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Lecture linéaire du dénouement de Dom Juan :

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Par   •  1 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 147 Mots (9 Pages)  •  662 Vues

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Lecture lineaire du denouement de Dom Juan :

3 scenes courtes constituent le denouement de la piece. On observe une montre en intensite d'une scene a l'autre : la part du surnaturel est de plus en plus importante. II y a un crescendo jusqu'a !Invitation de la Statue du Commandeur qui vient chercher Don Juan. Moliere prepare donc une fin spectaculaire. Les didascalies sont nombreuses et jouent un role important dans la description du surnaturel. Le defi du metteur en scene est de les traduire sceniquement.

-> Nous pouvons suivre les 3 scenes comme les 3 moments du denouement.

Premier mouvement/moment : Scene 4 : L'avertissement de Sganarelle

Eloquence du personnage en raison de sa longue replique. Sganarelle essaie d'amener son maitre a la raison. Ce dernier n'a cesse de commettre des sacrileges (bafouer l'honneur aristocratique, bafouer le sacrement du mariage, bafouer les vertus chretiennes : faire jurer un mendiant, bafouer ('innocence).

Le discours de Sganarelle se fonde sur le champ lexical moral et religieux du salut de raffle : « votre salut », le ciel D.

= discours moralisateur a valeur d'avertissement : « souffert », « derniere horreur ». Le jeu sur le temps des verbes exprime cet avertissement (DJ est arrive a la limite de ('acceptable, du pardonnable) « le ciel vous a souffert » = passé compose, action achevee, indiquant la fin du pardon de Dieu + « ne pourra souffrir » = futur qui annonce la menace qui pese sur DJ.

Ce discours prepare ('intervention divine.

Mais a ce premier avertissement, DJ fait preuve de desinvolture : « Va, va le ciel n'est pas si exact que to penses » II renvoie Sganarelle a des peurs superstitieuses a propos de la punition divine. Cela montre aussi le caractere LIBERTIN du personnage : it remet en question les croyances religieuses qui fondent les dogmes catholiques (ex : la punition divine, ('intervention de Dieu sur terre par des « miracles », les consequences des peches sur le devenir de l'anne - enfer/paradis - ). Cependant son discours sceptique est interrompu par une exclamation de Sganarelle. Puis nous basculons dans la scene 5 : le rythme des scenes est rapide pour traduire Ia montre en intensite du drame qui se prepare (la mort de DJ).

Deuxierne mouvement : Scene 5 : Un avertissement surnaturel

La didascalie initiate « un spectre, en femme voilee » est significative : 1- DJ est un seducteur, it s'est joue de tres nombreuses femmes ce qui explique le choix de la femme, 2- annonce de la metamorphose = effet visuel fort pour marquer DJ et l'amener au repentir de ses fautes.

La replique de Sganarelle fait basculer Ia comedie dans la tragedie en donnant au denouement un caractere ineluctable : la fin de DJ correspond a la volonte divine, rien ne pourra I'en empecher.

« C'est le ciel qui vous parle // et c'est un avis qu'il vous donne » -› Rythme binaire accentue par le parallelisme de construction « c'est ...qui // c'est ...que » => peur de Sganarelle face a la manifestation du surnaturel + insistance desesperee pour ramener son maitre au repentir.

DJ garde sa posture de sceptique/de Libertin en remettant en question les peurs pueriles des croyants « it faut qu'il parle un peu plus clairement, s'il veut que je l'entende » = jeu de mot qui repond a Sganarelle « c'est le ciel qui vous parle ». Le voc des 5 sens insiste sur le materialisme de DJ : a un evenement surnaturel (manifestation divine = signe a interpreter), DJ repond par du concret « parle plus clairement »/ « entende ». Le personnage lance un defie a Dieu en refusant de reconnaltre les signes. II montre ainsi la force de sa volonte (humaine) en opposition a la volonte divine.

Basculement dans le surnaturel : Ia realite est instable par le mélange du monde humain et du monde des esprits/fantonnes : le spectre parle. Ses paroles ont un caractere impersonnel can elles annoncent ce qui va suivre si DJ ne se repent pas. Temps = present de verite generale + Champ lexical religieux « misericorde »,

« ciel », « repent », « perte ». ['expression « perte resolue » indique le caractere ineluctable de la mort de DJ s'il s'obstine dans le Oche.

Cette intervention donne a Ia scene une couleur tragique, sombre : les genres sont brouilles (entre comedie et tragedie). Cependant, le personnage de Sganarelle ramene les spectateurs a Ia comedie : son intervention a un effet comique « c'est un spectre, je le reconnais au marcher ». Les 2 propositions s'annulent : par definition « un spectre » est immateriel, it ne saurait donc avoir prise sur le monde materiel. « je le reconnais au marcher » cree un decalage entre Ia nature du spectre et l'enonciation d'une superstition populaire.

Cependant, ('attitude de DJ rend compte de son caractere materialiste et rationaliste : « spectre, fantome, ou diable, je veux voir » La gradation : « spectre, fantonne, ou diable » montre que DJ ne croit pas en ces manifestations de Dieu + « je veux voir » definit le materialisme du personnage. Ce dernier ne croit que ce que sa raison lui montre. II veut experimenter le surnaturel pour verifier son existence.

Une sorte de dialogue s'instaure entre DJ et le monde surnaturel : cela passe par le jeu de la mise en scene et du theatre de machine. La didascalie est donc importante pour Ia dimension spectaculaire de la scene : « le spectre change de figure, et represente le Temps, avec sa faux a la main » : ('image est faite pour impressionner le spectateur et DJ. L'Allegorie du temps annonce la mort prochaine du heros. La metamorphose et l'instabilite entre les deux mondes (reel/surnaturel) viennent de l'esthetique baroque. Un memento mori est enonce a DJ (trad : « souviens-toi que to es mortel »)

De plus, les interventions de Sganarelle appuient sur la fonction d'avertissement des differents prodiges. Chacune de ses prises de parole commence par une exclamation exprimant la peur du sacre « Ah ! Monsieur; c'est un spectre ! » / « O ciel ! Voyez-vous monsieur ce changement de figure ? » D'autre part, il encourage son maitre a obeir a Dieu « rendez-vous jetez-vous vite dans le repentir » —> emploi de l'imperatif (mode

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