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Lecture linéaire Horace acte IV scène 5

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Par   •  11 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  3 858 Mots (16 Pages)  •  1 906 Vues

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Lecture linéaire – Horace, Corneille – Acte IV, scène 5.

INTRODUCTION :

L’auteur :

Pierre Corneille naît à Rouen le 6 Juin 1606, dans une famille de la noblesse de robe. Il fait des études de droit avant de devenir avocat dans sa ville natale. En parallèle de cette carrière, le jeune homme écrit. Tout d’abord des comédies, puis des tragi-comédies, notamment l’Illusion Comique (1636) et Le Cid (1637), qui connaît un succès retentissant, malgré des détracteurs virulents.

La Querelle du Cid, célèbre querelle littéraire : la première représentation de la pièce a lieu en janvier 1637. Il s’agit d’une véritable révolution pour les spectateurs de l’époque, révolution semblable à celle d’Andromaque, de Jean Racine, trente ans plus tard (1667), ou encore de L’Ecole des Femmes, de Molière en 1662-1663. Cette révolution provoque un scandale chez les rivaux du dramaturge mais également chez quelques lettrés de l’époque et pousse l’Académie Française, alors toute jeune, à condamner la pièce dans un écrit intitulé Les Sentiments de l’Académie sur la tragi-comédie du Cid, parut en décembre 1637. Ebranlé par cette querelle, Corneille se tourne vers les écrits de théorie dramatique et délaisse l’écriture théâtrale jusqu’en 1639.

Que reprochait-on au Cid ? Il s’agit d’une tragi-comédie, ce qui n’a rien de nouveau, le genre étant à la mode à cette époque. Mais la façon dont est traité le sujet, lui, est révolutionnaire. En effet, jusqu’alors, on retrouvait, dans les tragi-comédies, un obstacle qui séparait deux amoureux, amoureux qui finalement parvenaient à se marier à la fin de la pièce, après bien des duels, des batailles et un enjeu politique superficiel. Le principe de la tragi-comédie reposait sur la séparation des amants par un obstacle susceptible de se résoudre à la fin de la pièce, de façon à pouvoir célébrer le mariage est ainsi avoir une fin heureuse. Or, avec le Cid, Corneille adapte une pièce de Guilhem de Castro, Las Mocedades del Cid, qui racontait l'histoire d'un héros légendaire espagnol qui avait épousé la fille de l'homme qu'il avait tué. Cette tragi-comédie est donc d’un genre nouveau : action physique rejetée dans les coulisses et traduite par des mots, personnages historiques, affrontement passionnel inouï jusqu’alors. Mais s’ajoute à cela la conception tout à fait inédite de l’obstacle tragi-comique. En effet, le sujet est fondé sur un obstacle qu’il est impossible de résoudre à la fin. Certes, Rodrigue et Chimène se marient (c'est pourquoi la pièce est bien une tragi-comédie), mais le père de Chimène est bel et bien mort. C'est la présence de ce mort à l'arrière-plan qui crée les si beaux affrontements passionnels entre Chimène et Rodrigue, qui ravirent le public de l'époque ; mais c'est aussi ce qui fut la source du scandale déclenché chez les lettrés. Car en racontant ainsi l'histoire d'une fille qui épouse le meurtrier de son père, Corneille avait enfreint la principale des règles de la dramaturgie classique en cours d'élaboration, la vraisemblance : sur le plan de l'intrigue, il était jugé invraisemblable qu'une fille épouse le meurtrier de son père (le fait peut être vrai, mais il est contraire au comportement attendu d'un être humain, donc invraisemblable), et sur le plan du caractère du personnage de Chimène, il était jugé invraisemblable qu'une fille présentée comme vertueuse ose avouer au meurtrier de son père qu'elle continue à l'aimer.

Condamné, Le Cid n'en continua pas moins sa carrière triomphale sur la scène du Marais et bientôt sur toutes les scènes de France par l'intermédiaire des nombreuses « troupes de campagne » qui sillonnaient le pays et même une partie de l'Europe. Ce succès public confirma Corneille dans l'idée que les meilleurs sujets de théâtre sont ceux qui transportent le public par le spectacle d'événements inouïs. C'est pourquoi, loin de faire amende honorable, et de corriger le dénouement du Cid (on lui avait proposé de faire découvrir à Chimène que son père mort n'était pas son vrai père, ou bien que son père laissé pour mort sur le lieu du combat paraissait pouvoir être sauvé), il choisit un nouveau sujet qui supposait le même type d'événement extraordinaire : Horace raconte en effet comment un héros qui revient triomphant d'un combat dans lequel il a sauvé sa patrie est conduit à tuer sa propre sœur. Un sujet qui sera jugé tout aussi inacceptable par les doctes (même s'il arrive qu'un homme puisse tuer sa sœur, c'est un acte invraisemblable au regard du comportement attendu des êtres humains).

En 1640, Corneille décide d’écrire des tragédies historiques (il est le dernier poète dramatique de sa génération à le faire). Ces œuvres sont considérées comme de véritables chefs-d’œuvre : Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius et Nicomède.

Mais, déçu par l’accueil qui est faite à se dernière pièce, Pertharite en 1652, il renonce de nouveau à l’écriture dramatique et traduit l’Imitation de Jésus-Christ, œuvre anonyme de piété chrétienne, écrite en latin à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe.  Il travaille également à la « correction » de ses tragédies pour une nouvelle édition intégrale, accompagnant ses textes de discours critiques et théoriques.

Finalement, sur la demande de Fouquet, il accepte de revenir à l’écriture théâtrale, et ses nouvelles tragédies sont toujours aussi bien accueillies. Dès 1684, il cesse d’écrire au vu de la faveur grandissante pour les tragédies où dominent l’expression du sentiment amoureux, tragédies écrites notamment par son frère Thomas et un certain Jean Racine.

Son œuvre, c’est 32 pièces, très variées : des comédies, des tragi-comédies, puis des tragédies. Corneille a su donner à la tragédie une puissance émotionnelle et réflexive nouvelle. Aux prises avec la mise en place des règles classiques, il a marqué de son empreinte le genre par les hautes figures qu’il a créées : des âmes fortes confrontées à des choix moraux fondamentaux, le célèbre dilemme cornélien, comme : Rodrigue qui doit choisir entre amour et honneur familial, Auguste qui préfère la clémence à la vengeance ou Polyeucte placé entre l'amour humain et l'amour de Dieu. Si les figures des jeunes hommes pleins de fougue (Rodrigue, le jeune Horace) s'associent à des figures de pères nobles (Don Diègue ou le vieil Horace), les figures masculines ne doivent pas faire oublier les personnages féminins vibrant de sentiments comme Chimène dans Le Cid, Camille dans Horace ou Cléopâtre, reine de Syrie, dans Rodogune. Aussi marquée par la puissance d'un alexandrin rythmé qui donne de célèbres morceaux de bravoure (monologue de Don Diègue dans Le Cid, imprécations de Camille dans Horace) et la force de maximes à certaines paroles (« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », Le Cid, II, 2 - « Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi », dernier vers du Cid - « Je suis maître de moi comme de l'univers », Cinna, V, 3 - « Dieu ne veut point d'un cœur où le monde domine » Polyeucte, I, 1).

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