Lecture analytique tertullien
Analyse sectorielle : Lecture analytique tertullien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar slselise • 26 Novembre 2018 • Analyse sectorielle • 1 297 Mots (6 Pages) • 625 Vues
Tertullien est un écrivain du 2ème et 3ème siècle. Il a écrit de nombreuses œuvres dont, Contre les spectacles, où il évoque le comportement des spectateurs à propos des spectacles d’arènes, du théâtre etc… Dans un premier temps, nous ferons la description des jeux romains en abordant les spectacles diversifiés, des spectacles dit honteux ainsi qu’un rituel sanguinaire. Dans un second temps nous étudierons le réquisitoire dans une première partie on verra de quoi Tertullien accuse-t-il les gens qui approuvent ces spectacles, ensuite ce qui caractérise un bon chrétien d’après l’auteur, et enfin ce qui distingue la position de ce dernier des autres personnes de son époque.
Il s’agit tout d’abord pour l’auteur de dénoncer l’obscénité et la barbarie des spectacles de la Rome Antique destinés à divertir les spectateurs. Ils sont en effet la figure centrale de ceux-ci. Le divertissement servait à l’époque à détourner le peuple pour le garder tranquille, et content afin d’éviter les révoltes. Le théâtre était à l’époque, très peu respecté. Il était défini comme des « gesticulations obscènes » ... Les spectateurs d’arènes étaient très populaires, bien que sanglants. Ils étaient à la fois prisés et méprisés. Le vocabulaire utilisé pour les définir par l’auteur sont peu flatteurs : « meurtrier », « féroce », « bagarreur » ce qui souligne la distance que les spectateurs prennent par rapport à ces combattants qui perdent peu à peu leur image d’humain pour ne devenir que des bêtes de foire bon à s’entretuer pour le plaisir des spectateurs. Ceci provoquait chez les spectateurs une grande fascination comme le suggère l’expression « se complait à regarder du haut de l’amphithéâtre ». Ils étaient obsédés par la mort et l’horreur : ils frémissaient « d’horreur en voyant le cadavre d’un homme mort.
Ces spectacles sont aussi jugés d’honteux par l’auteur. En effet, il évoque grâce à un chiasme, le fait que les païens ne sont pas capables de différencier le bien du mal « appelant bien ici ce qu’ils appellent mal ailleurs, et mal ici ce qu’ils appellent bien ailleurs ».
Les spectateurs devraient voir honte de leur versatilité. Ils se contredisent comme lorsque le païen dit que chez lui il protège les oreilles de sa fille « contre toute la parole grossière » alors qu’il assiste aux « gesticulations obscènes du théâtre ». Ou encore celui qui approuve la mort d’un meurtrier mais qui pousse un homme à tuer. Selon Tertullien, ces derniers sont toujours prêts à calmer ou réprimander un bagarreur de la place publique tandis qu’il applaudira au stade des combats, des attaques bien plus violentes et sanglantes. Ces hommes confondent les notions de bien et de mal à cause de l’instabilité de leurs opinions et de leurs jugements. A la fois, la foule est fascinée par ces combats, les supportent, et les encouragent, mais elle est aussi horrifiée, et ne les considèrent même pas comme de réels citoyens si bien qu’ils doivent être enterrés avec les prostituées, les comédiens et les proxénètes.
Les combats de gladiateurs sont un spectacle ritualisé qui représente des interdits et des tabous comme l’assassinat, la mort, la violence. De par la mise en scène, tout paraît moindre, c’est comme s’il n’y avait pas de conséquences. Les spectateurs reviennent toujours voir d’autres combats de gladiateurs, c’est pourquoi on peut en déduire que la mort les fait sourire, les rend heureux et peut-être même les rend accro. Le public répétait toujours la même chose dans le même ordre. Tertullien prédit même ce qu’il peut se passer avec l’emploi de verbe au futur : « applaudira ». Ils sont dans l’engrenage d’un rituel sanglant si bien qu’ils en oublient leur morale et leur notion du bien et du mal.
Effectivement les spectateurs se sentent coupables de contribuer à tous ces épisodes sanglants ou grotesque, qui bravent les interdits. Cependant leur culpabilité se retourne contre les gladiateurs, les comédiens ou tous ceux qui font partis des jeux du cirque en leur interdisant la citoyenneté, « ils les frappent publiquement d’ignominie ». D’après eux la figure centrale des spectacles, l’origine du problème est celui qui y participent et non celui qui encourage et regarde avec fascination. Ils ne s’en prennent pas à eux ni ne se remette en question, ils préfèrent remettre la faute sur ceux sans qui les spectacles n’existeraient pas : les acteurs de ceux-ci. Et ce pour tous types d’hommes. Tertullien nous donne l’exemple d’un père de famille, d’un homme lambda ainsi que d’une personne ayant des valeurs. De plus, on retrouve des antithèses dans les phrases du texte : « aimer ceux que l’on châtie », « mépriser ceux que l’on applaudit » qui signifient l’opposition qu’éprouvent les spectateurs partagés entre le fait de les rendre coupable mais aussi de les adorer.
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