Lecture analytique n°10
Fiche de lecture : Lecture analytique n°10. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Timothy973 • 20 Avril 2019 • Fiche de lecture • 1 393 Mots (6 Pages) • 543 Vues
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Lecture analytique n° 10
Objet d’étude : Ecriture poétique et quête du sens
Poème étudié : « Les yeux des pauvres », Le Spleen de Paris, XXVI
- Auteur : Charles Baudelaire
- Date de naissance et de mort : Né en 1821 et mort en 1867
- Biographie et Bibliographie : Né en 1821, Charles Baudelaire n'a que six ans lorsque son père meurt. Sa mère se remarie un an plus tard avec le général Aupick. En 1839, il est renvoyé de Louis le Grand mais obtient néanmoins son baccalauréat. Il choisit délibérément une vie de bohème. En juillet 1857, Charles Baudelaire publie son œuvre majeure : Les Fleurs du Mal. Ce recueil de poèmes est condamné "pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs". Une nouvelle édition est produite en 1861, d'où sont supprimés six poèmes conformément au jugement prononcé. Dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire met en lumière la dualité entre la violence et la volupté, le bien et le mal, la laideur et la beauté, l'enfer et le ciel... Citation : "Le parfums, les couleurs et les sons se répondent." (Correspondances - Les Fleurs du Mal)
- Mouvement auquel il appartient : Romantisme et Parnasse
- Titre de l’œuvre de laquelle il est extrait : Les Fleurs du Mal
- Thème de cette œuvre : spleen, mélancolie, envie d'ailleurs, etc.
- Année de publication : 1869
- Registre dominants de ce poème : Lyrisme, didactique et pathétique
- Qui parle et à qui ? : Le poète parle à la 1er personne
- Thème du texte : Rencontre, Amour, Pauvreté, Richesse
- Structure du texte : Poème en prose
- Spécificité du poème : XXVI, un poème qui prend forme d’une adresse à une femme naguère aimée, le poète rend compte d’un moment passé avec celle-ci à la terrasse d’un café et de la confrontation du couple avec une famille de mendiants.
- Problématiques possibles :
Le poème en prose, une forme idéale pour un apologue ?
Dans quelle mesure le récit de cette anecdote a-t-il une visée didactique ?
Comment le récit dépasse-t-il l’anecdote personnelle pour devenir un apologue ?
- Intention de l’auteur : Dénoncer l’inégalité, mener une réflexion sur l’incommunicabilité entre les êtres et révéler sa conception de la poésie
- Champs lexicaux : C’est un poème qui s’affranchie des contraintes poétiques : Absence de strophes, de vers et de rimes, on constate une grande unité thématique dans chaque paragraphe (caractéristique du poème en prose). La première partie correspond au premier paragraphe : on y trouve une situation de communication précise : poète désigné par « je » et l’ancienne maîtresse par « vous ». La deuxième partie est un récit repéré grâce au changement de temps : plus-que-parfait et passé simple = récit permettant de comprendre la haine exprimée par le poète. C’est la partie la plus longue, le corps du poème. Une dernière partie dont le but est de donné une morale avec le recours au présent de vérité générale = registre didactique, structure qui se prête bien à l’organisation d’un apologue. Idéal platonicien : Union des pensées et des âmes, cet idéal est exprimé par Baudelaire au début du poème mais plus tard dans le poème le terme « rêve » indique que cette conception de l’amour est utopique. Champ lexical de la lumière : « ardeur », », « aveuglants »… avec un recours à l’hyperbole « éblouissantes », « ardeur »… et a la personnification « Le gaz lui-même […] d’un début ». Il faut noter le pouvoir très évocateur de l’accumulation : succession de notations visuelles qui stimulent l’imagination du lecteur = caractéristique du poème en prose. Le poète fait maintenant un second tableau sur les pauvres = cette partie renverse les valeurs du poète : richesse méprisée/ valorisation des pauvres, riches humainement. Le sixième paragraphe est centré sur les échanges de regards enter le poète, sa maîtresse est les pauvre. Le poète établit un contraste entre sa propre réaction sous les regards, et celle de sa maîtresse. Dans la scène, le poète ne parle ni aux pauvres, ni à son amante. Tout passe par son regard qui « comprend » les mendiants et interroge sa maîtresse. Plus profondément, Les « yeux des pauvres » est une sorte d’art poétique baudelairien. Le poème décrit indirectement le poète comme un être qui nourrit des rêves impossibles. Grâce au poème, le poète peut montrer tous les travers du monde et aussi transformer ce monde.
- Figures de styles : Lecteur comprend le lien qui les unit grâce au pronom « nous » du deuxième paragraphe (couple qu’ils formaient) et aux périphrases employées par le poète : « cher amour » et « mon cher ange ». Le recours au présent ancre la situation dans une situation d’énonciation. Sentiment paradoxal éprouvé à la ligne 1, qui interroge le lecteur : verbe hyperbolique « je vous hais » renforcé par une autre hyperbole : « le plus bel exemple d’imperméabilité qui se puisse rencontrer. » Le poète se propose de justifier ce sentiment vis-à-vis de la jeune femme (et indirectement du lecteur), ce sera la fonction du récit qui suit. Harmonie entre les deux amants marquée dans le deuxième paragraphe par l’antithèse « nous avions passé ensemble une longue journée qui m’avait parue courte. » = perception du temps par le poête différente du temps réel = amour. Mais celui-ci fait partie du passé. L’antithèse : « rêvé par tous les hommes, il n’a été réalisé par aucun. » marque l’écart entre le rêve de communion des âmes et la réalité. = l’amour est un mirage. Cette idée est exprimée à nouveau dans la morale finale : « tant il est difficile de s’entendre, étant la pensée est incommunicable. » ces yeux sont « bizarrement doux » : l’expression est presque oxymorique ici, cette expression suggère qu’ils sont trompeurs. D’après le poète l’exemple de cette femme représente toutes les femmes comme nous le laisse entendre l’hyperbole « le bel exemple d’imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer. » la plus grande partie du texte est une analepse qui repose sur une anecdote : la rencontre des trois pauvres. Pour Baudelaire, cela lui permet de « peindre » deux tableaux contrastés d’où ce dégage une morale implicite sur les rapports entre riches et pauvres.
Epiphore : « devant un café neuf qui formait le coin d’un café neuf » qui insiste sur cette caractéristique. La modernité est évoquée à travers le « gaz ». longue phrase de la ligne 10 à la ligne 16, dans laquelle se déploie une accumulation = description du lieu.
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