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Les Buccoliques

Commentaire de texte : Les Buccoliques. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  505 Mots (3 Pages)  •  301 Vues

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De plus, le poème offre aussi l’expression exacerbée de la douleur et pourtant adoucie.

Tout d’abord, ce poème évoque la souffrance causée par une mort. Dès l’ouverture du poème, le poète fait naître et installe le lecteur dans une atmosphère triste d’un malheur infini, montré avec le verbe « Pleurez » (V1). L’utilisation de l’impératif présent ainsi que l’apostrophe « Ô vous » (V1) appuient l’idée d’appeler les "alcyons" à verser des larmes pour une mort. L’euphémisme « Elle a vécu » (V3) qui se défini par « Elle est morte » qui suit les deux premiers vers, nous confirme que c’est bien d’une mort, celle de Myrto, pour qui on verse des larmes. Cet éloge funèbre appuyé ici par « le cèdre » (V8), rappelle en effet le bois des cercueils et donc des funérailles. De plus, au vers 14 le rythme s’accélère : le poète marque la brutalité et la soudaineté de l’action avec « Elle crie, elle tombe » qui témoigne de la peine dans laquelle la perte de l’être cher plonge l’aimant. La répétition de « elle est au sein des flots » (V14-15) accentue encore plus cette détresse et la souffrance ressentie. « Hélas ! » (V27), cette exclamation exprime l’impuissance face au chagrin suscité. De même que les négations trouvées dans les vers 26 à 30 « n’es point », « n’a point » appuient cette idée. Le lecteur est donc plongé dans un état de deuil de l’être aimé.

Cependant, cette souffrance est atténuée par l’évocation de l’amour célébré dans ce poème et par une atmosphère surréaliste et imaginaire qui s’entre mêle avec le deuil.

Le poème débute avec un chiasme du vers 1 au vers 2 : pleurez/oiseau/oiseau/pleurez. Ce chiasme évoque une impression de tristesse car il demande aux oiseaux témoins du drame de pleurer mais ces oiseaux sont dans la mythologie antique sacrés ce qui donne au texte un côté "sacré" et une tonalité religieuse et douce. On le retrouve aussi avec l’intervention de Thétis protectrice et émue « les yeux en pleurs » (V17) rendant hommage à Myrto et ordonnant l’élévation du cercueil jusque « dans ce monument » (V21), donnant un aspect divin à la mort de Myrto. On remarque que l’élévation et la douceur sont manifesté par « les belles Néréides » (V19) filles du dieu Nérée, ainsi que les Nymphes de la nature (énumération : "bois", "sources", "montagnes"). Toutes ces allusions et interventions de la mythologie, porteur de grands symboles font revivre ce poème. La présence de l’amour caché derrière toute cette plainte est aussi facteur d’adoucissement. Le champ lexical de la cérémonie (V4 à 10) : "cèdre", "or", "festin", "parés", "flûtes", "chansons", "robe d’hyménée", rappelle le mariage de "la jeune Tarantine" qui devait avoir lieu. Par ailleurs le mariage est un évènement célébrant l’amour et le bonheur qui apportent de la joie à l’œuvre d’André Chénier. Cette apparition de l’idéal féminin de l’époque décrit : « ses blonds cheveux » (V10), « son beau corps » (V16) est la touche de légèreté du poète qui renvoie à son mouvement littéraire, le romantisme. C’est ainsi que le poète sort le lecteur de la souffrance grâce à l’amour.

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