Les Fleurs du Mal
Fiche de lecture : Les Fleurs du Mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laminettetroptop • 23 Janvier 2016 • Fiche de lecture • 2 171 Mots (9 Pages) • 1 105 Vues
Question 1 :
A travers le recueil de Les Fleurs du Mal se dégage l'image du poète maudit malgré sa capacité à se distinguer des autres hommes par la supériorité de son esprit. En effet, selon Baudelaire, le poète est un être à part, étant le seul apte à entrevoir l'Ideal.
D'une part, parce que le poète apparaît comme différent des autres, il se présente également comme un être incompris de son public et de ce fait, plein de désarroi face au réel. Baudelaire dépeind cette première image dans son poème « L'Albatros » où il assimile le poète à un oiseau (« vastes oiseaux ») dont les ailes « de géant l'empêche de marcher ». C'est en cela que, d'un bout à l'autre du poème, se dégage le désir d'élévation du poète mais demeure incompris du reste de l'humanité et ridiculisé par ses contemporains.
D'autre part, toujours dans cette dimension d' « Elévation », l'auteur encourage l'esprit du poète à voyager et se nourrir des choses de la vie, ce qui lui permettrait de lutter contre les critiques qu'il subit et de trouver le bonheur. Ainsi, le poète part « loin de ces miasmes morbides » vers « les champs lumineux et sereins » et se ressource « dans l'air supérieur ».
De cette façon, Baudelaire semble rapprocher le poète des Dieux. En effet, le poème « Bénédiction » révèle la quête d'un Idéal d'un homme, incomprise des autres si bien qu'ils « l'observent avec crainte ». Egalement à travers « Correspondances », où l'auteur décrit la richesse de la nature, il est ainsi le médiateur entre la nature et les hommes : dans ce sonnet il réalise des associations entre les objets et les sensations (« de vivants piliers laissant parfois sortir de confuses paroles ») et permet donc de restaurer l'unité cachée du monde.
Ainsi, Baudelaire dessine une image du poète plutôt positive alors que le poète lui-même apparaît aux yeux de la société, comme quelqu'un de solitaire, un penseur utopiste.
Question 2 :
Selon Baudelaire, le spleen est cette sorte de langueur de l’esprit qui empêche le poète de vivre la réalité dans sa consistance ordinaire et, pour lui, le seul moyen de surmonter ce sentiment d’écoeurement pour l’existence est d’écrire. Autrement dit, le spleen est un état de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence.
Dans les poèmes, le spleen se manifeste à travers les procédés d'écriture utilisés par Baudelaire.
En effet, on note que le choix de longs vers, comme l'alexandrin présent dans la mojirité des poèmes, suggère une lenteur envahissante pour ainsi créer une tension voire même une attente accentuée par des vers qui s'étendent sur plusieurs strophes (dans « Elévation », par exemple, le premier vers s'étale sur les deux premiers quatrins de même que dans « Les Phares » où il s'éternise jusqu'au neuvième quatrin.).
De plus, on retrouve d'un bout à l'autre des poèmes, le lexique de la mélancolie, de la tristesse ou encore du désespoir (« souvenir », « ténébreux », « rongés », « jeunesse », « hommage » poème V) également exprimés par un choix de couleurs telles que le « noir », terme récurrent dans cette première partie du recueil. Le champ lexical de la vieillesse et de la mort est aussi très présent (« mourant », « maladies », « vieille » etc.). On remarque enfin que l'antihtèse des termes « noire » et « lumineuse » (dans « Un Fantôme » notamment) et l'oxymore répétitif d'un « jour noir » soulignent le mal de vivre du poète.
Par conséquent, l'auteur cherche à guérir son âme de l'ennui à travers différentes thématiques. En effet, il s'adresse à l'amour, la beauté (« Hymne à la Beauté », « La muse Vénale » etc.), au voyage (« Elévations », « L'Albatros »), à la mort ainsi qu'au paradis artificiel (« L'Idéal »), tant de remèdes impuissants à dissiper de manière définitive le spleen dans lesquels Baudelaire nous fait malgré tout une confession sincère de son mal.
Question 3 :
Dans la première partie du recueil, Spleen et Ideal, les poèmes sont regroupés par cycles dont chacun est associé à une femme ayant marqué la vie de Baudelaire. En effet, nous allons étudier les différentes images que l'auteur dresse de la femme.
Tout d'abord, les poèmes XX à XXXIX sont consacrés à Jeanne Duval, dans lesquels elle incarne à la fois le sensualité et l'exotisme mais aussi la femme fatale et animale. D'ailleurs, « Parfum exotique » nous mène dans une direction précise. L'adjectif « exotique » suggère que Baudelaire voyage, se trouve dans un tout autre monde (« rivages heureux », « une île », « des fruits savoureux », « de charmants climats » etc.) lorsque Jeanne Duval anime tous ses sens, d'où « Parfum » : « je respire », « je vois », « chant des mariniers » etc. . Par ailleurs, dans « Le Serpent qui danse », l'auteur met en avant la double personnalité de sa bien aimée (« L'or avec le fer »), ce qui souligne son côté chaleureux (« L'or ») et son côté plus sombre et plus cruel (« le fer »). En effet, elle peut aussi bien représenter la sensualité (« Même quand elle marche on croirait qu'elle danse ») et la femme fatale (« l'exilir de ta bouche ») que le femme animale (« ô bête implacable et cruelle ! », « la cuire à point »).
Ensuite, apparaît le deuxième cycle regroupant les poèmes adressés à Madame Sabatier qui incarne l'amour et la douceur même. Dans les différents poèmes, Madame Sabatier est assimilée aux délices de la nature telle que « La pleine lune », « l'aube blanche et vermeille » ou « l'immortel soleil », ce qui souligne une certaine pureté. D'autre part, cette dernière apparaît comme un « Idéal » inaccessible. En effet, Baudelaire, dans « L'Aube spirituelle » parle de Madame Sabatier comme une beauté divine qu'il ne peut que vénérer (« Âme resplendissante ») et selon lui, elle incarne l'avenir heureux (« tu ressembles parfois à ces beaux horizons » dans « Ciel brouillé ») mais ne lui porte jamais aucune intention érotique
Enfin, l'auteur dépeind l'image de Marie Daubrin dans laquelle elle se révèle être une amante mystérieuse. Effectivement, dans « L'Invitation au voyage », l'auteur semble très proche d'elle (« songe », « vivre ensemble ») qui se projette lui-même dans un ailleurs semblable à la beauté de sa bien aimée (« luxe, calme et volupté ») qu'il désire par-dessus tout (« mon désire qui monte et qui descend », « Et revêt d'un baiser tout ton corps »). Seulement à travers « L'Irréparable », on se rend compte que Baudelaire présente Marie Daubrun comme une fée, une être insaisissable de « lumière » et de « gaze » qui demeure une « énigme » (« Chanson d'après-midi »).
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