Lecture linéaire Robert Desnos, J'ai tant rêvé de toi
Commentaire de texte : Lecture linéaire Robert Desnos, J'ai tant rêvé de toi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fleur_ • 19 Avril 2021 • Commentaire de texte • 1 366 Mots (6 Pages) • 3 992 Vues
Texte 2 : J’ai tant rêvé de toi de Robert Desnos
(Biographie de Robert Desnos)
Lecture linéaire du poème 2 :
Les poèmes de Desnos sont d’un grand modernisme. Dès ses premiers recueils, l’univers du poète est constitué d’un mélange révolutionnaire, de mythologie classique et de bandes dessinées. Avec ses amis, Desnos se livre sans fin à l’écriture automatique et aux récits du rêve, il se révèle même le plus inspiré des dormeurs lors des expériences du sommeil hypnotiques.« J’ai tant rêvé de toi » appartient au recueil Corps et Biens. Contrairement aux poèmes classiques, lyriques, le poète ne souhaite pas le retour de la femme aimée, il devient fantôme, pour la rejoindre et être auprès d’elle. La situation est inédite puisque le processus est inversé. Le poème est en vers libre, ce qui est extrêmement moderne. Le poète a différentes facettes : son corps est là, mais il est en plein rêve, il est sous hypnose. Le poème est à la fois lyrique et pathétique, les deux registres sont opposés. On peut souligner dans le titre, « J’ai tant rêvé de toi », l’adverbe d’intensité « tant » qui montre que l’espace onirique trouve ses limites, et qu’il oubli sa réalité. Durant tout le poème, Desnos alterne entre le rêve et la réalité. Il utilise l’image du cadran solaire pour montrer sa poursuite infernale de l’autre
Comment Desnos présente-t-il un hymne amoureux qui évoque un être adoré dont l’absence est douloureuse ?
Mouvements : 1er mouvement (v.1 à v.4) défaite de la rencontre, la douleur du poète
2ème mouvement : vers pivot : v.5 : changement d’état d’esprit
3ème mouvement (v.6 à v.7) : le caractère divin de la femme
Le vers 1 est frappé par un lyrisme foudroyant avec le « j’ai » en tout début de vers qui indique le malaise personnel du poète, il commence avec un hymne à l’amour « j’ai tant rêvé de toi ». Le poète utilise des sonorités dentales, dure (t) qui représente la femme aimée disparue. J’ai tant rêvé de toi est une sorte de refrain car il est répété de nombreuses fois tout au long du poème ce qui développe un chant lyrique tout au long du poème. Dans cette anaphore, le mot « tant » nous fait comprendre que le poète reconnaît que ses nombreux rêves ont causés la perte de la réalité. Ce mot semble être la cause de la disparition de la femme aimée. Dans ce premier vers, il y a une opposition entre le rêve et la réalité ce qui construit une atmosphère onirique, dans laquelle le poète évolue ce qui était très important pour les poètes surréalistes.
Le vers 2 est une question rhétorique mais le poète sait déjà à quoi s’attendre. Il y a une perturbation temporelle, il y a un présent de vérité générale puis un participe passé ce qui montre que la femme pers la réalité de son corps. Un parallélisme de construction donne un rythme binaire au vers. Le poète est perturbé émotionnellement, il ne peut plus entendre la voix de l’être aimé, il a la sensation de perdre son amour. Les allitérations en b assez douces contrastent avec les assonances en t plus dures ce qui révèle le paradoxe de l’état du poète, il n’est ni mort ni vivant, ni endormis ni réveillé, il assiste impuissant à la disparition du corps aimé. Il est dépossédé de sa femme, c’est un itinéraire de dépossession.
La lecture du vers 3 n’est pas fluide, à cause des ruptures syntaxiques (,) et des groupes de mot placés bizarrement dans la phrase ce qui exprime la perturbation des émotions du poète. La gestuelle du poète décrite dans ce vers, le fait qu’il s’embrasse lui-même est assez pathétique. L’entrelacement des pronoms possessifs se ramenant à la femme aimée (toi, ton) et au poète (j’ai, mes, ma) développe une union dans ce couple réuni, malheureusement, l’un disparait car ce n’est qu’un souvenir nébuleux
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