
effet : résumé d’un discours sous la forme narrative ; accélération du rythme ; rôle informatif ; les arguments du loup ne sont pas entendus (rapidité de l’accusation => faux procès)
- discours indirect libre :
« Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait»
complexité de lecture : le DIL rapporte des paroles mais ne précise pas toujours clairement s’il s’agit des paroles d’un locuteur précis et des paroles d’un narrateur.
Flottement qui crée ici une prise de distance par rapport aux paroles : ironie de La Fontaine qui ne cautionne pas ces paroles. (cf ponctuation expressive : « Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! » hyperbole sur « crime »)
Bilan :
Variété des interlocuteurs dans cette fable : récit qui utilise l’oralité ; récit presque théâtral.
Importance de la parole => questionnement sur le procès.
2) Correction des questions 3 et 4 : la stratégie argumentative du lion et les discours du renard et de l’âne
recherche de l’axe 2 : un faux-procès
a) Le lion : c’est le premier à intervenir, et celui qui parle le plus longtemps
Jeu des pronoms
- 1ère personne du singulier : « Je crois » v. 16 => parole du roi juge
- 1ère personne du pluriel : « le plus coupable de nous » v. 18,
« Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence / L’état de notre conscience. » v. 23-24 => « nous » de majesté et « nous » collectif => ironie « ne nous flattons donc point » car le renard flattera ensuite le roi.
- 1ère personne du singulier : « Pour moi » v. 25, « ainsi que moi » v. 31 => aveu tranquille et serein de ses crimes
- PP « on » inclusif : valeur de vérité générale, autorité => après l’aveu du roi, il faut entendre les autres aveux pour savoir qui est « le plus coupable » v. 33.
« mais je pense / Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi
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