Les Fleurs du mal
Dissertation : Les Fleurs du mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kira Pasdelou • 20 Avril 2022 • Dissertation • 2 924 Mots (12 Pages) • 761 Vues
Dissertation
« Celui qui n'est pas capable de tout peindre... tout ce qu'il y a de plus doux et tout ce qu'il y a de plus horrible...., celui-là n'est pas vraiment poète dans l'immense étendue du mot ». En quoi cette citation éclaire-t-elle le projet poétique de Baudelaire dans Les Fleurs du mal ?
L'univers de Charles Baudelaire est marqué par la fusion entre le spleen qui exprime l'angoisse et l'idéal qu'il cherche à atteindre. Le poète français est né en avril 1821 et est mort en août 1867. Baudelaire aura écrit de nombreux recueils et de poèmes, dont ''Les Fleurs du mal'' qui sera publié en juin 1857 et est l'oeuvre la plus célèbre de Charles Baudelaire. Il se situe entre le romantisme et le symbolisme.
« Celui qui n'est pas capable de tout peindre... tout ce qu'il y a de plus doux et tout ce qu'il y a de plus horrible...., celui-là n'est pas vraiment poète dans l'immense étendue du mot » En quoi cette citation éclaire-t-elle le projet poétique de Baudelaire dans Les Fleurs du mal ? Nous analyserons d'abord la douceur que peint Baudelaire, ensuite nous traiterons l'horrible et enfin, nous expliquerons l'alchimie poétique du poète .
D'une part, Baudelaire peint la douceur ''classique'' du romantisme qui renvoie à la nature et sa beauté, à l'imaginaire, aux plaisirs ou encore à la femme (l'or dans l'alchimie poétique). Dans plusieurs poèmes, le poète nous décrit sa vision positive du monde qui l'entoure comme dans le poème ''Harmonie du soir'' (''Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !'') ou aussi dans le poème ''Paysage'' (''II est doux, à travers les brumes, de voir naître L’étoile dans l’azur ). Dans ces poèmes il décrit la beauté de la nature et utilise du lexique mélioratif. Ensuite, le poète décrit la femme positivement, l'idéalise dans certains poèmes comme dans ''A une dame créole'' qui fait l'éloge d'une femme métisse (Jeanne Duval). Le poète fait de cette femme sa muse, elle est une source d'inspiration et il éprouve de l'admiration à son égard(''Son teint est pâle et chaud; la brune enchanteresse'' , ''Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites Germer mille sonnets dans le coeur des poètes''). Dans le poème ''Réversibilité'', Baudelaire idéalise aussi la femme, il la compare à un ange, à un être de beauté, de lumière et de joie (''Ange plein de gaieté'' , ''Ange plein de bonté'' , ''Ange plein de santé'' , ''Ange plein de beauté'' , ''Ange plein de bonheur''). La femme est embellie par Baudelaire dans de nombreux poèmes, il les considère comme une source d'inspiration et d'échappatoire du spleen, même si ce n'est pas toujours le cas.
Aussi, Baudelaire décrit la beauté du monde réel mais aussi d'un monde imaginaire, il est en quête d'un ailleurs, comme dans les poèmes ''Invitation au voyage'' (''Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. '') où en effet le poète décrit un paysage idéal et fictif, ou encore dans ''Parfum exotique'', dans lequel le poète associe aussi la femme à un paysage idyllique et sensationnel (''Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux''). Tous ces endroits ne sont pas réels mais Baudelaire les décrit autant que ceux de la réalité et ils sont pour lui un échappatoire du spleen. Ensuite, Baudelaire présente ses différents plaisirs qui sont en général tous brefs comme dans le poème ''Le vin'' (''Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité '') dans lequel il en fait l'éloge et le personnifie ou également dans le poème '' Le Poison '' (''L’opium agrandit ce qui n’a pas de bornes, Allonge l’illimité'' , ''Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord''). Le poète énumère les effets positifs de plaisirs éphémères (le vin, l'opium et la femme). Il faut donc être attentif car le plaisir ne dure pas éternellement avec ces choses superficielles. Ces plaisirs font partie de la recherche d'un ailleurs meilleur pour Baudelaire mais ne sont pas éternels.
Enfin, Baudelaire apporte une nouvelle forme de la beauté et de la douceur classique du romantisme. Il ne décrit plus que les choses belles standards comme la nature ou la femme, il trouve de la beauté dans tout et trouve que tout est sujet de poésie, il mélange beau et laid dans plusieurs de ses poèmes. Il ne puise pas sa créativité et son inspiration que dans les sujets classique mais apporte de nouveaux thèmes comme la ville. Baudelaire décrit la ville mais le plus souvent il s'agit de Paris. Il pense que cette ville est un lieu idéal de contemplation d'un environnement à la fois mouvementé et figé. Dans la section ''Tableaux parisiens'' des Fleurs du mal, la ville est décrite sous de nombreux points de vue, il y a l'agitation, le vice, le réveil, la métamorphose des villes comme dans le poème ''Le cygne'' où Baudelaire éprouve une grande nostalgie dû aux travaux et changements fait dans Paris (''Le vieux Paris n’est plus […] Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel'' , ''Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs''). Aussi, dans le poème ''Rêves parisiens'' le poète Baudelaire nous expose sa vision idéale de Paris mais cette vision était imaginaire (''le sommeil est plein de miracles ! ''), et quand Baudelaire se réveille ('' En rouvrant mes yeux pleins de flammes […] J'ai vu l'horreur de mon taudis'') il revoit l'horreur de la réalité.
D'autre part, Baudelaire peint aussi l'horreur du monde (la boue dans l'alchimie poétique). Il évoque les sources de beauté classiques et nouvelles mais il est obsédé par le Mal, il rejette souvent le beau et la réalité, a de nombreuses sources d'angoisses et n'a plu foi en l'humanité. ''L'horreur'' classique du romantisme
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